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| ====== [Le Monde: Après les températures extrêmes de 2023, les scientifiques se divisent autour d'une accélération du réchauffement climatique]( ====== | |
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| [Le Monde: Après les températures extrêmes de 2023, les scientifiques se divisent autour d'une accélération du réchauffement climatique](https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/03/28/apres-les-temperatures-extremes-de-2023-les-scientifiques-se-divisent-autour-d-une-acceleration-du-rechauffement-climatique_6224586_3244.html ) | |
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| Planète | |
| Comprendre le réchauffement climatique | |
| 9 indicateurs de l’urgence climatique | |
| PLANÈTE | |
| CLIMAT | |
| Après les températures extrêmes de 2023, les scientifiques se divisent autour d’une accélération du réchauffement climatique | |
| La chaleur spectaculaire atteinte en 2023 dans l’atmosphère et les océans a surpris et inquiète une partie des chercheurs, qui ne parviennent pas à l’expliquer totalement, faisant redouter à certains l’entrée du climat dans un « territoire inconnu ». | |
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| Par Audrey Garric | |
| Publié aujourd’hui à 05h31 | |
| Temps deLecture 7 min. | |
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| Des maisons brûlées à la suite de la propagation des incendies de forêts à Vina del Mar (Chili), le 3 février 2024. SOFIA YANJARI / REUTERS | |
| « C’est une leçon d’humilité, mais aussi un peu inquiétant de reconnaître qu’aucune année n’a autant déjoué les prévisions des climatologues que 2023. » Venant de Gavin Schmidt, l’aveu pèse lourd. Le directeur de l’Institut Goddard de la NASA pour les études spatiales, l’un des principaux laboratoires d’étude sur le réchauffement climatique, s’épanche de manière inhabituelle dans un commentaire publié dans la revue Nature, le 19 mars. Lui qui est plus habitué aux démonstrations logiques et aux explications implacables multiplie cette fois les interrogations sur cette année « mystère », qui s’est avérée la plus chaude jamais enregistrée. | |
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| Comment les températures de surface, qui se sont établies à 1,45 °C au-dessus de celles de l’ère préindustrielle, ont-elles pu pulvériser les précédents records de 0,2 °C, et même d’un demi-degré à partir de septembre 2023, une énorme marge à l’échelle planétaire ? Elles sont « sorties de nulle part », révélant un « manque de connaissances sans précédent depuis peut-être une quarantaine d’années, quand les satellites ont offert une vue en temps réel du système climatique terrestre », écrit le climatologue. | |
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| Si l’anomalie ne se stabilise pas d’ici au mois d’août, le monde se retrouvera en « territoire inconnu ». « Cela pourrait signifier que le réchauffement de la planète modifie déjà fondamentalement le fonctionnement du système climatique, et ce, bien plus tôt que les scientifiques ne l’avaient prévu », esquisse déjà Gavin Schmidt. | |
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| Lire aussi | Article réservé à nos abonnés 2023, année la plus chaude : des températures hors norme qui préfigurent l’avenir | |
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| Un climat hors de contrôle ? Un emballement ? Ces formules angoissantes, Gavin Schmidt ne se risque pas à les utiliser. Mais son commentaire relance la question d’une accélération de la crise climatique au-delà de ce que prévoient les modèles. Un débat qui divise fortement au sein de la communauté scientifique. | |
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| El Niño, le suspect habituel | |
| « L’année 2023 nous a beaucoup surpris et inquiétés », reconnaît aussi Zeke Hausfather, climatologue à l’institut Berkeley Earth. Pas un jour ne s’est écoulé en 2023 sans qu’un record soit battu, qu’il s’agisse des températures de l’air inédites depuis sans doute 100 000 ans, de la hausse du niveau de la mer quatre fois plus importante qu’en 2022, du recul accéléré des glaciers ou, surtout, de la chaleur exceptionnelle dans les océans, dépassant les précédents taux dans des marges que l’on croyait impossibles. | |
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| Une poussée de fièvre que les scientifiques ne parviennent pas à expliquer totalement. Il y a, bien sûr, la tendance de fond du changement climatique d’origine humaine, qui a déjà augmenté la température terrestre de 1,26 °C depuis l’ère préindustrielle. Entre 2022 et 2023, les concentrations de gaz à effet de serre ont continué de progresser dans l’atmosphère, tirées par la combustion d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) et par la déforestation. Mais cette énergie supplémentaire ne peut expliquer un réchauffement supplémentaire que de 0,02 °C environ, indique Gavin Schmidt. | |
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| Le phénomène El Niño, le suspect habituel derrière les records de température, ne permet pas d’élucider le mystère. Cette perturbation naturelle, qui a tendance à augmenter les températures mondiales, n’a débuté qu’en juin 2023 et a connu son acmé en décembre. Il n’a logiquement pas pu entraîner les températures totalement inédites de l’Atlantique Nord qui ont donné des sueurs froides aux scientifiques à partir d’avril. Ni ne peut être tenu pour responsable du minimum atteint par la banquise antarctique en février. | |
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| Lire aussi l’enquête : Article réservé à nos abonnés El Niño et La Niña, les « enfants terribles » du climat | |
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| En outre, son impact sur la température mondiale au deuxième semestre pourrait avoir été « globalement compensé par l’impact persistant de La Niña, qui refroidit les températures, au cours du premier semestre, explique Zeke Hausfather. Si cet El Niño se comporte comme les précédents, ce sont plutôt les températures de 2024 qu’il affectera. » Il n’est toutefois pas à exclure que ce phénomène, qui devrait s’achever entre avril et juin, ait fonctionné différemment et que la chaleur se soit manifestée plus tôt que prévu. | |
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| « 0,2 °C que nous ne comprenons pas » | |
| D’autres coupables potentiels ont été pointés : la réduction des émissions de dioxyde de soufre dans le transport maritime depuis 2020, des aérosols qui réfléchissent une partie des rayons du Soleil et, donc, refroidissent la Terre ; l’éruption volcanique du Hunga Tonga, dans l’océan Pacifique, en 2022, qui a eu un effet réchauffant (en raison de la projection de vapeur d’eau, un gaz à effet de serre), mais aussi refroidissant (en raison des aérosols) ; ou encore l’augmentation de l’activité solaire à l’approche d’un maximum solaire. Mais, selon les calculs de Gavin Schmidt, ces facteurs n’expliquent « tout au plus que quelques centièmes de degré de réchauffement ». « Il manque toujours 0,2 °C que nous ne comprenons pas. » | |
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| De là à conclure que la crise climatique s’emballe, il y a un pas que la majorité des chercheurs ne franchit pas. En réalité, dans cette controverse, l’une des incompréhensions repose d’abord sur le type de modèle dont on parle. Lorsque Gavin Schmidt, de la NASA, explique que 2023 a excédé ses prévisions, il évoque des émulateurs statistiques, utilisés pour faire des prévisions saisonnières d’une année sur l’autre. « Ils ne peuvent pas représenter toute la variabilité et la complexité incroyable du climat », explique la climatologue Friederike Otto, de l’Imperial College de Londres. | |
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| En revanche, l’année 2023, si exceptionnelle qu’elle ait été, est conforme aux projections des modèles physiques de climat, bien plus sophistiqués, qui sont utilisés pour prévoir l’évolution à long terme du climat de la Terre et l’impact des différents scénarios d’émissions. « Les températures de 2023 se situent bel et bien dans la fourchette prévue par les modèles climatiques, même si elles sont plutôt en haut de l’enveloppe », rétablit Zeke Hausfather. Ces modèles prévoient un rythme de réchauffement nettement plus rapide dans les trois prochaines décennies que celui qui est observé depuis 1970. | |
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| Voir notre grand format : Comprendre le réchauffement climatique : comment nous avons bouleversé la planète | |
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| Reste des incohérences. « Les anomalies d’août-septembre-octobre, avec des températures dépassant de 0,5 °C les précédents records, ne ressemblent à rien de ce que nous avons vu auparavant ou dans les modèles climatiques », indique au Monde Gavin Schmidt. De même, les températures spectaculaires des océans au cours des quinze derniers mois, et de l’Atlantique Nord en particulier, restent sans réponse. Et les modèles ne parviennent pas à reproduire les chaleurs extrêmes observées l’été en Europe de l’Ouest. | |
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| « Il faut garder la tête froide » | |
| Pour une partie de la communauté, ces zones d’ombre ne préjugent en rien d’un changement de régime. « C’est faux, faux, faux. Il n’y a aucun élément pour dire que le réchauffement climatique irait encore plus vite que les modèles de climat, s’agace Robert Vautard, le coprésident du groupe 1 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Une partie des inconnues peut s’expliquer par la variabilité naturelle du climat, le hasard. Il faut garder la tête froide. » | |
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| Le climatologue américain Michael Mann, de l’université de Pennsylvanie, dénonce même une communauté scientifique qui « réagit en troupeau depuis deux ans » sur la question de la température mondiale. Il dresse un parallèle avec la réaction inverse, observée au début des années 2010. A l’époque, de nombreux climatologues avaient adhéré à l’idée d’une « pause » du réchauffement, alors qu’il s’agissait simplement d’une variabilité naturelle liée à La Niña, qui masquait temporairement la hausse des températures. « Aujourd’hui, ironiquement, c’est le contraire : certains scientifiques affirment que le réchauffement dépasse les projections des modèles, alors qu’il est évident que ce n’est pas le cas. » | |
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| Lire aussi : Comment sont définis les records absolus de température, aux niveaux local et mondial ? | |
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| Parmi ces chercheurs en figure pourtant un de poids : James Hansen, l’un des climatologues les plus connus au monde, célèbre pour avoir alerté le Congrès américain, en 1988, du fait que le changement climatique avait débuté. Cet ancien directeur de l’Institut Goddard pour les études spatiales – le même poste que Gavin Schmidt –, aujourd’hui professeur associé à l’université Columbia, a désormais une autre certitude : le réchauffement de la planète s’accélère plus rapidement qu’on ne le pense. | |
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| Dans une étude publiée en novembre 2023 avec une quinzaine d’autres scientifiques, il met en garde contre un « énorme réchauffement dans les tuyaux » qui va bientôt se faire ressentir. En cause : la combustion continue d’énergies fossiles, la diminution de la pollution aux aérosols, notamment avec les nouvelles restrictions dans le transport maritime, ainsi qu’un climat qui serait bien plus sensible aux gaz à effet de serre que calculé précédemment. Les auteurs estiment ainsi que le réchauffement se serait accru de 0,27 °C par décennie depuis 2010 (et non de 0,20 °C, comme le dit le GIEC). Ils concluent que la limite de 1,5 °C – l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris – serait déjà en cours de dépassement. Pire, atteindre la neutralité carbone en 2050 n’éviterait pas une surchauffe de plus de 2 °C. | |
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| Neuf records mensuels d’affilée | |
| « Les propos de Jim [James Hansen] vont à l’encontre du consensus écrasant des scientifiques du monde entier. Le réchauffement s’arrête lorsque les émissions de CO2 atteignent zéro », rétorque Michael Mann. Il se dit également « troublé » par la position de James Hansen, dont les prédictions noires sont assorties d’un plaidoyer en faveur de la géo-ingénierie, un ensemble très controversé de techniques visant à modifier de manière volontaire le climat de la Terre en vue d’atténuer le réchauffement. « Cette promesse est dangereuse et utilisée par les pollueurs comme une excuse pour continuer d’utiliser des combustibles fossiles », juge-t-il. | |
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| Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La géo-ingénierie solaire : folie d’apprenti sorcier ou solution de dernier recours contre la crise climatique ? | |
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| A ses yeux, le débat autour des températures mondiales de 2023 n’a été qu’une « distraction inutile d’une histoire bien plus importante » : celle sur les phénomènes extrêmes, comme les vagues de chaleur, sécheresses, inondations, incendies, dont certaines mesures « dépassent en effet les prévisions ». | |
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| Les courbes de température comme les catastrophes climatiques continueront, dans tous les cas, d’être scrutées par les scientifiques en 2024. D’ores et déjà, le mois de février s’est classé comme le plus chaud de l’histoire, s’inscrivant dans une série de neuf records mensuels d’affilée. Partout, les stigmates du réchauffement sont à l’œuvre : des chaleurs extrêmes ont accablé de grandes parties de l’Afrique et de l’Amérique du Sud et du Nord, tandis que le Vieux Continent enregistrait des températures qui dépassaient de 3,3 °C les normales (1991-2020). En Australie, la Grande Barrière de corail subit un processus de blanchissement massif, pour la cinquième fois en huit ans. « Ces événements sont plus conformes à ce à quoi on s’attend en raison des effets d’El Niño », nuance néanmoins Gavin Schmidt. | |
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| L’année 2024 battra-t-elle de nouveau tous les records de chaleur ? Les scientifiques sont plus que jamais prudents. Ils estiment qu’elle serait similaire à 2023. Le retour de La Niña, à l’effet refroidissant, prévu à l’été ou à l’automne 2024, ne devrait toutefois pas faire chuter les températures, qui restent soutenues par le réchauffement climatique. En revanche, si les records de chaleur tombaient encore, mois après mois, avec une large amplitude, « on pourrait être entrés dans un nouveau régime climatique », prévient Zeke Hausfather. | |
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| Audrey Garric | |
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