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-======  [Le Monde – L’historien Emmanuel Le Roy Ladurie est mort    ====== 
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-[Le Monde – L’historien Emmanuel Le Roy Ladurie est mort](https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2023/11/23/l-historien-emmanuel-le-roy-ladurie-est-mort_6201876_3382.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default ) 
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-https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2023/11/23/l-historien-emmanuel-le-roy-ladurie-est-mort_6201876_3382.html 
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-DISPARITIONS 
-L’historien Emmanuel Le Roy Ladurie est mort 
-Professeur au Collège de France, administrateur général de la Bibliothèque nationale, historien de l’époque moderne et du climat, Emmanuel Le Roy Ladurie s’est éteint le 22 novembre à l’âge de 94 ans. 
-Par Philippe-Jean Catinchi 
-Par Philippe-Jean Catinchi 
-Par Philippe-Jean Catinchi 
-Aujourd’hui à 11h04, modifié à 11h30 
-Lecture 6 min 
-Article réservé aux abonnés 
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-L’historien Emmanuel Le Roy, en novembre 2014. OLIVIER ROLLER / DIVERGENCE 
-Historien de l’époque moderne, rendu célèbre par Montaillou, village occitan de 1294 à 1324 (Gallimard, 1975), un best-seller sur une communauté cathare médiévale et qui témoigne de son intuition sur l’importance du climat, Emmanuel Le Roy Ladurie est mort mercredi 22 novembre à l’âge de 94 ans. 
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-Le milieu d’origine peut s’avérer déterminant. Né le 19 juillet 1929 aux Moutiers-en-Cinglais (Calvados), près de Caen, dans un paysage de bocage traditionnel, Emmanuel Le Roy Ladurie appartient à une famille catholique d’une bourgeoisie dont la fortune s’est constituée dès le XVIIIe siècle tant dans le monde du barreau que dans celui des artisans et marchands. Le père, Jacques (1902-1988), est agriculteur, militant du catholicisme social dans le sillage de Marc Sangnier (1873-1950), et l’un des promoteurs du syndicalisme agricole, cofondateur, en 1934, avec Louis Salleron (1905-1992), royaliste et théoricien du corporatisme, de l’Union nationale des syndicats agricoles (UNSA). 
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-Après la défaite de juin 1940, Jacques Le Roy Ladurie se rallie à Vichy et Pétain, dont l’idéologie terrienne lui convient. Il devient même ministre de l’agriculture et du ravitaillement dans le gouvernement Laval en avril 1942, mais quitte son poste en septembre et entre bientôt en résistance et rejoint le maquis dans la forêt d’Orléans. S’il ne fut pas trop inquiété lors de l’épuration, menacé toutefois d’un procès devant la Haute Cour, le militant agricole, notable reconnu, eut toutefois du mal à retrouver un siège à la Chambre des députés sous la IVe République, avant d’en être écarté par la vague gaulliste à la naissance de la Ve. Gabriel (1898-1947), frère aîné de Jacques, homme d’affaires et d’influence, banquier fortement impliqué dans la collaboration, fut davantage exposé à la Libération mais mourut peu après. 
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-De la bourgeoisie au communisme 
-Elevé dans le manoir familial de Villeray, acquis du temps des Lumières, Emmanuel Le Roy Ladurie connaît une enfance sans histoire, préservée des menaces du temps par un milieu feutré. Tout juste se souvient-il, au fil de ses nombreux témoignages d’« ego-histoire », de l’épisode de l’exode en juin 1940 et de l’indignation des siens face à « ce général qui ose être contre le maréchal », comme, plus tard, du débarquement du 6 juin 1944 – la maison de famille est à 30 km du littoral – et de la réquisition du manoir, transformé en hôpital militaire, qui conduit la famille à se replier dans l’Orne. 
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-Après avoir fréquenté le collège privé Saint-Joseph de Caen, l’adolescent gagne Paris et le lycée Henri-IV pour intégrer une classe préparatoire en octobre 1945. Il échoue au concours d’entrée à Normale-Sup, « repique », mais est renvoyé en tant que « perturbateur ». Il s’inscrit ainsi au printemps 1947 au lycée Lakanal, à Sceaux, qui fait figure de bastion de la gauche républicaine. Rude transition. Nouvel échec, mais, s’il finit par décrocher le sésame, il garde de ses premiers contacts avec Henri-IV l’amitié de son condisciple Denis Richet (1927-1989), ce qui l’amène bientôt à rencontrer François Furet (1927-1997), Pierre Nora (né en 1931), Jacques Ozouf (1928-2006), Jacques Le Goff (1924-2014) et Maurice Agulhon (1926-2014), l’équipe créant des liens durables d’une belle fécondité. 
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-Mais le virage idéologique est pris et Emmanuel Le Roy Ladurie connaît son « baptême » communiste, qu’il a longuement commenté dans son premier livre autobiographique, Paris-Montpellier : PC-PSU (Gallimard, 1982), lorsqu’il adhère à l’idéal qu’incarne Mao, arrivé au pouvoir en Chine en 1949. Il prend sa carte au PCF l’année même où il intègre enfin la rue d’Ulm. S’il collabore un temps, comme François Furet, à la revue bimestrielle Clarté, qui reprend le nom de la section universitaire communiste qu’animaient Henri Barbusse (1873-1935) et Paul Vaillant-Couturier (1892-1937) dès la naissance du PCF, il rompt, comme nombre de ses amis, avec le Parti lorsque les troupes soviétiques interviennent à Budapest à l’automne 1956 pour réprimer l’insurrection spontanée des Hongrois. L’épisode laissera toutefois des traces. Mais la carrière de l’historien se joue sur un tempo plus sage. 
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-Dans les pas de Fernand Braudel 
-Reçu à l’agrégation en 1953, Le Roy Ladurie est nommé au lycée Joffre, à Montpellier, mais s’en absente peu après la rentrée scolaire pour dix-huit mois, le temps d’effectuer son service militaire qui le conduit un an en Allemagne. Sitôt de retour à Montpellier, il se voit attaché de recherche au CNRS (1955-1960), puis nommé à la faculté des lettres de Montpellier où il est assistant (1960), puis maître-assistant (1963), avant d’intégrer, repéré et protégé par Fernand Braudel, qui y règne en maître, la VIe section de l’Ecole pratique des hautes études (EPHE, devenue l’EHESS en 1975), à Paris. Il y devient, dès 1965, directeur d’études. Il y exercera son magistère jusqu’en 1999. 
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-Lire aussi : 
-Emmanuel Le Roy Ladurie, pionnier de l’histoire du climat 
-Son parcours sera impeccable. Soutenance de thèse sur les Paysans de Languedoc le 18 juin 1966 – la vogue est aux grandes sommes régionalistes et, après les chantiers médiévaux de Robert Boutruche sur le Bordelais ou de Philippe Wolff sur Toulouse, c’est le temps des travaux de Pierre Goubert sur Beauvais, de Maurice Garden sur Lyon, en attendant, bientôt, ceux de Jean Nicolas sur la Savoie et Alain Corbin sur le Limousin – avec, au jury, rien moins que Fernand Braudel, Ernest Labrousse, Pierre Vilar, Roland Mousnier et, en tant que directeur de la thèse secondaire sur le climat, Pierre Pédelaborde. Les deux textes sont publiés dans l’année qui suit. 
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-Maître de conférences à Paris, Le Roy Ladurie, qui n’a pas du tout apprécié la contestation estudiantine de mai 1968, n’opte pas pour la Sorbonne et Paris-IV quand la réforme universitaire rebat les cartes, mais pour Jussieu, Paris-VII-Denis-Diderot et l’UER géographie et sciences de la société (1971). Il y reste peu, élu au Collège de France, grâce à Braudel toujours, avec le soutien de Georges Duby et de Claude Lévi-Strauss, où il occupe de 1973 à 1999 la chaire d’histoire de la civilisation moderne. Là, fort du même pouvoir de cooptation, il y attirera bientôt Roland Barthes, Daniel Roche et Maurice Agulhon. 
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-BNF et Collège de France 
-Sa carrière institutionnelle est toutefois loin d’être achevée. Nommé en octobre 1987 administrateur général de la Bibliothèque nationale après la démission d’André Miquel, son collègue au Collège de France en poste depuis 1984 qui entend protester contre le manque de moyens pour remplir sa mission et le désintérêt des pouvoirs publics pour l’institution, Emmanuel Le Roy Ladurie tient la maison, découverte par gros temps, malgré les grains et les tempêtes, jusqu’en janvier 1994, mais doit céder la place à quelques mois de la fin de son mandat, lâché par l’exécutif. Le médiéviste Jean Favier devient ainsi le premier président de la BNF nouvelle. 
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-Lire aussi : 
-Emmanuel Le Roy Ladurie : « Ma raison d’exister, c’est écrire » 
-Mince consolation pour l’humiliation, l’historien vient d’être élu à l’Académie des sciences morales et politiques, en mai 1993, au fauteuil du géographe Maurice Le Lannou (1906-1992), et il est reçu le 8 juin 1994, juste après son éviction de la Bibliothèque nationale. Une revanche que cette entrée à l’Institut de France, Le Roy Ladurie, candidat pressenti au fauteuil d’André Chamson (1900-1983) à l’Académie en 1984 ayant été écarté au profit de… Fernand Braudel. Pourtant, la notoriété de l’historien et sa reconnaissance internationale le destinaient à cette consécration. 
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-L’aventure inouïe de Montaillou, village occitan de 1294 à 1324 l’y prédisposait. Cette étude d’anthropologie historique établie à partir d’un registre inquisitorial, dont l’édition latine par Jean Duvernoy a été un choc pour l’historien du Languedoc, n’aurait pas dû dépasser le tout petit cercle des initiés. Et voilà qu’elle remporte un succès public inimaginable. L’historien s’amuse même de rivaliser médiatiquement avec Bernard-Henri Lévy. 
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-Lire aussi : 
-Emmanuel Le Roy Ladurie, le moissonneur d’archives derrière « Montaillou » et « L’Histoire du climat depuis l’an mil » 
-Sans doute le cas occitan, la fascination double pour le catharisme et l’Inquisition ont-ils joué un rôle-clé. Mais le ton de l’enquête de l’historien-anthropologue sans doute aussi. Le succès est encore au rendez-vous quand paraît Le Carnaval de Romans (Gallimard, 1979), épisode oublié des guerres de Religion, et si l’opus suivant, L’Argent, l’amour et la mort en pays d’Oc (Seuil, 1980), comme plus tard La Sorcière de jasmin (Seuil, 1983) ont une réception confidentielle, c’est que l’historien y exhume d’obscurs mais formidables textes occitans que nul n’aurait lus sans son exigence et son engagement culturel. Même pari fou quand le moderniste croise son goût du texte rare et la tentation biographique en restituant, en un triptyque inattendu, Le Siècle des Platter (Fayard, 1997-2006), la généalogie d’une bourgeoisie urbaine naissante qui livre son autobiographie sur plus de cent ans. 
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-En marge des grandes synthèses sur L’Etat royal (1987) et L’Ancien Régime (1991) qu’il signe pour l’Histoire de France de Hachette, il serait injuste de ne pas mentionner le bel essai sur Saint-Simon ou le Système de la Cour (Fayard, 1997), hommage à un mémorialiste hors pair que Le Roy Ladurie connaît comme personne. 
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-L’« histoire totale » dont rêvait l’adepte des Annales est peut-être illusoire. En tout cas, par l’ampleur de ses curiosités et la diversité de ses chantiers, Emmanuel Le Roy Ladurie a poursuivi les pistes ébauchées par ses maîtres. Une leçon de fidélité. 
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-Emmanuel Le Roy Ladurie en quelques dates 
-19 juillet 1929 Naissance aux Moutiers-en-Cinglais (Calvados) 
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-1956 Rompt avec le PCF 
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-1965-1999 Directeur d’études à l’EHESS (l’Ecole pratique des hautes études jusqu’en 1974) 
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-1967 « Histoire du climat depuis l’an mil » (Flammarion) 
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-1973-1999 Chaire d’histoire de la civilisation moderne au Collège de France 
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-1975 « Montaillou, village occitan de 1294 à 1324 » (Gallimard) 
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-1987-1994 Administrateur général de la BNF 
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-1993 Elu à l’Académie des sciences morales et politiques 
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-1997-2006 « Le Siècle des Platter » (Fayard, 3 vol.) 
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-2014 « Une vie avec l’histoire. Mémoires » (Tallandier) 
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-22 novembre 2023 Mort à 94 ans 
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-Philippe-Jean Catinchi 
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