Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.
| Les deux révisions précédentes Révision précédente | |||
|
elsenews:spot-2024-02a:interdire-critique-vaccins [26/12/2025/H10:35:01] 216.73.216.167 supprimée |
— (Version actuelle) | ||
|---|---|---|---|
| Ligne 1: | Ligne 1: | ||
| - | ~~NOTOC~~ | ||
| - | @DATE@ | ||
| - | |||
| - | |||
| - | ---- | ||
| - | ====== Projet de loi contre les dérives sectaires créant un délit de provocation à l’abandon de traitement médical : les risques pour la liberté d’expression Projet de loi contre les dérives sectaires créant un délit de provocation à l’abandon de traitement médical ====== | ||
| - | |||
| - | |||
| - | |||
| - | : les risques pour la liberté d’expression | ||
| - | Les discours instillant sans aucun fondement le doute sur des techniques médicales éprouvées prolifèrent. Ils mettent en danger à la fois la santé individuelle et la santé collective. Une réaction du législateur s’imposait donc. Mais le délit prévu est si flou qu’il risque bien d’interdire tout débat sur les techniques médicales. | ||
| - | |||
| - | Un projet de loi a été déposé par le gouvernement au Sénat le 15 novembre, dont l’objet est de renforcer la lutte contre les dérives sectaires. Ces dernières ont pris de l’ampleur avec la crise sanitaire, se développant sous de nouvelles formes dénoncées par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES), | ||
| - | Dans ce projet, un nouvel article du Code pénal (223-1-2) serait ainsi rédigé : “Est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende la provocation à abandonner ou à s’abstenir de suivre un traitement médical thérapeutique ou prophylactique, | ||
| - | Un texte “anti-anti-vax” selon certains | ||
| - | Bien des personnalités anti-vaccins, | ||
| - | C’est ce modèle que semble adopter le projet de loi, en réprimant les discours, notamment sur des supports internet ou à l’occasion de réunions, qui incitent des individus à abandonner un traitement critiqué où à l’éviter. Ces discours causeraient des troubles non seulement aux récepteurs en tant qu’individus, | ||
| - | Critiquer les vaccins sans appeler le public à les boycotter | ||
| - | Incontestablement, | ||
| - | Ce n’est certes pas facile, et cela suppose une argumentation très élaborée de la part de ceux qui mettent en doute ces techniques médicales, s’appuyant sur des écrits scientifiques. Car seuls des écrits scientifiques peuvent permettre de mettre en cause ce que le projet de loi appelle “l’état des connaissances médicales”. Or, les individus récepteurs sur internet ou à l’occasion de réunions sont souvent bien moins perméables aux discours scientifiques qu’aux affirmations simplistes et reposant sur des supposées manipulations. | ||
| - | Reste que ce texte, en l’état, risque de ne pas franchir l’obstacle du Conseil constitutionnel. | ||
| - | Un texte potentiellement liberticide et incohérent | ||
| - | Ce n’est pas nouveau : les charlatans, qu’ils soient face à un patient ou sur internet, sont des dangers pour la santé individuelle et collective. Le charlatanisme consiste à présenter un remède comme miraculeux – alors bien entendu qu’il ne l’est pas. En parallèle, le charlatan incite très souvent à abandonner ou refuser les traitements conformes aux données scientifiques. Il arrive que des médecins versent dans le charlatanisme : dans ce cas, l’ordre peut les radier de la profession, temporairement ou définitivement en vertu du code de déontologie médicale (article R. 4127-39). C’est ce qui est arrivé à certains médecins anti-vaccins, | ||
| - | Lorsque le charlatan n’est pas médecin, soit il préconise personnellement à un individu un remède illusoire, le dissuadant d’aller vers les techniques éprouvées, | ||
| - | Un texte trop flou en l’état | ||
| - | Ce texte présente une incohérence, | ||
| - | Or, comment celui qui émet dans un média ou lors d’une réunion un discours tendant à abandonner ou refuser un traitement, peut-il savoir que son public “souffre d’une pathologie“ ? Or on l’a dit : soit celui qui critique un traitement médical le fait publiquement et on ne voit pas qui seraient les “personnes visées” souffrant d’une pathologie, ni comment l’émetteur du discours connaîtrait l’état de santé de son public. Soit celui qui critique un traitement le fait dans le cadre d’un entretien avec une ou plusieurs “personnes visées“, dont il connaît les pathologies, | ||
| - | Un délit mal ficelé pour un réel objectif de santé publique | ||
| - | En somme, ce projet poursuit incontestablement un but sanitaire en visant les personnes qui, en particulier depuis la crise sanitaire, se sont fait un devoir de mettre en doute des techniques médicales pourtant éprouvées, | ||
| - | Or, le texte en projet est d’autant moins clair qu’il fait référence à “l’état des connaissances médicales“ pour déterminer le comportement délictueux : où en était l’état des connaissances médicales au début de la pandémie ? Par nature, l’état des connaissances avance avec la contradiction. Si le maintien de l’ordre public justifie d’imposer une modération dans la manière d’exprimer une opinion, il ne saurait permettre en pratique, par la création de délits trop flous, d’interdire toute critique publique ou privée d’une technique médicale. En somme, le délit en projet devrait être mieux ciblé. | ||
| - | Une erreur dans ce contenu ? Vous souhaitez soumettre une information à vérifier ? Faites-le nous savoir en utilisant notre formulaire en ligne. Retrouvez notre politique de correction et de soumission d' | ||
| - | https:// | ||
you see this when javscript or css is not working correct