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des accords de libre-échange signés en pleine crise agricole mais assumés par la Macronie
Politique 02/03/2024 13:20 Actualisé le 02/03/2024 15:43
Marc Fesneau à la télévision, Valérie Hayer au Salon de l’agriculture : les responsables du camp présidentiel sont interpellés sur les traités conclus avec le Chili et le Kenya.
SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP Comment la Macronie justifie la signature de ces deux traités de libre échange en pleine crise agricole (ici photo de Valérie Hayer prise le 1er mars)
SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP
Comment la Macronie justifie la signature de ces deux traités de libre échange en pleine crise agricole (ici photo de Valérie Hayer prise le 1er mars)
POLITIQUE - Deux traités qui font tache. Pointé du doigt par la classe politique, de la gauche au Rassemblement national, pour avoir soutenu la signature de deux accords de libre-échange européens en fin de semaine, le camp présidentiel assume et tente de se justifier.
Le Parlement européen a effectivement validé deux traités commerciaux ce jeudi 29 février, avec le Chili et avec le Kenya. Le tout avec l’appui quasi unanime des eurodéputés macronistes (Renaissance, MoDem, Horizons) et malgré l’opposition de tous les autres élus français. De quoi susciter une avalanche de critiques, à l’heure où ces traités de libre-échange sont au cœur de la colère de certains agriculteurs à travers l’Europe.
En réponse, le gouvernement et les élus du camp présidentiel martèlent que ces traités peuvent être bénéfiques à l’économie et aux campagnes françaises. Tout en reconnaissant qu’ils « font peur aujourd’hui ».
Sans libre-échange, « c’est la mort de l’agriculture française »
Invité de franceinfo ce samedi 2 mars, le ministre de l’Agriculture a tenu à faire le distinguo entre le traité de libre-échange avec le Mercosur, rejeté en l’état par le président de la République, et les accords validés jeudi à Strasbourg. « Des accords peuvent être acceptables, d’autres ne peuvent pas l’être », a ainsi expliqué Marc Fesneau, rappelant que « personne, chez nous, n’a jamais dit qu’il fallait renoncer à commercer. »
Dans le détail, « l’accord avec le Kenya concerne les fleurs et les haricots », donc « ce n’est pas de nature à déstabiliser notre marché », a estimé le ministre, avant d’ajouter : « Il faut que ces pays-là puissent aussi accéder au développement. » Quant au Chili, Marc Fesneau assure que « les contingents supplémentaires sur la volaille sont assez limités », passant de 18 000 tonnes à près de 40 000 tonnes.
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Surtout, il estime que les producteurs français seront gagnants puisqu’ils auront accès au marché chilien. En somme, sans « accord de libre-échange (…), le lait, les céréales, les vins et spiritueux resteraient dans les frontières hexagonales et ça, c’est la mort de l’agriculture française », selon ses mots.
Avant le ministre de l’Agriculture, c’est la tête de liste du camp présidentiel aux élections européennes qui, à peine nommée, a dû défendre son vote à Strasbourg en visitant vendredi 1er mars une exploitation agricole en Mayenne. Elle aussi assume sa position.
Besoin du lithium chilien
« Il faut sortir des caricatures. Ce n’est pas le Mercosur. On n’aura pas demain du bœuf aux hormones qui arrivera en Europe », a-t-elle ainsi plaidé, en assurant également que « nos agriculteurs ont aussi besoin d’exporter ». Par ailleurs, « le Chili détient 40 % des réserves de lithium », dont « on a aussi besoin pour notre autonomie stratégique, notre indépendance, pour réindustrialiser, pour produire en Europe. »
De fait, l’accord avec le pays sud-américain doit permettre, entre autres, un meilleur accès de l’UE aux matières premières telles que le lithium et le cuivre, très recherchées pour développer les énergies renouvelables et fabriquer des batteries pour les véhicules électriques.
Il n’empêche. Dans le contexte actuel, cette position équilibriste est parfois difficile à assumer. Lors d’un débat avec un responsable de la Coordination rurale sur BFMTV, la députée du Nord Violette Spillebout a ainsi reconnu, ce samedi, « que les accords de libre-échange font peur aujourd’hui », expliquant malgré tout qu’il ne fallait pas tous « les jeter à la poubelle. »
Au même moment, Valérie Hayer était interpellée au Salon de l’agriculture par un paysan lui reprochant de « lâcher l’agriculture pour valider le Chili et faire des batteries électriques ». Et d’ajouter : « Je résume, mais c’est comme cela que tout le monde comprend. »
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