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Affaire Oudéa-Castéra : 5 minutes pour comprendre les classes non mixtes, une option pédagogique contestée [ElseNews]

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25/12/2025/H14:08:10


Affaire Oudéa-Castéra : 5 minutes pour comprendre les classes non mixtes, une option pédagogique contestée

Affaire Oudéa-Castéra : 5 minutes pour comprendre les classes non mixtes, une option pédagogique contestée
Les filles d’un côté, les garçons de l’autre. L’image semble venir d’un ancien temps, quand les jeunes femmes s’astreignaient à des travaux de couture pendant que leurs homologues masculins apprenaient le latin, le grec ou le bricolage. Il existe pourtant des classes non-mixtes, en France, en 2024. Les fils d’Amélie Oudéa-Castéra ont étudié dans des classes composées exclusivement de garçons.
L’information, relevée par Médiapart mardi soir, a encore alimenté la polémique autour de la nouvelle ministre de l’Éducation. Mais au-delà de la controverse, la question interroge. Quels sont ces établissements ? Pourquoi les parents décident-ils d’y scolariser leurs enfants ? La non mixité a-t-elle un impact sur la scolarité ? On fait le point.
Combien y en a-t-il ?
La pratique reste très minoritaire et majoritairement le fait d’écoles privées hors contrat. « Cela représente environ 100 à 130 établissements hors contrat », estime Michel Valadier, le président de la Fondation pour l’école (liée financièrement à SOS Éducation, selon la Cour des comptes et souvent considérée comme proche de l’extrême droite idéologiquement), qui défend les intérêts de ces établissements qui n’ont pas noué de partenariats avec l’État. Dans le privé sous contrat, quelques établissements - comme le collège Stanislas - pratiquent la non-mixité dans certaines classes.
Cela concernerait environ 1 % des près de 7500 établissements privés sous contrat, selon la Fondation. Enfin, dans le public, seule l’école de la Légion d’honneur est exclusivement réservée aux filles. En France, la pratique est autorisée pour les établissements sous contrat depuis 2008, quand un texte de loi passé relativement inaperçu a modifié la législation de 1975 qui imposait la mixité à tous les établissements.
Pourquoi les parents choisissent d’y scolariser leurs enfants ?
« La non-mixité n’est pas choisie par des mormons qui ne veulent pas que des garçons voient des filles ! », assure Michel Valadier, qui a dirigé pendant 20 ans un établissement non mixte à partir du collège et jusqu’à la fin du lycée. « Les filles ont souvent un niveau de maturité plus élevé que les garçons à partir du début du collège. Cela permet d’adapter la façon d’enseigner », affirme-t-il.
Séparer les sexes à l’âge de la puberté permet aussi de « faciliter la concentration des garçons et des filles pendant les cours », estime cet ancien directeur. Dans l’établissement privé catholique hors contrat qu’il dirigeait, des bâtiments séparés sont réservés aux garçons et aux filles qui ne se croisent donc ni à la cantine, ni à la récrée. Les garçons et les filles suivent le même programme.
La non-mixité a-t-elle un impact sur les résultats scolaires ?
La question divise. Au pays de l’école laïque, égalitaire et républicaine, le sujet est un peu tabou. Aucune étude n’a donc été menée sur cette option pédagogique. Mais ce n’est pas le cas à l’étranger. « Ce ne sont pas des résultats spectaculaires mais ils montrent qu’en moyenne, les élèves réussissent mieux en non-mixité dans les matières « sexuées ».
En maths et en physique, par exemple, les filles seraient moins anxieuses et réussiraient plutôt mieux quand elles sont entre elles, souvent avec des professeurs de même sexe. De la même manière, les garçons arrivent mieux à exprimer leurs émotions dans le cadre d’un cours de français », explique la sociologue, Marie Duru-Bellat, qui se base dans son livre « La Tyrannie du genre » sur des études réalisées aux États-Unis et au Canada.
Michel Valadier affirme avoir constaté dans son établissement du Pecq (Yvelines) que cela jouait en faveur des garçons. « Dans les classes mixtes, les filles sont souvent meilleures donc les garçons pour se démarquer et se faire remarquer ne vont pas travailler, vont brocarder les filles qui travaillent… Les classes non-mixtes permettent de les emmener plus loin », assure-t-il.
Y a-t-il des risques ?
La sociologue Marie Duru-Bellat serait favorable à l’instauration de moments non mixtes au cours de la scolarité, pour permettre aux élèves d’évoluer libérés de leur « rôle de genre », mais certainement pas sur l’ensemble de la scolarité. « Ce serait un gros danger parce que subversivement, on commencerait à réinstaurer des contenus différents », met en garde la sociologue.
« Cela renforcerait les stéréotypes de genre », alerte l’historien de l’éducation Claude Lelièvre. Il craint aussi un « retour en arrière ». Avant 1924, les cours dans le secondaire (collège, lycée) étaient en effet différents en fonction du sexe. « Les filles n’étudiaient pas le grec, pas le latin et n’avaient pas de préparation au Bac… Il y avait l’idée que l’étude ces matières pourrait être dangereuse parce que cela développerait leur ambition au-delà de leur destin social », rappelle l’historien.
https://www.leparisien.fr/societe/affaire-oudea-castera-5-minutes-pour-comprendre-les-classes-non-mixtes-une-option-pedagogique-contestee-24-01-2024-ROENI7MGVVCE7JP5P2M6FYBKKM.php

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