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-======  Le Monde – « A travers les légendes sur Jésus, nous arrivons à discerner en filigrane des éléments sur sa véritable existence »  ====== 
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-[Le Monde – « A travers les légendes sur Jésus, nous arrivons à discerner en filigrane des éléments sur sa véritable existence »](https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2023/12/24/a-travers-les-legendes-sur-jesus-nous-arrivons-a-discerner-en-filigrane-des-elements-sur-sa-veritable-existence_6207523_6038514.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default ) 
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-https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2023/12/24/a-travers-les-legendes-sur-jesus-nous-arrivons-a-discerner-en-filigrane-des-elements-sur-sa-veritable-existence_6207523_6038514.html 
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- LE MONDE DES RELIGIONS 
-« A travers les légendes sur Jésus, nous arrivons à discerner en filigrane des éléments sur sa véritable existence » 
-Que peut-on dire du Jésus historique, en dehors de l’interprétation chrétienne faisant de lui un dieu incarné ? Etait-il un leader charismatique ? Un mystique juif ? En cette veille de Noël, l’historien Pierluigi Piovanelli dresse un état des lieux des recherches contemporaines et nous dévoile ses propres conclusions. 
-Propos recueillis par Gaétan Supertino 
-Propos recueillis par Gaétan Supertino 
-Propos recueillis par Gaétan Supertino 
-Aujourd’hui à 06h15 
-Lecture 7 min 
-Article réservé aux abonnés 
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-Détail d’une mosaïque de la basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf, à Ravenne (Italie). 
-Que peut-on encore apprendre sur Jésus, ce juif de Galilée ayant vécu il y a deux mille ans, devenu l’un des personnages les plus célèbres de la planète ? Les sources sur sa vie adulte, principalement les Evangiles, ont déjà abondamment été commentées, et nous ne disposons d’aucun texte sur sa jeunesse. 
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-Pourtant, selon Pierluigi Piovanelli, titulaire de la chaire Origines du christianisme à l’Ecole pratique des hautes études (Paris) et auteur du Jésus des historiens. Entre vérité et légende (PUF, 408 pages, 24 euros), Jésus n’a pas encore dévoilé tous ses mystères aux chercheurs. 
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-Existe-t-il aujourd’hui un consensus sur l’existence historique de Jésus ? 
-Pierluigi Piovanelli : Tous les historiens sérieux s’accordent sur l’existence d’un Jésus de Nazareth, du nom de cette bourgade de Galilée où il aurait grandi. Il y a d’abord l’ampleur des témoignages : les Evangiles et les écrits des premiers chrétiens, d’une part, mais aussi un certain nombre de sources d’horizons différents, à l’instar de l’historien juif Flavius Josèphe (37-100), des auteurs latins Tacite (58-120) et Suétone (70-140), ou même du philosophe polythéiste syriaque Mara bar Sérapion (50- ?), qui ont fait référence à Jésus – en tant qu’être humain – dans leurs écrits, sans remettre en cause son existence. 
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-Il y a ensuite le fait qu’il soit né en Galilée – une province totalement insignifiante – et mort sur la croix – une mort honteuse –, des éléments qui nous paraissent trop décalés avec l’image attendue d’un « messie » pour avoir été inventés. 
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-Lire aussi : 
-Jésus a-t-il vraiment existé ? Les arguments des historiens face à la thèse mythiste 
-Nous n’avons pas de preuve matérielle, et Jésus est au centre de nombreux récits légendaires, écrits des années, voire des siècles, après sa mort. Mais, à travers les légendes, nous arrivons tout de même à discerner en filigrane quelques éléments sur sa véritable existence. Les historiens, surtout ceux qui travaillent sur des périodes lointaines, fonctionnent par hypothèses : ils cherchent les plus « économiques », pèsent le pour et le contre, retiennent le probable et rejettent l’improbable. Tout un réseau d’indices fait qu’il est plus difficile de considérer que Jésus n’a pas existé que l’inverse. 
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-Dans votre ouvrage, vous distinguez trois grandes « quêtes » dans l’histoire de la recherche sur le Jésus historique. Que recoupent-elles ? 
-On considère l’Allemand Hermann Samuel Reimarus (1694-1768) comme le pionnier de la première phase, même s’il n’a pas osé publier ses écrits sur Jésus de son vivant – ils le seront à titre posthume, en 1778. Il s’agit de quelques chapitres intégrés à un ouvrage de défense d’une foi rationaliste, où il essaie de démontrer que Jésus était un personnage messianique juif, avec un projet politique de restauration d’Israël et d’opposition aux Romains. Ses disciples, déçus par sa mort, auraient continué son combat et inventé la résurrection. 
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-Lire aussi l’entretien : 
-« En l’an 70, la start-up Jésus aurait pu disparaître » 
-Ces propos, assez révolutionnaires pour l’époque, ont lancé la première phase de recherche critique sur les Evangiles. Il s’agissait alors d’une quête d’affirmation de la raison face aux doctrines miraculeuses et aux dogmes de l’Eglise, qui a concerné aussi bien l’Allemagne que les philosophes des Lumières en France ou les auteurs déistes anglais. 
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-Cette quête aboutit toutefois, à la fin du XIXe siècle, à une vision romantique de Jésus, décrit comme un champion de l’éthique. Adaptée aux valeurs modernes mais dénuée de consistance historique, cette vision va faire l’objet de vives critiques, et jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale les études sur Jésus tombent provisoirement en désuétude – du moins dans les facultés de théologie allemandes, à la pointe de ces critiques. 
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-C’est alors que débute la deuxième quête… 
-Les recherches sont relancées dans les années 1950, dans le sillage des travaux des élèves du théologien allemand Rudolf Bultmann (1884-1976). La question qui occupe les chercheurs est désormais : comment identifier ce qui est authentique, ce qui correspond au Jésus véritable, et non à l’image que l’on a voulu donner de lui ? On va alors partir à la recherche de tous les traits attribués à Jésus qui le distingueraient des autres courants de pensée et du judaïsme antique. On cherche ce qui, dans les Evangiles, rend Jésus unique et, par conséquent, pense-t-on, authentique. 
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-Cette vision a connu un réel écho et continue d’avoir ses partisans. Elle aboutit pourtant à un Jésus présenté comme complètement déconnecté du contexte de la Palestine antique et, en même temps, très consensuel, prônant l’égalité entre tous et le souci des plus pauvres, dont on ne comprend pas bien pourquoi il aurait tant dérangé les autorités de l’époque. 
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-Qu’en est-il de la troisième phase, dans laquelle vous vous inscrivez ? 
-Les recherches consécutives à la découverte de textes comme les manuscrits de la mer Morte (1948) et ceux de la bibliothèque de Nag Hammadi (1947), qui se sont lentement mises en place dans la seconde moitié du XXe siècle, vont révolutionner les études sur le Jésus historique. Ces textes accroissent en effet considérablement notre connaissance du contexte intellectuel, spirituel et culturel de la Palestine de l’époque, et nous permettent de dresser des ponts entre le judaïsme antique et Jésus. 
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-Lire aussi : 
-Ce que l’on sait des frères et sœurs de Jésus 
-Depuis environ le milieu des années 1980, on se demande enfin comment Jésus a pu interagir avec son milieu et comment celui-ci a pu l’influencer. Pour le dire plus simplement, on affirme et on assume, enfin, que Jésus était juif. Cela ne met pas un terme à tous les débats. 
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-Certains ont pensé que Jésus était un pharisien [groupe juif apparu au IIe siècle avant notre ère, et qui constitue l’un des principaux courant du judaïsme antique]. D’autres ont soutenu qu’il était proche des esséniens [communautés ascétiques fondées dans le désert vers le IIe siècle avant notre ère]. Quoi qu’il en soit, petit à petit, on a commencé à s’interroger davantage sur ce que Jésus avait en commun avec ses contemporains. 
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-Vous vous intéressez pour votre part à la mystique juive de la Merkava. Si ce courant nous est surtout connu par des textes des Ve et VIe siècles, vous affirmez qu’il était déjà répandu du temps de Jésus, et que ce dernier en était potentiellement très imprégné. Sur quoi vous basez-vous ? 
-Dans les Evangiles (canoniques aussi bien qu’apocryphes), Jésus apparaît comme quelqu’un qui a réussi à établir un contact très rapproché avec le divin. Or qu’est-ce qu’un mystique, sinon quelqu’un ayant une expérience intime de la divinité ? Examinons des passages des Evangiles, tels ceux de l’expérience visionnaire décrite à l’occasion du baptême de Jésus – une voix céleste s’adresse directement à Jésus et envoie son « esprit » sur lui –, l’expérience hallucinatoire de la tentation, au terme de quarante jours de jeûne au désert, l’apothéose de Jésus au sommet d’une haute montagne galiléenne (Mc 9, 2‑8), l’agonie à Gethsémani ou la prière sur la montagne (Mc 6), à l’issue de laquelle il aperçoit ses disciples à des centaines de mètres plus bas… Tous ces épisodes ressemblent à des visions mystiques. 
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-Lire aussi : 
-Frédéric Boyer : « En retraduisant les Evangiles, j’espère provoquer un nouveau désir de lecture » 
-Or, à l’époque de Jésus, le courant mystique du judaïsme est celui de la Merkava. C’est un terme technique, issu de l’hébreu, qui désigne « le trône (de la divinité) » et fait référence à sa contemplation. Dans le schéma classique, un fidèle est « ravi au ciel » lors d’une expérience mystique, il franchit plusieurs étapes (souvent sept) avant d’arriver dans la salle du trône, où il rencontre la divinité et en ressort transformé, avec des informations inestimables. 
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-On en retrouve des traces dès la Bible hébraïque, lorsque les prophètes Isaïe (Is. 6) et Ezéchiel (Ezéch. 1 et 10) ont une vision du « trône divin ». Plus tard, dans le Livre d’Hénoch, texte juif apocryphe retrouvé dans les manuscrits de la mer Morte et remontant probablement au IIIe siècle avant notre ère, se développe l’idée du fidèle « kidnappé » et qui arrive, de façon mystérieuse, dans le palais de la divinité situé « au ciel », où il bénéficie d’une audience en tête-à-tête. 
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-Lire aussi : 
-Ukraine : qui sont ces pèlerins juifs qui défient la guerre comme la pandémie ? 
-Toute cette littérature démontre qu’il y avait une offre mystique fournie à l’époque de Jésus. A titre purement hypothétique, nous pourrions donc imaginer que Jésus ait été initié aux techniques extatiques de la Merkava avant le commencement de ses activités publiques, soit en Galilée, par des praticiens locaux, soit au cours de son apprentissage auprès de Jean le Baptiste, voire par des maîtres esséniens. Ce qui est, en revanche, à peu près certain est le fait que Jésus a été l’un des premiers grands mystiques du judaïsme. 
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-Les expériences vécues par Jésus dans les Evangiles restent pourtant assez éloignées de celles qui sont décrites dans les textes de la Merkava… 
-On peut trouver un récit assez proche dans un écrit dit « apocryphe » tardif, l’Evangile du Sauveur, un texte copte du IVe ou du Ve siècle. Nous pouvons y lire que Jésus, parvenu avec les apôtres sur une montagne, entame en leur compagnie une ascension céleste qui les conduira jusqu’au « trône du Père ». Dans l’Evangile de Marie, un autre texte apocryphe, Marie de Magdala – présentée comme la disciple préférée de Jésus, à qui il aurait transmis ses secrets les plus profonds – vit une ascension et se confronte à « sept puissances », dans un récit proche de ceux de la Merkava. 
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-Lire aussi : 
-Apôtre oubliée, femme de Jésus, icône féministe : qui est Marie-Madeleine ? 
-Dans les Evangiles canoniques, les éléments sont plus ambigus. Jésus a des visions, vit des formes de transe, des expériences qui peuvent rappeler celles de la Merkava. Je formule donc l’hypothèse que les récits ont pu être retravaillés et certains éléments occultés par les premiers chrétiens, qui ne voulaient surtout pas y faire référence. 
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-Car, dans la Merkava, un fidèle – que cela soit Jésus ou n’importe quel être humain – peut approcher la divinité, avant de redescendre pour partager son savoir avec d’autres disciples, qui pourront éventuellement revivre le même type d’expérience. Ce n’est pas du tout le même message que celui qui est porté par le récit que l’on fera plus tard sur Jésus, d’un dieu venu s’incarner pour quelque temps dans un humain, avant de repartir au ciel. 
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-Dans votre ouvrage, vous vous intéressez aussi aux débats sociologiques contemporains sur la définition d’un « leader charismatique ». En quoi cela aide-t-il à comprendre Jésus ? 
-Si l’on prend l’ensemble de la littérature ancienne, ce qui se dégage est que Jésus impressionne tout le monde. Il suscite un enthousiasme tel que certains disciples n’ont pas hésité à tout abandonner, y compris leur famille, pour le suivre, mais aussi une hostilité tenace chez certains adversaires. Aujourd’hui, le leader charismatique est présenté en sciences sociales à la fois comme quelqu’un qui catalyse les forces d’un groupe et qui est porté par ce groupe. 
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-Cette grille de lecture m’a amené à me poser la question de savoir comment, dans une société aussi conservatrice que celle de la Palestine du Ier siècle, quelqu’un a pu être à ce point adulé et développer une aussi grande confiance en son message, se montrant capable de tenir tête aux autorités – religieuses comme politiques – et de s’adresser aux gens en prétendant les connaître intimement, intérieurement. C’est cette question qui m’a conduit à m’intéresser à la mystique et aux visions de la Merkava, lesquelles ont pu lui donner une telle confiance. 
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-Lire aussi : 
-Cinq questions pour comprendre la crucifixion de Jésus, entre histoire et symboles 
-Gaétan Supertino 
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