Utilisateur non connecté
elsenews:spot-2023-12a:fete [ElseNews]

Outils pour utilisateurs

Outils du site


elsenews:spot-2023-12a:fete

Différences

Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.

Lien vers cette vue comparative

Prochaine révision
Révision précédente
elsenews:spot-2023-12a:fete [24/12/2023/H08:06:10]
127.0.0.1 modification externe
— (Version actuelle)
Ligne 1: Ligne 1:
-~~NOTOC~~ 
-@DATE@ 
  
- 
- 
----- 
- 
-====== [Le Monde – Soirées prestigieuses, promoteurs et champagne à volonté : « Dans le carré VIP, les filles sont du bétail »](   ====== 
- 
-[Le Monde – Soirées prestigieuses, promoteurs et champagne à volonté : « Dans le carré VIP, les filles sont du bétail »](https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2023/12/23/soirees-prestigieuses-promoteurs-et-champagne-a-volonte-dans-le-carre-vip-les-filles-sont-du-betail_6207450_4497916.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default ) 
- 
-<hidden Article Complet (utilisateurs connectés)> 
-<ifauth @user> 
- 
-Vous pouvez partager un article en cliquant sur l’icône de partage en bas à droite de celui-ci. 
-La reproduction totale ou partielle d’un article, sans l’autorisation écrite et préalable du Monde, est strictement interdite. 
-Pour plus d’informations, consultez nos conditions générales de vente. 
-Pour toute demande d’autorisation, contactez syndication@lemonde.fr. 
-En tant qu’abonné, vous pouvez offrir jusqu’à cinq articles par mois à l’un de vos proches grâce à la fonctionnalité « Offrir un article ». 
- 
-https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2023/12/23/soirees-prestigieuses-promoteurs-et-champagne-a-volonte-dans-le-carre-vip-les-filles-sont-du-betail_6207450_4497916.html 
- 
-L'ÉPOQUE 
-Soirées prestigieuses, promoteurs et champagne à volonté : « Dans le carré VIP, les filles sont du bétail » 
-Dans les clubs du « triangle d’or » parisien, fréquentés par la jeunesse dorée, le succès des carrés VIP repose sur la marchandisation du corps féminin comme modèle économique. Invitées à venir faire la fête gratuitement par un promoteur, les « filles » sont au cœur d’un système d’hameçonnage commercial aux relents moyenâgeux, où la beauté dope la consommation d’alcool et la dépense ostentatoire. 
-Par Anne Chirol 
-Par Anne Chirol 
-Par Anne Chirol 
-Hier à 15h00, modifié à 04h46 
-Lecture 11 min 
-Article réservé aux abonnés 
-Offrir 
- 
-Arrivée de la bouteille de champagne à 40 000 euros, au nouveau club discothèque Le Palais, dans le Palais des festivals, à Cannes, en août 2007. SIPA 
-La jeunesse dorée parisienne est de sortie ce soir à L’Arc, club très prestigieux du quartier des Champs-Elysées (16e arrondissement de Paris), où l’on peut tomber par hasard sur Cardi B, Burna Boy ou encore Leonardo DiCaprio. Plusieurs fois dans la soirée, des femmes vêtues d’une tenue très sexy défilent dans le carré VIP de la discothèque, munies de magnums de champagne hors de prix, surmontés de feux de Bengale. Cette pyrotechnie aimante les regards – d’ailleurs, elle est faite pour ça. Sur le jardin-terrasse qui donne sur la place de l’Etoile, à une table particulièrement bien placée, un homme est entouré d’une dizaine de jeunes femmes. A l’aise, elles se servent elles-mêmes une flûte de liquide doré, qu’elles vident en quelques minutes. Ici, pas besoin de sortir son portefeuille. Pour ces « élues » venues festoyer grâce à un promoteur, l’alcool coule à flots gratuitement. 
- 
-Un promoteur ? Même si ce nom évoque l’univers de l’immobilier, ce dernier n’est pas là pour vous vendre un 200 mètres carrés avec vue sur la tour Eiffel. Très présents dans le monde de la nuit, les promoteurs sont des travailleurs indépendants, payés à la commission, parfois sous le manteau, par les clubs pour y rameuter un maximum de « filles » – l’emploi de ce terme est volontaire, puisqu’elles sont souvent d’allure juvénile. Le promoteur est quelqu’un qui a généralement commencé à sortir par appétit, s’est fait des contacts dans le monde de la nuit et a décidé de les rentabiliser. Après une période de déscolarisation et un job dans une compagnie d’assurances, Evan (tous les prénoms ont été changés), 25 ans, fils d’enseignant, s’est mis à gagner « beaucoup d’argent, très rapidement » en se lançant dans cette carrière. « Au début, on n’est pas rémunéré, les organisateurs regardent d’abord la qualité des filles qu’on ramène, puis le bouche-à-oreille va très vite. » 
- 
-LA SUITE APRÈS CETTE PUBLICITÉ 
- 
-Le promoteur va attirer alors des clients plus ou moins fortunés dans les carrés VIP en leur promettant des jolies filles, et des jolies filles en leur faisant miroiter la possibilité de rencontrer des célébrités, d’intégrer un monde fermé. « Un soir, [le rappeur] Travis Scott, après son showcase, s’est barricadé dans une salle du club où il jouait. Devant la porte, son pote, aussi large que “La Montagne” dans Game of Thrones, filtrait les filles selon leur beauté. Elles faisaient la queue pour passer du temps avec lui à l’intérieur », se souvient Evan. 
- 
-« Un monde très communautarisé » 
-C’est par les réseaux sociaux que Liam, un autre promoteur parisien, entre en contact avec les « filles », attirées par l’hédonisme de son compte Instagram où s’affichent les clichés de fêtes aux quatre coins du monde. Il leur demande alors une photo, leur âge et leur taille. « Surtout, n’oubliez pas de mettre des talons, une robe sexy et si possible d’avoir les cheveux lissés », précise le promoteur, qui attendra ses recrues à minuit devant le club. 
- 
-« Selon les soirées, les critères changent. A L’Arc, c’est beaucoup de faux-semblants, ils veulent des filles grandes, type mannequin, pour montrer que c’est la boîte la plus classe de Paris. Ailleurs, ce sera des filles plus typées, ou qui savent twerker. Le monde de la nuit est très communautarisé, avec des demandes ciblées », confie un autre promoteur. Les filles seront ensuite « évaluées » d’un simple regard par le physionomiste. « Si le physio considère qu’elles sont assez jolies, le promoteur aura une belle table. Sinon, elles seront à une table dans un coin pas trop en vue », nous explique un organisateur de soirées, très au fait de ce darwinisme de la nuit. 
- 
-Plus les candidates se rapprochent des canons de beauté du mannequinat, c’est-à-dire grandes, fines et apprêtées, mieux c’est. « A l’entrée, l’hôtesse d’accueil note le nombre de clientes que l’on a amenées et vérifie que la tenue soit chic. Si elles ne remplissent pas ces critères, on ne nous les compte pas dans notre paie. Parfois, on en a quinze ou vingt, mais, si cinq ne sont pas en talons, on ne sera pas payés », ajoute Yanis, qui a commencé à travailler pour des petites boîtes avant d’officier pour des clubs plus sélects. Le promoteur recevra alors une rémunération en liquide en fonction des filles qu’il ramène, mais touchera également un pourcentage sur les réservations des tables où ses clients se seront installés et sur les consommations d’alcool. Il pourra, selon les lieux et les tarifs, gagner en une soirée de 200 à 1 000 euros, voire plus pour les très, très gros coups. 
- 
-On pourrait se dire que le monde a évolué, que la répartition des rôles est moins caricaturale aujourd’hui qu’au cours des décennies précédentes : la réalité du carré VIP vient radicalement infirmer cette vision. Dans ces boîtes de nuit où le schéma hétérosexuel à l’ancienne prédomine, les rôles sont aussi stéréotypés que dans un clip de gangsta rap, et l’hameçonnage commercial est la règle. Mi-appât, mi-trophée, les jeunes femmes sont là pour pousser les clients à dépenser sans compter. Ce ne sont pas des hôtesses, qui auraient fait de ce sacerdoce un métier, mais des demoiselles plus ou moins lambda, fêtardes débrouillardes, mannequins en goguette tuant l’ennui un soir de fashion week, étudiantes aventureuses… 
- 
-« Ça pervertit tout le monde » 
-Afin de recruter ces perles rares, les promoteurs font marcher leur réseau en amont. « Le vice de Paris, c’est qu’une gamine de 18 ans qui arrive de province et veut sortir s’amuser, elle va croiser des Kanye West, des Kim Kardashian et va vouloir intégrer ce cercle de la célébrité. Ça pervertit tout le monde. Quand il n’y a pas de gens connus, vu qu’elles ont tout gratuitement, elles sont un peu obligées de rester avec ceux qu’on leur impose », précise Evan, accréditant la célèbre formule : si c’est gratuit, c’est que c’est toi le produit. 
- 
-Lire aussi : 
-Comment les collectifs de soirées inventent un nouveau sens de la fête : jeans taille basse, looks à la Britney Spears et « safe space » 
-Certes, la culture de l’ostentation n’est pas nouvelle, mais elle s’est radicalisée : elle raconte un monde écartelé entre la pauvreté extrême de l’extérieur et les îlots de richesse ultraconcentrés, où l’obsession est de savoir comment faire rutiler son pouvoir économico-sexuel aux yeux des autres (un carré VIP peut, selon certains témoins, rapporter 150 000 euros la soirée dans les boîtes les plus courues). Peuplant ces lieux, la jeune fille n’est pas qu’un oiseau de nuit fait de chair et d’os, mais, comme l’avançait il y a quelques années un célèbre groupe situationniste, une figure conceptuelle centrale du système, tissant un lien fantasmatique entre consommation et promesse de jeunesse éternelle : « La jeune fille est la figure du consommateur total et souverain ; et c’est comme telle qu’elle se comporte dans tous les domaines de l’existence », écrivait le collectif Tiqqun dans Premiers matériaux pour une théorie de la jeune fille (Mille et une nuits, 2001). 
- 
-Dans son livre Very Important People. Argent, gloire et beauté : enquête au cœur de la jet-set (La Découverte, 400 pages, 25 euros), paru en septembre, la sociologue américaine Ashley Mears, professeure à l’université de Boston, raconte ces soirées qu’elle a passées alors qu’elle était mannequin, sans jamais avoir à feindre de chercher son portefeuille. Selon elle, le carré VIP avec le service à table naît dans les années 1980, dans les discothèques parisiennes. Le but ? Eviter aux clients issus de la jet-set d’attendre trop longtemps au bar. Dix ans plus tard, l’influence de la culture hip-hop ritualise le fait de sabrer des bouteilles hors de prix et d’en gaspiller le contenu dans ces lieux d’exclusivité. 
- 
-De nombreuses boîtes chics misent aujourd’hui sur ce modèle économique dit « des tables-bouteilles ». Des clients, le plus souvent des hommes, viennent en groupe « poser une table », louant de ce fait un coin du carré VIP dont l’emplacement plus ou moins privilégié est censé refléter leur statut. De cette organisation naît une hiérarchie, au sommet de laquelle trônent ceux qui ont payé le plus cher, et se verront par exemple offrir une table non loin du DJ. Mais la compétition narcissique ne s’arrête pas à l’emplacement. Ici, il s’agit de savoir qui a les plus belles femmes. Et qui, nec plus ultra, est entouré du plus grand nombre de mannequins. Plusieurs témoins relatent avoir vu, devant un établissement de nuit de la capitale, des minibus arriver, d’où sortaient pléthore de « petites » modèles internationales inconnues du grand public, venues, en marge d’un shooting ou après un défilé, se distraire dans le carré VIP. 
- 
-De Cannes à Miami, en passant par Londres, New York et Ibiza, la jet-set est un petit milieu qui immortalise ces instants d’exubérance sur les réseaux sociaux. Liam poste chaque soir sur son compte Instagram des instantanés de cet hédonisme compétitif et formaté. Il diffuse également un calendrier pour que les groupes d’hommes réservent des tables dans les discothèques où il travaille. A L’Arc, par exemple, selon le site Clubbable, réserver une table de six personnes un samedi soir coûte 1 200 euros minimum, 2 400 euros pour en avoir une VIP. En période de fashion week, c’est la surenchère. Une table peut alors grimper facilement jusqu’à 15 000 euros. 
- 
-Travailleur indépendant, la petite trentaine, Liam est payé à la commission. Une vie intense, dans un milieu concurrentiel qui est loin d’être de tout repos. Le promoteur doit composer avec les clients qui ont promis de réserver une table, mais ne se présentent pas, éconduire les clubbeurs lourdingues qui importunent les filles, jongler avec les relations sentimentales qu’il aura nouées avec certaines d’entre elles : « J’ai travaillé deux ans à fond, j’ai l’impression d’avoir vieilli de cinq ans », dit Evan en soupirant. 
- 
-Situations gênantes 
-Yanis, lui, étudiant en informatique la semaine, promoteur le week-end, cache son activité à ses proches et, surtout, ne boit pas d’alcool, pour éviter de sombrer. Pour lui, il est important d’avoir d’autres projets à côté, car « le monde de la nuit peut facilement vous avaler ». Lorsqu’il reste dans le circuit, le promoteur peut devenir organisateur de soirées, physio, directeur artistique de boîte. Parfois, aussi, quelqu’un d’écœuré par ce commerce. « Celui qui va dépenser de l’argent pour aller en VIP, c’est un pigeon, ricane Yanis. Je ne vois pas à quoi ça sert de mettre 10 000 euros sur une table. Une entrée simple suffit. Les gens veulent montrer qu’ils ont de l’argent, et il leur arrive de mettre en scène une vie qu’ils n’ont pas. » 
- 
-Ancienne habituée de ces nuits flamboyantes, Elise, 28 ans, possède elle aussi toutes les caractéristiques physiques adéquates à ce fantasme normalisé, avec son mètre soixante-quinze, ses longues jambes bronzées et ses cheveux blonds en bataille. Cette graphiste parisienne se souvient d’une soirée épique, dans la discothèque cannoise Palm Beach : « Pendant une pool party, j’ai assisté à un concours saugrenu. Les bouteilles de “Dom Pé” n’arrêtaient pas de sauter, en mode champagne shower [“douche de champagne”]. Chacun d’un côté de la piscine, c’était à celui qui achèterait le plus de bouteilles. Car plus tu dépenses, plus tu es bien perçu. Des filles en maillot de bain arrivaient avec les bouteilles à la main sur la musique de Welcome to St. Tropez. » 
- 
-C’est aussi de cette façon qu’Olivia, 24 ans, jeune diplômée de Sciences Po Paris, festoie gratuitement à deux pas de chez elle, dans le très chic 8e arrondissement parisien. Plusieurs fois, la sévérité de la sélection a pu la conduire à des situations gênantes. « J’ai voulu venir avec des amies, et le promoteur n’a pas validé leur profil après avoir visionné leur photo. » Au-delà des canons de beauté en vigueur, beaucoup de prétendantes se font rayer de la liste seulement parce qu’elles mesurent moins de 1,70 mètre. 
- 
-Mais que pensent ces jeunes filles de cette organisation où, pour la plupart, elles se savent utilisées comme produit d’appel ? Pour Olivia, toutes connaissent les règles du jeu et les acceptent. « C’est donnant-donnant, on sort gratuitement, mais on n’est forcées à rien. » Cette fille de diplomate insiste sur le fait qu’en étant à la table d’un promoteur elle se sent bien plus protégée que dans les espaces communs. « Quand on est en bas [dans la fosse], on est dix fois plus vulnérables. » De là-haut, les hommes ne peuvent qu’admirer les filles, tandis qu’elles profitent d’un sentiment d’exclusivité et de prestige. 
- 
-Nombre d’entre elles évoquent une impression de subversion lorsqu’elles relatent cette expérience au cours de laquelle elles sont ouvertement chosifiées. « On accepte d’être des bouts de viande pour profiter de notre soirée gratuitement, en son âme et conscience », assume Elise. D’une certaine manière, elles ont la sensation de tirer profit des faiblesses masculines pour s’amuser à moindre coût. Parfois, plus par jeu que par nécessité. Car ces jeunes filles sont loin d’être toutes issues des classes populaires. Selon Myrtille Picaud, sociologue chargée de recherches au CNRS, même « celles qui disposent d’un capital économique sont là aussi soumises aux attentes des hommes, au regard masculin, à la hiérarchisation des femmes entre elles, ce qui se traduit par le fait qu’on leur paie un verre ». A sa manière, le carré VIP fait perdurer une vision très archaïque des rapports femme-homme, où lui serait la source de prodigalité et le pourvoyeur de statut ; et elle l’objet. 
- 
-Pendant une soirée au Gotha, autre boîte cannoise, Elise se souvient d’un événement marquant. « Au carré VIP, les mecs pointaient des rayons laser sur les filles, dans la fosse, qu’ils trouvaient attirantes, pour qu’elles viennent les rejoindre en haut. Une fois, j’en ai vu un intimer à une fille de faire un tour sur elle-même, pour vérifier la marchandise. Puis le videur vient la chercher pour la faire monter. Etant donné qu’il a payé la table, c’est lui qui décide. Dans le carré VIP, les filles sont du bétail. » Comme si toutes les avancées sociales se dissolvaient une fois la lumière tamisée, « dans les espaces nocturnes, les femmes sont souvent renvoyées à leur rôle d’appât et de potentialité sexuelle », résume Myrtille Picaud. 
- 
-Version low cost, presque caricaturale 
-Même si c’est là qu’il connaît sa forme la plus exacerbée, le carré VIP ne constitue pas un fantasme réservé aux seuls quartiers huppés de la capitale. Dans une version low cost, presque caricaturale, on le retrouve aussi bien dans les boîtes de campagne que dans les zones de fête à l’étranger, où on cultive un sentiment d’exclusivité à la petite semaine. Sur l’île de Malte, Donze, 21 ans, officie depuis quelques mois comme promotrice de soirées. La journée, elle vend des tickets à des groupes dans la rue, pour qu’ils aillent dans telle ou telle boîte le soir même, souvent dans des clubs grand public. « Nos soirées sont peu regardantes sur le dress code, n’importe qui entre en claquettes-chaussettes ! », lance-t-elle, rieuse. 
- 
-Quand elle vend une place, les hommes lui demandent toujours s’il y aura des représentantes du sexe opposé. Pour les faire venir, elle leur montre alors des vidéos promotionnelles sur son portable, où l’on voit des femmes twerkant en maillot de bain. « Les filles représentent notre produit d’appel. Mais nous aussi, en tant que promotrices, nous servons d’appât », confie cette jeune Auvergnate. En effet, son expérience atteste du mécanisme bien rodé du monde de la nuit, où le corps féminin fait office de monnaie d’échange. Même en étant promotrice, donc censément en position de force, Donze est tout aussi vulnérable : « J’ai déjà subi des attouchements, je me suis fait pincer les fesses, embrasser… Mais, pour l’instant, il ne m’est rien arrivé de plus grave. » 
- 
-Dans les clubs pour lesquels Donze travaille, comme dans ceux des zones rurales, on retrouve des semblants de carré VIP, avec un emplacement beaucoup moins surélevé et plus beaucoup accessible. Selon Christophe Payet, journaliste derrière le podcast « Le Sens de la fête » (Nique - la radio), en reprenant cette coutume à son compte, le club traditionnel singe les codes de la jet-set pour offrir au public un sentiment et une expérience de prestige. « Cela entretient la fascination qu’on peut tous avoir pour le mode de vie des riches. C’est pourtant une façon de faire la fête discriminante, qui reproduit les inégalités sociales, voire les exacerbe », regrette-t-il. Il va même jusqu’à qualifier l’espace VIP de « vestige du passé », complètement à rebours de toutes les nouvelles tendances d’inclusivité nocturne. Presque comme un retour au Moyen Age, où les riches viennent exhiber leurs possessions et les gâcher, tout en observant leur petite cour de haut. « Le carré VIP est l’expression la plus violente de la domination par l’exclusion », conclut-il. Champagne ! 
- 
-Lire aussi : 
-La fin du VIP Room Paris, et d’une vision bling-bling révolue du monde de la nuit 
-Anne Chirol 
-NOS LECTEURS ONT LU ENSUITE 
-Clémentine Vergnaud, journaliste à Franceinfo atteinte d’un cancer, est morte à 31 ans 
- 
-Hier à 22h12 
-Patrick Ferrand, la tragédie familiale du Lexomil 
- 
-Hier à 17h00 
-Comment je me suis disputée : « Mon père m’annonce qu’il veut venir avec sa maîtresse chez ma mère et je lui dis que je ne veux plus le voir » 
- 
-Hier à 10h00 
-La Société des journalistes de « Paris Match » proteste contre la dernière « une » du magazine 
- 
-Hier à 12h36 
-La longue histoire de la ménopause 
- 
-Le 22 décembre 2023 à 18h30 
-Nairobi by night : la vague « amapiano » déferle sur le Kenya 
- 
-Hier à 19h00 
-CONTRIBUTIONS 
-Bienvenue dans l’espace des contributions 
-Pour améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation. 
-Voir les contributions 
-</ifauth> 
-</hidden> 
× iphelper toolbox

you see this when javscript or css is not working correct

Untested
IP Address:
First usable:
Subnet:
Last usable:
CIDR:
Amount of usable:
Network address:
Reverse address:
Broadcast address:

elsenews/spot-2023-12a/fete.1703401570.txt · Dernière modification: 24/12/2023/H08:06:10 de 127.0.0.1