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-====== Le Monde – L’imprévisible diplomatie de Donald Trump ...  ni d’une autocélébration viriliste de la part d’un homme qui avait évité avec soin la conscription pendant la guerre du Vietnam   ====== 
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-[Le Monde – L’imprévisible diplomatie de Donald Trump](https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/31/les-etats-unis-gendarmes-du-monde-au-coup-par-coup-la-vision-trumpiste-de-la-politique-etrangere_6225200_3210.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default ) 
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-https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/31/les-etats-unis-gendarmes-du-monde-au-coup-par-coup-la-vision-trumpiste-de-la-politique-etrangere_6225200_3210.html 
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-TOMAS VAN HOUTRYVE /VII POUR « LE MONDE » 
-L’imprévisible diplomatie de Donald Trump 
-Par Gilles Paris 
-Par Gilles Paris 
-Par Gilles Paris 
-Aujourd’hui à 05h30, modifié à 11h56 
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-ANALYSE Si l’ex-président revenait à la Maison Blanche, la diplomatie américaine romprait alors avec un héritage internationaliste partagé par les démocrates et les républicains. 
-Lecture 12 min 
-Al’été 2022, certains inconditionnels de Donald Trump pouvaient afficher leur soutien à l’ex-président en achetant, dans un « Trump store », un tee-shirt le représentant en blouson et lunettes d’aviateur, à la manière de Tom Cruise dans le film Top Gun, dont le second volet triomphait alors dans les salles de cinéma. 
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-Il ne s’agissait pas seulement du détournement intéressé d’un grand succès populaire, ni d’une autocélébration viriliste de la part d’un homme qui avait évité avec soin la conscription pendant la guerre du Vietnam. Le titre complet du film, Top Gun Maverick – autrement dit « le franc-tireur », surnom du héros –, était aussi un rappel du non-conformisme de l’ancien homme d’affaires. Comme le capitaine Pete Mitchell, invariablement en délicatesse avec une hiérarchie obtuse, Donald Trump n’a cessé de se poser en ennemi revendiqué d’un « système », notamment en politique étrangère, la trame de fond de ces films guerriers. 
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-Son entrée dans l’arène électorale républicaine, en 2015, a été marquée par une série de ruptures avec le consensus qui avait longtemps prévalu entre les deux grands partis des Etats-Unis sur la place de ces derniers dans le monde, à savoir celle d’une « nation indispensable », selon la formule de 1998 de la secrétaire d’Etat démocrate Madeleine Albright (1997-2001). La présidence de Donald Trump a ensuite été émaillée de remises en cause d’accords internationaux, y compris certains qui avaient été à l’initiative de Washington. Son mandat a été teinté d’un mépris affiché vis-à-vis des alliés des Etats-Unis, autant que d’une fascination pour les hommes forts. 
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-Lire cette analyse de 2020  
-Elections américaines : avec Donald Trump, le triomphe et les dégâts de « l’Amérique d’abord » 
-Aujourd’hui, de nouveau candidat à la Maison Blanche, il persiste et signe. En février, il a encore sapé les fondements de l’OTAN en lançant qu’il « encouragerai[t] » la Russie à attaquer tout membre qui ne s’acquitterait pas de ses obligations financières auprès de l’Alliance. Un reniement de l’article 5 de l’organisation atlantiste, qui dispose qu’une attaque contre un pays de l’OTAN est une attaque contre tous ses membres. 
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-LA SUITE APRÈS CETTE PUBLICITÉ 
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-Cette saillie n’est pas une surprise. Dès 1987, lors de sa première tentative de candidature à la présidentielle, Donald Trump dénonçait déjà, dans une page de publicité publiée dans plusieurs titres de presse de la Côte est, les nations ingrates qui laissaient, selon lui, les Etats-Unis assumer seuls le fardeau de leur protection. 
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-Une mainmise totale 
-Mais, cette fois-ci, le silence des rangs républicains a témoigné de la mainmise totale de l’ancien président sur les idées du « Grand Old Party » (GOP) en matière de diplomatie et de stratégie. La défaite en rase campagne de sa dernière adversaire à la primaire présidentielle, Nikki Haley, en atteste également. L’ex-ambassadrice américaine aux Nations unies était l’ultime défenseure de la politique étrangère républicaine traditionnelle, avant l’irruption de l’ancien homme d’affaires sur le devant de la scène. Sans attendre l’élection du 5 novembre, Donald Trump pèse déjà sur les choix de son pays en la matière : c’est à son instigation que des milliards d’aide militaire à l’Ukraine votés par le Sénat étaient encore bloqués, fin mars, à la Chambre des représentants du Congrès. 
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-La vision du monde républicaine ne s’inscrit désormais plus dans le courant internationaliste, dont le néoconservatisme avait été le dernier avatar. « L’internationalisme est mort, car il n’est pas gagnant d’un point de vue électoral », assure Alexandra de Hoop Scheffer, vice-présidente du German Marshall Fund, une institution visant à promouvoir des liens transatlantiques désormais sous tensions. Ce constat établi, l’identification des principes qui guident cette politique étrangère républicaine en gestation reste délicate. 
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-Donald Trump, l’homme de « l’Amérique d’abord » (« America first »), est aussi celui qui ordonna des frappes en Syrie trois mois après son investiture et qui déplaça l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem en 2018. Un an plus tard, il se laissait tenter par l’option d’un coup d’Etat au Venezuela, sous l’influence de son conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, pour renverser le président Nicolas Maduro. 
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-Le républicain, qui clame son refus d’être « le gendarme du monde », a encore à son actif deux assassinats ciblés d’envergure : celui du chef de l’organisation djihadiste Etat islamique, Abou Bakr Al-Baghdadi, en 2019, et celui du commandant des Forces Al-Qods du corps des gardiens de la révolution iraniens, Ghassem Soleimani, en 2020. Jeffrey Goldberg, rédacteur en chef du magazine de gauche The Atlantic, s’est résigné dès 2017 à forger un oxymore pour le définir : un « isolationniste interventionniste ». Le slogan « America first » peut aussi être lu comme la revendication du premier rang militaire mondial, glisse Alexandra de Hoop Scheffer, et Donald Trump n’est pas prêt à renoncer à cette suprématie. 
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-Lire aussi 
-Jérusalem fête son ambassade américaine, Gaza pleure ses morts 
-Tout au long de leur histoire, les Etats-Unis n’ont cessé de brouiller les pistes. Dans sa lettre d’adieu publiée à la fin de son second mandat, en 1796, George Washington assure : « La grande règle de conduite que nous devons suivre à l’égard des nations étrangères est d’étendre nos relations commerciales et d’avoir avec elles le moins de rapports politiques possible. » « L’Europe [seule partie du monde alors mentionnée] a un ensemble d’intérêts primordiaux qui, pour nous, n’en représentent aucun ; ou de manière très lointaine », précise le premier président des Etats-Unis. 
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-Un internationalisme intéressé 
-Il ne faudrait pourtant pas y voir un « splendide isolement » à l’américaine. La première strophe de l’hymne du corps d’élite des marines mentionne les « rives de Tripoli », dans l’actuelle Libye : une référence aux guerres contre les Barbaresques, menées dans la lointaine Méditerranée. La jeune république américaine y combattait pour protéger ses navires marchands, comme le rappelle l’historienne Maya Kandel, dont les recherches sur les mutations contemporaines de la politique étrangère républicaine font autorité. 
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-Ensuite, selon la doctrine énoncée en 1823 par le président James Monroe (1817-1825), Washington considère toute ingérence européenne dans les affaires du continent américain comme une menace contre sa propre sécurité. L’expansion territoriale des treize colonies britanniques qui ont donné naissance aux Etats-Unis s’est accompagnée, au fil des décennies, de l’établissement d’un pré carré américain jusqu’aux rives du Pacifique, ouvrant une fenêtre sur l’Asie. 
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-Lire cet entretien réalisé à l’occasion du bicentenaire de la doctrine Monroe 
-Jean-Jacques Kourliandsky, historien : « C’est l’arme économique qui, en Amérique latine, est privilégiée par les Etats-Unis » 
-Avant même la grande bascule que constitue l’entrée en guerre de 1917, la multiplication des interventions militaires américaines dans des pays côtiers de la mer des Caraïbes à la fin du XIXe siècle illustre une interprétation désormais impérialiste de la doctrine Monroe. Celle-ci a même pris un tour colonial aux Philippines, entre 1898 et 1946. 
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-Mû par un internationalisme idéaliste, le président démocrate Woodrow Wilson (1913-1921) envoie des troupes américaines sur le sol européen durant la première guerre mondiale. Mais le Parti républicain lui tourne rapidement le dos. Il rejette au Sénat, où il est majoritaire, le traité de Versailles fondant la Société des nations, en janvier 1920. Avant de se résigner, après la seconde guerre mondiale et face à l’URSS, à se rallier à l’idée que les intérêts américains sont mieux défendus quand les Etats-Unis mettent en place des mécanismes garantissant un ordre mondial fondé sur des règles – un courant dominant, jusqu’à ces dernières années. 
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-Ce revirement internationaliste conservateur repose sur l’ouverture des marchés, la force militaire pour garantir la paix, l’ouverture à l’immigration et l’appui sur les alliés. Il est inauguré par le président républicain Dwight Eisenhower (1953-1961). Ronald Reagan (1981-1989), triomphateur de la guerre froide, en deviendra l’icône. 
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-Sentiment de déclin 
-Ce cycle se referme avec les néoconservateurs. Ils ajoutent à la grammaire reaganienne l’objectif de démocratisation du monde, présentée comme un gage de stabilité qui conforterait in fine les intérêts des Etats-Unis. Ce courant, dont John Bolton a été l’un des représentants, est à l’origine de l’invasion de l’Afghanistan en 2001, puis de celle de l’Irak en 2003 – menées au nom de cet idéal et auxquelles se rallient, dans un premier temps, une majorité des élus démocrates au Congrès. Le maintien au poste de secrétaire à la défense de Robert Gates, entre l’administration républicaine de George W. Bush (2001-2009) et la démocrate de Barack Obama, est l’une des dernières manifestations de la persistance de ce consensus internationaliste. 
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-Lire aussi 
-Qui est John Bolton, le conseiller va-t-en-guerre de Donald Trump ? 
-L’historienne Maya Kandel souligne que la rupture, précipitée par Donald Trump, plonge ses racines plus de deux décennies plus tôt. Lors des primaires républicaines de 1992, Pat Buchanan – ancienne « plume » de Ronald Reagan – avait défié le continuateur du reaganisme, George Bush. Il défendit avec virulence le non-interventionnisme, alors que les Etats-Unis inauguraient une inédite phase d’hégémonie, à la faveur de la désintégration de l’Union soviétique. M. Bush « mettrait la richesse et la puissance de l’Amérique au service d’un vague nouvel ordre mondial. Nous mettrons l’Amérique d’abord [“America first”] ! », lança Pat Buchanan. 
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-Sa défaite électorale n’empêche toutefois pas ses idées de progresser. Le « contrat avec l’Amérique » – porté en 1994 par Newt Gingrich, premier speaker républicain de la Chambre des représentants depuis près de quarante ans – exalte la puissance militaire des Etats-Unis. Dénonçant toute limitation de la souveraineté de son pays, il conteste le rôle des Nations unies et de ses missions de maintien de la paix, les interventions humanitaires, les accords de contrôle des armements, l’aide au développement… Cette inflexion se confirme avec le mouvement quasi insurrectionnel du Tea Party, apparu en 2009, même si la politique étrangère n’est pas au cœur de ses préoccupations. 
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-Un homme se recueille devant le mur commémoratif des soldats américains morts au combat, au Mémorial des anciens combattants du Vietnam, à Washington, en 2016. TOMAS VAN HOUTRYVE/VII POUR « LE MONDE » 
-Deux prises de conscience alimentent alors, selon Maya Kandel, la remise en cause de l’internationalisme : le bilan dévastateur des « guerres sans fin », gouffres financiers et humains soldés par la défaite ; la montée en puissance de la Chine, qui ne s’est pas « occidentalisée » malgré son entrée dans l’Organisation mondiale du commerce. Des thèmes sur lesquels va surfer Donald Trump. En 2017, une étude des universitaires Douglas Kriner et Francis Shen relève la corrélation, dans les swing states qui ont permis son élection, entre le nombre de victimes de ces guerres et le vote en sa faveur. Le sentiment de déclin économique ressenti par l’Amérique profonde, selon Alexandra de Hoop Scheffer, gonfle aussi les voiles de ce nationaliste musculeux et unilatéraliste avant tout. 
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-Lorsqu’il entre à la Maison Blanche, Donald Trump est classé comme « jacksonien », selon la typologie de l’expert en politique internationale Walter Russell Mead, chroniqueur au Wall Street Journal, en référence au populiste Andrew Jackson (1829-1837). Un lointain prédécesseur dont il fait aussitôt accrocher le portrait dans le bureau Ovale. Son slogan « l’Amérique d’abord », désormais largement partagé et répété à l’envi, est alors décrit par ses détracteurs comme une forme d’isolationnisme proche de celui qui avait tenu les Etats-Unis à distance des tensions mondiales, dans les années 1930. Jusqu’au choc provoqué par l’attaque japonaise de la base navale américaine de Pearl Harbor, dans le Pacifique, en décembre 1941. 
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-Le terme « isolationnisme » reste sujet à débat. Dans son ouvrage Age of Iron. On Conservative Nationalism (« L’âge de fer, sur le nationalisme conservateur », Oxford University Press, 2019, non traduit), Colin Dueck, universitaire spécialiste de la politique étrangère républicaine, associé au cercle de réflexion conservateur American Enterprise Institute, note par exemple que « les préférences du Tea Party en matière de politique étrangère ont souvent été qualifiées, à tort, d’“isolationnistes” ». « Il serait plus juste de dire, poursuit-il, qu’ils étaient des nationalistes purs et durs » – eux-mêmes divisés entre non-interventionnistes et défenseurs de la suprématie militaire américaine. Une fracture encore visible aujourd’hui. 
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-« Ce n’est pas une vision du monde » 
-« Le terme “isolationnisme” est instrumentalisé pour décrédibiliser les opposants aux interventions militaires américaines à l’étranger », estime Emma Ashford, spécialiste de politique étrangère au Stimson Center, un cercle de réflexion de Washington. « Il n’y a pas vraiment d’isolationnistes aux Etats-Unis aujourd’hui ; presque tous les groupes participant au débat sur la politique étrangère veulent maintenir une forme d’engagement avec le monde, avance-t-elle. Il est ridicule de qualifier Trump – qui a des intérêts commerciaux à l’étranger, qui a régulièrement utilisé la force militaire au cours de son mandat et qui a récemment suggéré d’envahir le Mexique – d’“isolationniste”, mais c’est une ligne d’attaque assez efficace. » 
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-Il est, en fait, plus facile de dire ce que le trumpisme n’est pas, en politique étrangère, que ce qu’il promeut. « On peut essayer de rationaliser un nationalisme un peu autoritaire, un peu isolationniste, convaincu que tout le monde abuse des Etats-Unis, mais ça reste très général, considère Justin Vaïsse, historien des relations étrangères américaines et directeur général du Forum de Paris sur la paix. Trump peut très bien aller dans une direction ou dans l’autre. Son critère, ce n’est pas une vision du monde, mais un mélange entre ce qui lui rapportera le plus de voix, flattera ses électeurs et embarrassera le plus ceux qu’il n’aime pas. » Son soutien à l’application chinoise TikTok, en mars, qu’il voulait interdire par le passé, le montre. 
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-Le mandat de Donald Trump a donné l’impression d’une politique étrangère désordonnée. Faute de s’être suffisamment préparé à la victoire en 2016, il a dû cohabiter avec des conseillers encore pétris du consensus internationaliste. Il les a écartés au fur et à mesure qu’il a gagné en assurance. Il a également dû faire face, à ses débuts, à un Congrès dominé par cette même vision du monde – singulièrement au Sénat, décisif en matière de politique étrangère. 
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-Avec le départ progressif des élus convaincus des vertus de ce modèle, ces contrepoids sont en passe de disparaître. L’actuel chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, 82 ans, qui n’a cessé de se heurter à l’ex-président sur les questions internationales, a annoncé son intention d’abandonner ce poste en 2025, alors que son mandat devait s’achever en 2026. D’autres se sont reniés, à l’instar de Lindsey Graham, ancien fidèle du sénateur et parangon d’internationalisme John McCain. A la mi-février, lors de la soixantième conférence sur la sécurité de Munich, grand-messe de l’atlantisme, c’est le trumpiste J. D. Vance – jeune sénateur peu amène à l’égard de l’OTAN et de la nouvelle « guerre sans fin » en Ukraine – qui a pris la place qu’occupait John McCain, mort en 2018, au sein de la délégation bipartisane américaine. 
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-Au fil des départs précipités, Donald Trump remodèle le Parti républicain à son profit 
-Toutes les incertitudes ne sont cependant pas levées dans le camp républicain. La première renvoie au refus de Donald Trump d’articuler une véritable politique étrangère au-delà des tirades d’estrade. Lesquelles le présentent comme le seul rempart contre une troisième guerre mondiale, capable de régler le conflit en Ukraine en un jour, tout en dénonçant « l’ensemble de l’establishment néocon[servateur] mondialiste ». 
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-Trump « revendique l’imprévisibilité » 
-« Il continue de revendiquer l’imprévisibilité, la gouvernance par messages sur les réseaux sociaux et la stratégie du fou [« Mad Man Theory », associée au président républicain Richard Nixon] qui servent sa vision purement transactionnelle des relations internationales », note Maya Kandel. Certains milieux, précise-t-elle, comme les « nationaux conservateurs » proches de l’illibéralisme du premier ministre hongrois, Viktor Orban, auraient préféré un autre candidat. Par exemple, le gouverneur de Floride, Ron DeSantis. Ce dernier se présentait comme un trumpiste plus discipliné et plus compétent, des traits de caractère dont les inconditionnels de l’ancien président n’ont manifestement que faire. 
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-Le cercle de réflexion Heritage Foundation, autrefois chantre de Ronald Reagan, a lui aussi basculé dans l’orbite de Donald Trump, en s’opposant à l’aide militaire pour l’Ukraine, dès 2022. Et posé les bases d’une seconde administration Trump immédiatement opérationnelle en cas de victoire, à la différence de la première. En matière de politique étrangère, on peut retenir de son projet présidentiel de plus de 900 pages (« Mandate for Leadership 2025 ») deux axes principaux. Le premier consiste à contrôler les rouages de l’Etat fédéral en transformant des dizaines de milliers de postes occupés par des fonctionnaires de carrière en nominations sur critères politiques. Un « système des dépouilles » (spoils system) qui vise à installer aux postes-clés des conservateurs aux convictions trumpistes. 
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-Le second axe prend la forme de mesures-chocs contre l’internationalisme : des défis transnationaux, tels que la lutte contre le réchauffement climatique, sont jetés à la corbeille. L’Heritage Foundation prône le retrait des Etats-Unis de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international – deux institutions « globalistes », accusées de défendre « des théories et des politiques économiques allant à l’encontre des principes américains du libre marché et d’un gouvernement limité [dans ses actions] ». 
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-L’OTAN fait, elle aussi, l’objet d’un projet de réévaluation, « afin que les alliés des Etats-Unis soient capables de déployer la grande majorité des forces conventionnelles nécessaires » face à la Russie, tout en limitant le rôle militaire américain à la dissuasion nucléaire. 
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-Pour Alexandra de Hoop Scheffer, les craintes d’un retrait total des Etats-Unis sont exagérées. « Pourquoi se priver de cet outil de luxe, alors que les pays européens les plus inquiets pourraient en fait augmenter leurs achats d’armements américains ? », interroge-t-elle. En revanche, le glissement de la notion de « partage de fardeau » de la défense de l’Europe vers celle de « transfert du fardeau » aux seuls Européens pourrait être, selon elle, acté dans l’hypothèse d’une nouvelle administration Trump. Les interventions du sénateur J. D. Vance à Munich, comme les prises de parole d’un autre jeune sénateur influent, Josh Hawley, vont toutes dans ce sens. 
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-OTAN : les Etats-Unis, toujours indispensables à la défense de l’Europe 
-Quel que soit le soin apporté à ce programme gouvernemental, il n’est pas certain que Donald Trump, rétif à tout cadrage idéologique, s’en estimerait assujetti. Il ne faut pas non plus négliger la désorganisation que pourrait provoquer une purge administrative massive des départements d’Etat, de la défense et des renseignements. 
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-Des divisions continuent, en outre, d’agiter les républicains au-delà des seuls cercles trumpistes, comme le confirme Emma Ashford, du Stimson Center. « Le plus grand débat porte sur le fait de savoir si les Etats-Unis doivent encore essayer de “tout faire”, ou s’ils doivent établir des priorités : se concentrer moins sur l’Europe et le Moyen-Orient et davantage sur l’Asie », estime-t-elle. L’intensité du pivot vers l’Asie suscite des réserves, selon Maya Kandel. Elle note, par exemple, que la défense à tout prix de Taïwan, contre le projet chinois de réunification forcée, ne fait pas consensus parmi les « nationaux conservateurs ». 
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-La géopolitique est bien présente dans Top Gun. Le premier volet, sorti au mitan du reaganisme triomphant, n’accordait à l’ennemi soviétique qu’un rôle marginal, qui annonçait son effondrement. Le second se concentre, sans nommer de pays, sur les menaces auxquelles les Etats-Unis pourraient faire face dans les années à venir. Les installations nucléaires clandestines que doivent détruire les valeureux pilotes de l’US Air Force évoquent l’Iran. Les avions de haute technologie que possèdent leurs adversaires évoquent la Russie ou la Chine. Nul ne sait comment agirait Donald Trump, dans l’hypothèse de sa réélection, s’il y était confronté. 
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-Gilles Paris 
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