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| - | [La jeune fille au cinéma ou les ravages d’un mythe](https:// | ||
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| - | La jeune fille au cinéma ou les ravages d’un mythe | ||
| - | Par Zineb Dryef | ||
| - | Publié hier à 04h00, modifié à 13h18 | ||
| - | Temps deLecture 18 min. | ||
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| - | ENQUÊTEEn accusant Benoît Jacquot et Jacques Doillon d’agressions sexuelles, l’actrice Judith Godrèche a mis en lumière un mythe tenace dans la culture contemporaine : | ||
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| - | Elles étaient belles et jeunes à l’écran. Elles semblaient heureuses, affranchies et libres. Elles avaient 13 ans, 14 ans, 15 ans, 17 ans, 22 ans. Elles incarnaient la jeunesse, le désir, l’indépendance. Et voilà que certaines, devenues adultes, racontent un piège. Flavie Flament, Vanessa Springora, Adèle Haenel, Charlotte Arnould, Judith Godrèche, Isild Le Besco n’appartiennent pas aux mêmes mondes, elles n’avaient pas le même âge, elles ne se connaissaient pas ou si peu, mais elles racontent une même histoire, celle d’un mensonge et d’une jeunesse mise en pièces. | ||
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| - | Ces femmes ont, chacune à leur manière, disséqué ce qui leur est arrivé. Vanessa Springora, dans Le Consentement (Grasset, 2020), décrivait le piège du pédocriminel (ici, Gabriel Matzneff) qui fait de sa victime une complice – « Tu m’aimais ». La journaliste Hélène Devynck dépeint dans Impunité (Seuil, 2022), sur l’affaire PPDA, un système qui fait des jeunes femmes des poupées et les réduit au silence, dont elle a été elle-même victime. Judith Godrèche, en réalisant en 2023 sa série Icon of French Cinema (Arte), revient sur son cheminement d’enfant-objet dans les mains du cinéaste Benoît Jacquot à femme qui reprend les rênes du récit. | ||
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| - | Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Césars 2024 : une cérémonie consensuelle pour acter le changement d’époque du cinéma français | ||
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| - | Toutes mettent en lumière la solidarité de ces « familles » – du cinéma, des médias, de l’art – qui protègent leurs grands hommes. « Ce n’est pas ce à quoi on nous oblige qui nous détruit, mais ce à quoi nous consentons qui nous ébrèche ; | ||
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| - | L’ingénue en quête de liberté | ||
| - | Depuis les débuts de #metoo en France, beaucoup de femmes qui s’expriment racontent un roman d’apprentissage à l’issue tragique : celui d’une fille, de la prépubère à la jeune adulte, qui croise le chemin d’un homme beaucoup plus âgé qui, au prétexte de l’initier à un art ou à un métier, la possède contre son gré. Ce fantasme s’est décliné dans toute la littérature et le cinéma jusqu’à la caricature de la gamine nubile en veste de velours, frange dans les yeux et roman de Sade dans la poche. Aujourd’hui, | ||
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| - | Lire le direct | Césars 2024 : « Je voudrais dédier ce César à toutes les femmes », lance Justine Triet en recevant le prix du meilleur film pour « Anatomie d’une chute » | ||
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| - | C’est ce qu’écrivait en 2017, dans The Atlantic, l’actrice et réalisatrice américaine Brit Marling, 41 ans, qui a fait partie des nombreuses comédiennes à accuser le producteur Harvey Weinstein d’agressions sexuelles : | ||
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| - | A quoi ressemble-t-elle cette figure qui traverse les arts ? Elle a toujours « ce visage de la jeune fille à qui on n’a pas encore volé son ciel », comme l’écrivait Henri Michaux à partir du Portrait de Mademoiselle Irène Cahen d’Anvers (1880), d’Auguste Renoir. Une fille à peine nubile, vierge. C’est la raison pour laquelle elle est si précieuse : | ||
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| - | Lire aussi | L’actrice Isild Le Besco raconte « l’emprise destructrice » exercée par le réalisateur Benoît Jacquot | ||
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| - | COLLAGE KATRIEN DE BLAUWER POUR « M LE MAGAZINE DU MONDE » | ||
| - | Des romans de chevalerie aux descriptions contemporaines, | ||
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| - | Une conception au cœur de la Nouvelle Vague | ||
| - | « Ces mille et une façons de “raconter” la jeune fille ont toujours été structurées par les fantasmes patriarcaux et par la conception exclusivement machiste du monde qui se sont inscrits dans les lois, installés dans les coutumes, qui étaient exigés par la patrilinéarité, | ||
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| - | Dans ce mythe, la jeune fille n’est jamais seule. Il lui faut toujours un homme. Rien n’est plus banal que de voir cette créature au bras d’un individu de l’âge de son père. Ce motif récurrent raconte une fable : celle de la muse. L’amour et la créativité se confondent. L’artiste, | ||
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| - | Dans le cinéma français, le mythe de l’adolescente façonnée par l’homme tout-puissant a été, non pas inventé, mais permis par la Nouvelle Vague. Quand, au tournant des années 1960, une bande de jeunes gens, quasiment tous des hommes (François Truffaut, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol, Jacques Rivette, Eric Rohmer), veulent réinventer le cinéma, « ils plaquent sur l’industrie du cinéma une logique qui est celle de la littérature : | ||
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| - | Lire l’enquête | Article réservé à nos abonnés Benoît Jacquot, un système de prédation sous couvert de cinéma | ||
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| - | Le cinéma, c’est « l’art de faire faire de jolies choses à de jolies femmes », selon l’expression du critique et scénariste Jean George Auriol (1907-1950) reprise par François Truffaut. C’est ainsi que se justifiaient encore récemment Benoît Jacquot dans les colonnes du Monde mais aussi Philippe Garrel – mis en cause par plusieurs comédiennes pour des actes pouvant relever de l’agression sexuelle – dans Mediapart : | ||
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| - | Confusion entre l’amour et la possession | ||
| - | Accusé par l’actrice Adèle Haenel d’agressions sexuelles quand elle était mineure, le réalisateur Christophe Ruggia a précisément invoqué ce rôle de mentor pour se défendre : | ||
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| - | « Le cinéma est une bonne couverture pour des mœurs de ce type-là, confessait ouvertement Benoît Jacquot en 2011 dans un documentaire de Gérard Miller (lui aussi accusé d’agressions sexuelles et de viols). Dans le Landerneau cinématographique, | ||
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| - | Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « L’abus de ceux qui, en place de père ou d’autorité, | ||
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| - | Certaines ont parlé. Deux jeunes comédiennes ont porté plainte contre Jean-Claude Brisseau dès 2001, rejointes par deux autres en 2003, pour des faits de harcèlement sexuel. Une vingtaine de femmes ont témoigné contre le réalisateur, | ||
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| - | Parmi les témoins, la mère de Vanessa Paradis évoquait un « incident » survenu pendant le tournage de Noce blanche (1989). Sa fille avait alors 16 ans, c’était son premier film. La jeune chanteuse jouait le rôle d’une adolescente ensorcelante qui faisait succomber son professeur de philosophie vieillissant. Le long-métrage, | ||
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| - | COLLAGE KATRIEN DE BLAUWER POUR « M LE MAGAZINE DU MONDE » | ||
| - | Brisseau ne fut pas une exception sulfureuse. Au cours des années 1980, le cinéma connaît une « déferlante » de petites filles amoureuses de quadragénaires. Les succès de Diabolo menthe (1977), de La Boum (1981) inspirent les réalisateurs et réalisatrices qui mettent en scène des gamines confrontées à leurs désirs. Mais c’est le personnage de Charlotte Gainsbourg dans L’Effrontée (1985) qui fixe à jamais dans le cinéma français l’image de l’adolescente tourmentée. | ||
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| - | Bientôt, elles deviennent des aguicheuses d’hommes adultes. Des films oubliables – La Petite Allumeuse (1987), de Danièle Dubroux, dont le titre résume le propos –, mais aussi des succès comme Beau-père (1981), de Bertrand Blier, Noce blanche, ou La Fille de 15 ans (1989), de Jacques Doillon – visé par une plainte de l’actrice principale, Judith Godrèche, pour un viol qui aurait eu lieu à l’époque du tournage –, représentent tous, dans un procédé romantique, l’amour tragique d’un couple déchiré par l’écart d’âge et la morale. | ||
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| - | Le malentendu autour de la Lolita de Nabokov | ||
| - | « Le tournant a été l’adaptation filmique de Lolita, le roman de Nabokov », | ||
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| - | Enorme succès en librairie, Lolita échappe totalement à son créateur lorsque le cinéma s’en empare. Stanley Kubrick ne retient pas l’histoire d’une fillette violée par son beau-père mais représente une histoire d’amour impossible. « Nabokov ne raconte pas cette histoire, souligne Olivia Mokiejewski, | ||
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| - | Lorsque, en 1975, sur le plateau d’« Apostrophes », | ||
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| - | En réalité, Lolita ne séduit pas son beau-père, elle en est prisonnière. « C’est le regard masculin qui en fait un objet de désir déviant », | ||
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| - | Un comportement tyrannique valorisé | ||
| - | Ce système a détruit des jeunes filles. A commencer par Lolita, dont tout le monde semble avoir oublié le destin tragique. Spoiler : elle meurt. Comme si Nabokov avait su qu’une vie n’était plus possible après ça. Là encore, la réalité rattrape la fiction. Sue Lyon, l’interprète de Lolita dans le film de Kubrick, déclarait, amère, en 1997 : « Lolita m’a exposée à des écueils qu’aucune fille de cet âge ne devrait affronter. Je défie n’importe quelle fille de 14 ans jetée sous les projecteurs pour son rôle de nymphette de rester sur ses deux jambes. » | ||
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| - | Elles sont nombreuses ces jeunes premières découragées qui ont jeté l’éponge, | ||
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| - | Ce comportement des réalisateurs tyranniques a longtemps été excusé, voire valorisé. « En France, l’artiste est au-dessus des lois qui régissent nos vies. Il est le démiurge, le créateur, analyse l’universitaire Brigitte Rollet. C’est comme si l’on admettait que le cinéma devait être le résultat de la souffrance. » C’est Henri-Georges Clouzot qui assène une gifle à Brigitte Bardot sur le tournage de La Vérité (1960) – avant qu’elle ne la lui retourne –, Maurice Pialat qui exige de Gérard Depardieu qu’il mette de vraies claques à Sophie Marceau sur le tournage de Police (1985)… | ||
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| - | Le cinéma regorge de ces histoires de violences subies par les acteurs et surtout par les actrices au nom de l’art. Les femmes les ont pourtant dénoncées. Après le tournage de Mouchette (1967), de Robert Bresson, Marie Cardinal, qui jouait la mère de l’héroïne interprétée par Nadine Nortier, 14 ans, se souvint dans son récit autobiographique, | ||
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| - | Le « jeu pervers » de Robert Bresson | ||
| - | Amoureux des jeunes filles, Robert Bresson jouait l’ambiguïté. Anne Wiazemsky, dans Jeune fille (Gallimard, 2007), un roman qui retrace le tournage d’Au hasard Balthazar (1966), se remémore sur un ton badin le « jeu pervers » qu’établit le réalisateur de 64 ans avec l’adolescente de 17 ans qu’elle était. Avant même le tournage, il l’encercle, | ||
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| - | « D’emblée, | ||
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| - | Les mots d’aujourd’hui qualifieraient cette conduite de harcèlement. Ce n’était pas le propos d’Anne Wiazemsky, qui a gardé de la tendresse et de l’amitié pour le cinéaste. Les tournages de Bresson ont été décrits dans leurs moindres détails dans nombre d’études, | ||
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| - | Procès en puritanisme | ||
| - | Devenues adultes, face aux images de certains de leurs premiers films, des actrices disent éprouver un malaise. Jodie Foster, qui a joué une vamp prépubère dans Bugsy Malone (1976), d’Alan Parker, une adolescente prostituée dans Taxi Driver (1976), de Martin Scorsese, une enfant allumeuse dans Moi, fleur bleue (1977), d’Eric Le Hung, a récemment regretté, au micro de France Inter, que, dans le monde où elle a grandi, « les femmes avaient l’impression de ne pas pouvoir dire non à quoi que ce soit ». | ||
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| - | Natalie Portman, qui a joué à l’âge de 12 ans dans Léon (1994), de Luc Besson, a confié, en mai 2023 au Hollywood Reporter qu’il était « compliqué [pour elle] d’en parler », le film traitant d’une relation ambiguë entre un homme adulte et une très jeune adolescente : | ||
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| - | En 1981, les parents d’Ariel Besse, actrice principale de Beau-père, tentèrent en vain de faire interdire l’affiche du film de Bertrand Blier : on y voit l’adolescente de 15 ans, seins nus, à califourchon sur les genoux de Patrick Dewaere, 34 ans. Le réalisateur dira, plus tard, regretter ce choix d’image qu’il n’avait pas validé. | ||
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| - | La dénonciation de cette sexualisation des jeunes actrices n’est pas nouvelle, mais elle s’est heurtée, jusqu’à aujourd’hui, | ||
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| - | La Sainte Trinité des amateurs de nymphettes | ||
| - | Dès 1979, la Franco-Canadienne Nancy Huston dénonce la transformation des petites filles en objets sexuels dans son premier essai Jouer au papa et à l’amant (Ramsay, 1979). Elle y dépeint sa relation, à l’âge de 15 ans, avec un professeur d’anglais de dix ans son aîné qui la maltraite. Son texte est mal reçu par la critique, notamment par Roland Jaccard, dans Le Monde. | ||
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| - | Le critique, proche de Gabriel Matzneff, qui a lui-même publié des pages et des pages sur son amour des jeunes filles, écrivait, assassin : « Ne comptez pas, amateurs de nymphettes, sur l’indulgence de Nancy Huston. Cette jeune journaliste canadienne n’a pas craint pour son premier livre de s’attaquer à l’un des mythes les plus tenaces de l’après-guerre : | ||
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| - | KATRIEN DE BLAUWER POUR « M LE MAGAZINE DU MONDE » | ||
| - | Comme Gabriel Matzneff, le futur académicien Alain Robbe-Grillet n’a jamais tu ses préférences pour les adolescentes. En 2001, lorsqu’il publie La Reprise (Minuit), où il étale ses fantasmes de « jolies gamines naïves » et de « fillettes prépubères », | ||
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| - | Réprobation envers celles qui parlent | ||
| - | Cette fable de la muse a régulièrement été démontée par celles qu’on a installées sur un piédestal. En 1964, la peintre Françoise Gilot publie Vivre avec Picasso (Calmann-Lévy), | ||
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| - | Elle n’a pas été la seule. Le romancier Pierre Péju rappelle l’histoire tragique de Marie-Thérèse Walter, l’une des muses de Picasso, « si jeune et si blonde », qu’il faisait poser des heures, sans repos, « en une sorte de frénésie érotique et en se dessinant lui-même, avec délectation, | ||
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| - | De l’autre côté de l’Atlantique, | ||
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| - | On ne pourrait plus regarder « Les Valseuses » ? | ||
| - | Si la figure du pygmalion, si prisée des arts, est tellement difficile à déboulonner, | ||
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| - | En 2017, l’historienne Laure Murat pousse l’audace jusqu’à revisiter Blow-Up, de Michelangelo Antonioni, dans un texte publié dans Libération. Elle n’avait pas revu le « chef-d’œuvre » depuis vingt-cinq ans et, en le revisionnant, | ||
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| - | Las. Une polémique enfiévrée accompagne la publication de cette tribune : son autrice est accusée de vouloir brûler des pellicules – une posture que les critiques révisent aujourd’hui. De Télérama aux Cahiers du cinéma, la presse spécialisée a entamé un travail d’introspection. Ont-ils été aveuglés ? | ||
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| - | Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Laure Murat : « L’affaire Judith Godrèche marque un tournant rhétorique du #metoo du cinéma français » | ||
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| - | Un regard tragique porté sur les jeunes filles | ||
| - | Un viol ou une gifle au cinéma, c’est de la fiction. Le pacte est clair avec le spectateur. Lorsque Eric Rohmer (1920-2010), | ||
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| - | Les actrices, tout juste sorties de l’adolescence, | ||
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| - | Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Hélène Frappat, écrivaine : | ||
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| - | Que nous fait la fiction ? Elle nous formate. Elle rend désirable ce qui se passe à l’écran ou dans les livres, lorsque cela est amené sans ironie ni distance critique. La chercheuse Brigitte Rollet s’interroge sur la fameuse scène du mambo dans le film de Roger Vadim Et Dieu… créa la femme (1956) dans laquelle l’actrice danse de façon suggestive, comme déchaînée. Cette séquence, devenue l’image de la liberté, a été célébrée par Simone de Beauvoir elle-même dans un long texte publié, en anglais, dans Esquire, en 1959. | ||
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| - | Ce film, certes, « renversait les tables », note Brigitte Rollet, et raconte une « femme libre », mais une « femme libre de quoi ? | ||
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| - | Une autre histoire, portée par des réalisatrices | ||
| - | Toutes les jeunes filles ne meurent pas au cinéma. Une autre histoire, portée par des réalisatrices, | ||
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| - | L’âge adulte qui pointe et le désir désordonné sont explorés par Catherine Breillat dans Une vraie jeune fille (1976), 36 Fillette (1988), ou encore Une vieille maîtresse (2007). Ce sont des personnages féminins qui ne sont ni des partenaires ni des objets de désir mais des sujets désirants. Elles ne sont plus des figures éthérées ou des proies : elles existent. Des dizaines et des dizaines de longs-métrages proposent un autre regard sur cette figure pour la nuancer, la libérer. | ||
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| - | Au fil des années, ce cinéma-là a pris de l’ampleur, | ||
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| - | Zineb Dryef | ||
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