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-====== Le Monde – A Lille, le lycée musulman Averroès, de l’excellence à la chute   ====== 
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-[Le Monde – A Lille, le lycée musulman Averroès, de l’excellence à la chute](https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/12/11/a-lille-le-lycee-averroes-de-l-excellence-a-la-chute_6205111_3224.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default ) 
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-https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/12/11/a-lille-le-lycee-averroes-de-l-excellence-a-la-chute_6205111_3224.html 
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-SOCIÉTÉ 
-A Lille, le lycée musulman Averroès, de l’excellence à la chute 
-La préfecture du Nord a envoyé au prestigieux établissement de Lille, le 8 décembre, la résiliation de son contrat d’association avec l’Etat. Elle met notamment en cause certains contenus pédagogiques. Le lycée veut déposer un recours. 
-Par Violaine Morin 
-Par Violaine Morin 
-Par Violaine Morin 
-Aujourd’hui à 05h45, modifié à 08h34 
-Lecture 7 min 
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-Devant l’entrée du lycée Averroès, à Lille, le 28 septembre 2023. SAMEER AL-DOUMY / AFP 
-« Ceux qui parlent d’Averroès partout dans les médias devraient venir voir comment c’est. » En ce lundi 4 décembre, Noha (les personnes citées par leur seul prénom ont requis l’anonymat), 16 ans, s’est attablée dans le réfectoire du groupe scolaire Averroès, un établissement musulman situé dans le quartier de Lille-Sud. Depuis quelques jours, les quelque 800 élèves de la 6e à la terminale attendent l’annonce officielle de la résiliation du contrat d’association qui liait les classes du lycée (473 élèves) à l’Etat. 
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-La lettre recommandée, envoyée par la préfecture du Nord, est finalement partie vendredi 8 décembre. Un ensemble de griefs tirés de plusieurs rapports de la chambre régionale des comptes et de l’éducation nationale – même si cette dernière a toujours remis des conclusions plutôt favorables – sont résumés dans ce courrier. 
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-Outre des arguments financiers (dons venus de l’étranger, soupçon de financements illicites ou de conflit d’intérêts), la préfecture met notamment en cause l’utilisation de contenus pédagogiques « hostiles à la République » comme des livres de la bibliothèque ou qui auraient servi de support au cours d’éthique musulmane. Elle accuse en outre le lycée Averroès d’avoir fait obstruction à une inspection de l’éducation nationale en janvier 2022 et d’avoir constitué un fichier listant les inspecteurs déjà venus dans l’établissement. L’établissement conteste l’ensemble de ces points et projette de déposer un recours au tribunal administratif. 
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-Lire aussi : 
-Le retrait du contrat d’association du lycée privé musulman Averroès de Lille a été voté 
-Deux signalements ont été confirmés par le parquet de Lille, qui a expliqué au Monde avoir ouvert deux enquêtes. L’un émane de la chambre régionale des comptes, l’autre du préfet, sur le point précis du « fichier illégal » d’inspecteurs. 
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-« Les familles sont très inquiètes » 
-Comment, en une quinzaine d’années, le lycée Averroès a-t-il pu basculer d’établissement modèle pour l’ascension sociale des descendants d’immigrés à un retrait de son contrat avec l’Etat ? Autour de Noha, cheveux fraîchement lissés et doudoune noire, Aïda et Sarah (son prénom a été modifié à sa demande) n’en reviennent toujours pas. 
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-« A la limite, si tout ce qu’on nous reprochait était vrai, on pourrait en discuter », plaide Noha. Les élèves de terminale sont révoltées par le portrait fait de leur établissement. « On va faire comment, nous, sur Parcoursup, demande Sarah, lunettes dorées et foulard sur les cheveux, si tout le monde nous prend pour des extrémistes ? » 
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-« Ce qu’on nous dit en substance, c’est qu’on ne veut pas de l’excellence dans nos quartiers », s’indigne Ludivine Abadi, mère de deux élèves scolarisés à Averroès. Cette responsable associative, très engagée dans le quartier de Lille-Sud, rapporte un climat où colère et incompréhension occupent les esprits. « Les familles sont très inquiètes, et le flou persistant sur ce que l’on reproche au lycée Averroès nourrit cette inquiétude. » 
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-Nombreux, ici, sont ceux qui estiment que la préfecture du Nord et la région Hauts-de-France ont décidé de « punir » le lycée musulman, en dépit de ses excellents résultats. 
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-Quand bien même un réel problème aurait été mis au jour dans le contenu des cours, « à ce moment-là, il faut déposer une plainte et organiser un procès, sans punir toutes les familles », dénonce l’ancien adjoint (socialiste) à la maire Walid Hanna, médecin généraliste dans un quartier voisin. « Au départ, c’était un problème de lycée, mais aujourd’hui c’est la communauté musulmane qui est visée, et c’est inacceptable. Si des gens ont trahi la République, c’est à eux de payer. » 
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-Deux enseignants mis en cause 
-En l’occurrence, la préfecture du Nord met en cause deux enseignants en particulier : un professeur, par ailleurs recteur de la mosquée rattachée au centre islamique de Villeneuve-d’Ascq (Nord) dont un prêche violemment antisioniste de 2014 a récemment circulé sur Internet et a suscité un signalement du préfet. Il est en attente de son procès pour la gestion frauduleuse de sa mosquée, et selon nos informations, suspendu par le rectorat depuis le 9 juillet. Un autre professeur avait tenu des propos contraires aux valeurs républicaines dans la presse et au cours de prêches. Averroès assure s’être séparé de lui à la Toussaint 2022. 
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-« Les gens ont le sentiment que les élèves d’Averroès vivent une injustice », rapporte Karim Moubarki, président du club de football FC Lille-Sud, dont plusieurs licenciés sont des élèves du groupe scolaire. « Tout le monde n’a pas les moyens de mettre ses enfants là-bas, parce que c’est cher », explique-t-il. Père de six enfants, Karim Moubarki les a tous envoyés dans l’enseignement privé catholique, à l’exception d’une de ses filles, passée par Averroès. « Les parents, dès qu’ils le peuvent, évitent les établissements publics du quartier », rapporte l’entraîneur. 
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-Avec 98 % de réussite au baccalauréat général et 100 % en série technologique, Averroès est toujours positionné parmi les meilleurs établissements de la métropole lilloise, et recrute ses élèves dans toutes les villes du secteur. « Les familles nous choisissent avant tout pour les résultats », assure Eric Dufour, le directeur de l’établissement. Converti à l’islam, il a longtemps été directeur dans l’enseignement catholique. Il doit aujourd’hui faire face à une perspective nouvelle : basculer dans le « hors contrat », ce qui signifie que les enseignants ne sont plus payés par l’Etat. « J’ai fait toute ma carrière ici, je ne retrouverai pas les mêmes responsabilités ailleurs », s’inquiète Amel Afejjay, professeure d’histoire et directrice adjointe. 
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-« Devant Henri-IV » 
-L’histoire de ce lycée, ouvert en 2003, a longtemps été celle d’un établissement montré en exemple. Il a obtenu son contrat en 2008 – une première pour un lycée musulman. Mais l’idée faisait son chemin à la mosquée Al-Imane, dite « grande mosquée de Lille », depuis les années 1990, quand de jeunes musulmanes se sont inscrites au Centre national d’enseignement à distance après avoir refusé d’ôter leur voile au lycée. 
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-« A mon époque, le lycée était au premier étage de la mosquée, se souvient un bachelier de la promotion 2008, devenu médecin. Les élèves étaient des fidèles, forcément, puisque le lycée venait d’ouvrir. On aurait éventuellement pu trouver à y redire à l’époque, mais maintenant ? » 
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-Lire aussi (2007) : 
-A Lille, les jeunes filles voilées vivent le lycée musulman comme une chance 
-L’établissement fait rapidement ses preuves. En 2013, Averroès se retrouve en tête des classements des lycées en valeur ajoutée du taux de réussite : avec plus de 50 % d’élèves boursiers, il fait aussi bien que des lycées plus cossus. « On a été les premiers surpris de se retrouver devant Henri-IV [prestigieux lycée parisien], reconnaît Eric Dufour. Et peut-être que c’est cette réussite qu’on nous reproche aujourd’hui. » 
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-Un an plus tôt, un adjoint à la mairie de Lille avait aiguillé l’association Averroès vers un local libre, qui puisse accueillir les élèves. Mais « rien de plus », se souvient Pierre Mathiot, le directeur de Sciences Po Lille, qui se mobilise aujourd’hui contre le retrait du contrat. « Ils n’ont jamais été appuyés pour obtenir un prêt bancaire, par exemple. » 
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-« Double discours » 
-Après l’attentat contre Charlie Hebdo, en 2015, les élèves d’Averroès se rassemblent dans le réfectoire en brandissant des pancartes « Pas en mon nom ». Xavier Bertrand, alors maire (Les Républicains) de Saint-Quentin et député de l’Aisne, se rend dans l’établissement pour observer une minute de silence. Il est accompagné de Gérald Darmanin, à l’époque maire de Tourcoing et député du Nord. 
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-Lire aussi (2015) : 
-Stupéfaction au lycée musulman Averroès après des accusations d’intégrisme 
-Peu après, la situation commence à s’envenimer, avec la démission d’un enseignant de philosophie qui dénonce dans Libération une dérive rigoriste et antisémite au sein de l’établissement. Celle-ci serait dissimulée par un « double discours ». L’éducation nationale est dépêchée sur place : les inspecteurs concluent que le lycée respecte globalement les termes du contrat – même s’il convient de « clarifier le statut et la place du religieux dans l’établissement ». « En septembre 2015, on a mis en place l’enseignement moral et civique, comme tout le monde », se souvient Eric Dufour. 
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-En 2019, après la publication du livre Qatar Papers, de Christian Chesnot et Georges Malbrunot (Michel Lafon), le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, saisit l’éducation nationale et exige une inspection. Un local a été acheté avec de l’argent qatari, argue-t-il, et il faut s’assurer que cela n’a pas prêté à conséquences. A partir de cette année-là, la région tente de bloquer le versement du forfait d’externat, une subvention due chaque année par les collectivités locales aux établissements privés sous contrat. Cette décision a systématiquement été annulée par le tribunal administratif. 
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-Pendant toutes ces années, une force politique ne va cesser d’interpeller la majorité régionale sur le lycée Averroès. Le 16 octobre 2017, les membres du groupe Rassemblement national (RN) interpellent Xavier Bertrand en séance plénière, en dénonçant la proximité du lycée avec les Frères musulmans. Gérald Darmanin, alors ministre des comptes publics, vole au secours du président de région en rappelant les principes de « l’école libre », qui protègent le choix pour son enfant d’une école confessionnelle. 
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-En 2019, le RN interpelle de nouveau Xavier Bertrand, en brandissant l’ouvrage Qatar Papers. En 2020, un clip vidéo est mis en ligne par le RN, intitulé « Lycée Averroès, financé par M. Bertrand, une épine communautaire dans son pied ». 
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-« Deux poids, deux mesures » 
-Pour les opposants à la fermeture du lycée, la pression de l’extrême droite a fini par l’emporter. Ou, plus exactement, « Xavier Bertrand s’est saisi de ce sujet pour ne pas le laisser à l’extrême droite », selon Roger Vicot, député (socialiste) du Nord et candidat à la succession de Martine Aubry à la mairie de Lille. 
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-Lire aussi : 
-A la mairie de Lille, la succession de Martine Aubry est ouverte 
-Xavier Bertrand dément pour sa part avoir cédé à quiconque et assure avoir demandé des comptes sur le lycée Averroès au rectorat de Lille « dès 2017 ». Le président de la région conteste également les accusations d’amalgame lié au contexte de grande tension du moment – car c’est l’un des axes de défense de l’établissement. « S’il y a bien quelqu’un qui ne peut pas être accusé d’amalgame, c’est moi, s’agace-t-il. Mais je ne baisserai jamais les bras face à l’islam politique. » 
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-Même si les rapports de l’éducation nationale ont toujours été globalement positifs, les détracteurs du lycée s’inquiètent de la proximité de l’établissement avec l’islam frériste, et soupçonnent la direction de pratiquer la dissimulation de positions plus dures. Mais, si les fondateurs du lycée sont en effet membres du mouvement Musulmans de France, qui émane de la mouvance des Frères musulmans, « il faut raison garder », prévient un bon connaisseur de l’islam. « Musulmans de France n’a aujourd’hui plus rien à voir avec les Frères musulmans du fondateur Hassan Al-Banna. Ce n’est pas le Hamas palestinien. Leur objectif est de former les élites musulmanes, avec pour modèle le système jésuite d’excellence. » 
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-A Lille, les défenseurs du lycée Averroès s’organisent – et s’étonnent, aussi, de n’être pas plus nombreux. Le député de la circonscription, Adrien Quatennens (La France insoumise, LFI), assure au Monde que l’établissement est victime d’un « deux poids, deux mesures » et s’oppose au retrait du contrat, qui priverait l’éducation nationale d’un outil de contrôle. La maire (socialiste) de Lille, Martine Aubry, n’a pas souhaité répondre à nos questions. Le directeur de Sciences Po Lille, Pierre Mathiot, le député Roger Vicot et l’ancien sénateur (UMP, Nord) Jean-René Lecerf ont, pour leur part, tenu un point presse le 1er décembre. 
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-« Averroès participe à un vivre-ensemble qui n’a pas de prix », a assuré à cette occasion l’ex-sénateur, qui dit être prêt, ainsi que Pierre Mathiot, à participer à une « médiation » pour assurer un « contrôle plus strict » de l’établissement. « En l’état actuel de ce que l’on sait, au mieux, la sanction est disproportionnée », abonde en aparté Pierre Mathiot, pour qui faire sortir Averroès du giron de l’éducation nationale revient à réinstaurer « l’islam des caves ». Sollicité par Le Monde, le ministre de l’éducation, Gabriel Attal, n’a pas souhaité réagir. 
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-Violaine Morin 
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