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certaines fleurs se détournent des pollinisateurs au profit de l’autofécondation, une mauvaise nouvelle pour les insectes
Publié le 25/12/2023 à 13h18.
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Après une expérience menée sur les pensées des champs, le CNRS vient de publier une étude montrant comment la nature s’adapte aux évolutions du climat
Dans un environnement appauvri en insectes pollinisateurs, les plantes à fleurs qui se développent dans les cultures agricoles tendent à s’affranchir des pollinisateurs. Leur reproduction devenant plus difficile, elles évoluent vers l’autofécondation. C’est ce que mettent en évidence des scientifiques du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive du CNRS et de l’université de Montpellier dans une étude parue dans la revue “New Phytologist” le 20 décembre dernier.
En comparant des fleurs de pensée des champs, poussant aujourd’hui en région parisienne, à des fleurs de pensée des mêmes localités « ressuscitées » en laboratoire à partir de graines collectées entre 1990 et 2000 (conservées par le Conservatoire botanique national de Bailleul et le Conservatoire botanique national du Bassin parisien), l’équipe de recherche a constaté que les fleurs actuelles sont 10 % plus petites, produisent 20 % moins de nectar, et sont moins visitées par les pollinisateurs que leurs ancêtres. La méthode utilisée porte le nom d’« écologie de la résurrection ». Ces évolutions rapides seraient dues au déclin des populations de pollinisateurs. En effet, une étude, en Allemagne, montre que plus de 75 % de la biomasse d’insectes volants a disparu des aires protégées au cours des trente dernières années.
Cercle vicieux
Des précédents travaux expérimentaux avaient déjà montré que l’absence de pollinisateurs pouvait, en cinq à dix générations, faire bouger ces caractéristiques. Selon les chercheurs, une même quantité de plantes est 20 % moins nourricière aujourd’hui qu’il y a vingt ans.
L’étude a mis en lumière un cercle vicieux dans lequel le déclin des pollinisateurs entraîne la réduction de production de nectar par les fleurs, ce qui pourrait, à son tour, aggraver le déclin de ces insectes. Elle souligne l’importance de mettre en place des mesures pour enrayer le plus rapidement possible ce phénomène et permettre le maintien des interactions entre plantes et pollinisateurs, vieilles de plusieurs millions d’années.
https://www.sudouest.fr/environnement/climat/rechauffement-climatique/rechauffement-climatique-certaines-fleurs-se-detournent-des-pollinisateurs-au-profit-de-l-autofecondation-une-mauvaise-nouvelle-pour-les-insectes-17937252.php
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