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-====== [Le Monde: En Allemagne, les émissions de gaz à effet de serre tombent à leur plus bas niveau depuis soixante-dix ans]( ======
-[Le Monde: En Allemagne, les émissions de gaz à effet de serre tombent à leur plus bas niveau depuis soixante-dix ans](https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/01/05/en-allemagne-les-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre-tombent-a-leur-plus-bas-niveau-depuis-soixante-dix-ans_6209167_3244.html )
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-En Allemagne, les émissions de gaz à effet de serre tombent à leur plus bas niveau depuis soixante-dix ans
-Cette baisse historique doit beaucoup à la chute de la production des centrales à charbon et à la récession économique, qui a réduit la demande d’énergie.
-Par Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)
-Publié aujourd’hui à 05h30, modifié à 08h05
-Temps deLecture 2 min.
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-Un parc éolien à Krauschwitz (Allemagne), le 4 décembre 2023. FABRIZIO BENSCH / REUTERS
-Dans ses efforts pour atteindre la neutralité climatique d’ici à 2045, l’Allemagne a enregistré, en 2023, une importante victoire d’étape. Selon les chiffres provisoires pour l’année écoulée, publiés jeudi 4 janvier par le centre de recherche Agora, spécialiste de la transition énergétique, le pays a émis 673 millions de tonnes équivalent CO2 (téqCO2), soit une chute de 46 % par rapport à son niveau de 1990. C’est le niveau d’émissions le plus faible depuis les années 1950, notent les experts, la réduction surpasse de 49 millions de tonnes l’objectif annuel fixé par la loi allemande sur le climat.
-Si une baisse était attendue, en raison de la récession économique, elle se révèle bien plus forte que ce qu’avaient anticipé les observateurs. Deux éléments ont été à l’œuvre, est-il noté dans le rapport. D’abord, la production d’électricité à partir de charbon est tombée à son plus bas niveau depuis les années 1960. Cet effet a permis à lui seul d’économiser 44 millions de téqCO2. Il s’explique par une baisse exceptionnelle de la demande d’électricité outre-Rhin en 2023 (– 3,9 %), par la progression des renouvelables, ainsi que par une diminution des exportations d’électricité. Les importations ont, elles aussi, augmenté, au risque de la contradiction : la moitié seulement des électrons achetés par l’Allemagne à ses voisins provenaient de sources renouvelables, et un quart du nucléaire, en particulier français … l’année même où Berlin a fermé les dernières centrales atomiques du pays.
-Le second effet tient au niveau élevé des prix de l’énergie en 2023, qui ont pesé sur les industries les plus émettrices de gaz à effet de serre. La production des spécialités à forte consommation d’énergie (chimie et sidérurgie essentiellement, mais aussi verre, papier et céramique) s’est contractée de 11 %, alors que l’économie dans son ensemble n’a fléchi que de 0,3 %. La chimie, grande spécialité allemande, a joué un rôle important dans ce recul : du fait de l’arrêt des importations de gaz russe bon marché, de nombreuses installations, devenues non rentables, ont cessé leur production.
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-Pas d’amélioration dans le bâtiment et les transports
-Ces effets incitent les experts d’Agora à modérer tout enthousiasme excessif quant à la trajectoire de décarbonation allemande : il n’est pas certain que cette évolution soit durable. Selon leurs calculs, seules 15 % des réductions d’émissions sont effectivement liées au développement des renouvelables ou à d’autres mesures durables, le reste s’expliquant par la conjoncture. Dans le bâtiment et les transports, les objectifs de décarbonation ont ainsi été largement manqués. Une fois que le pays sera sorti de la récession, une grande part de la production de CO2 pourrait repartir à la hausse. Ou bien se retrouver ailleurs, en cas de délocalisation de l’industrie lourde, ce qui n’a aucune répercussion sur les émissions globales.
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-L’Allemagne affiche en revanche un bilan encourageant en matière de progression des énergies renouvelables, au vu de ses objectifs. Pour la première fois, en 2023, plus de la moitié de l’électricité produite par le pays provenait de sources renouvelables : 56 %, contre 47,4 % en 2022, a rapporté l’agence fédérale des réseaux, mercredi 3 janvier. Un haut historique, qui rapproche le pays de son objectif de parvenir à 80 % d’électricité d’origine renouvelable d’ici à 2030. La météo a joué un rôle favorable, ainsi que le développement des capacités de production, en particulier dans le solaire.
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-Reste que la stabilité du système n’est pas assurée à terme : pour garantir un approvisionnement d’électricité stable, sans nucléaire ni charbon, l’Allemagne a prévu de se doter, dans la décennie, de centrales à gaz compatibles à l’hydrogène. Selon une analyse de l’institut d’économie énergétique de l’université de Cologne, 60 milliards d’euros d’investissement font défaut pour réaliser cet objectif. Avec le développement des renouvelables, prioritaires sur le réseau, le financement de ces capacités est impossible sans un soutien de l’Etat. Attendu depuis plusieurs mois, le plan de déploiement de ces centrales à gaz est toujours en discussion au ministère de l’économie et du climat.
-Cécile Boutelet(Berlin, correspondance)
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