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-====== Le Monde – William Marx, professeur au Collège de France : « Ce qu’Œdipe et Antigone nous disent de la crise au Proche-Orient ====== 
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-[Le Monde – William Marx, professeur au Collège de France : « Ce qu’Œdipe et Antigone nous disent de la crise au Proche-Orient »](https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/11/15/william-marx-professeur-au-college-de-france-ce-qu-dipe-et-antigone-nous-disent-de-la-crise-au-proche-orient_6200202_3232.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default ) 
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-https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/11/15/william-marx-professeur-au-college-de-france-ce-qu-dipe-et-antigone-nous-disent-de-la-crise-au-proche-orient_6200202_3232.html 
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-DÉBATS 
-William Marx, professeur au Collège de France : « Ce qu’Œdipe et Antigone nous disent de la crise au Proche-Orient » 
-TRIBUNE 
-William Marx 
-Professeur au Collège de France 
-Le titulaire de la chaire Littératures comparées au Collège de France regrette, dans une tribune au « Monde », les effets délétères du 7 octobre sur la pensée et enjoint d’en revenir aux classiques grecs pour sortir du manichéisme. 
-Aujourd’hui à 08h00 
-Lecture 4 min 
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-Le 7 octobre, la pensée s’est arrêtée. Face à l’horreur des massacres accomplis par le Hamas et devant la violence de la riposte israélienne, toute nuance s’est effacée ; le monde s’est figé selon des oppositions binaires, le bien et le mal, le blanc et le noir, et les camps s’affrontent sans concession, en France, en Europe et aux Etats-Unis. C’est la guerre universelle des déclarations d’allégeance. On se déclare propalestinien ou pro-israélien, au choix, et l’on argumente en conséquence comme des machines, ni plus ni moins. 
- 
-Lire aussi : 
-Conflit Israël-Hamas : la fièvre gagne les campus canadiens 
-Une chose est pourtant certaine : quiconque se déclare pour l’un ou pour l’autre camp n’a rien compris à ce qui se passe. Il faut être pour le droit des Palestiniens à disposer d’un Etat viable et prospère comme pour celui des Israéliens à vivre en paix et en sécurité dans le leur. Le problème est de penser les deux ensemble. 
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- 
-On assiste à la défaite de la pensée complexe qu’appelait de ses vœux Edgar Morin, à savoir une pensée de la contradiction, une prise en compte des raisons et des effets, et une distance réflexive conjuguée à une empathie universelle. Or, la littérature peut nous aider à penser la complexité. « La poésie est plus philosophique que l’histoire », déclarait Aristote. L’histoire en effet ne parle que du particulier, alors que la fiction se fonde sur des modèles généraux de compréhension. 
- 
-Cela est vrai singulièrement de la littérature grecque antique, qui a toujours voulu dévoiler l’intrication des relations humaines et l’enchevêtrement des causes et des effets, rendant délicate la détermination univoque d’un camp du bien opposé à celui du mal. L’Iliade tient une balance presque égale entre les deux adversaires qui s’affrontent sous les murailles de Troie, les Achéens et les Troyens. La compassion du poète et du lecteur va alternativement aux uns et aux autres. 
- 
-Distinguer les intentions 
-Cette pensée de la contradiction et de l’égale légitimité de deux raisons contraires, le philosophe Hegel la retrouvait dans l’Antigone de Sophocle : face à son oncle Créon, qui incarne la raison d’Etat et veut imposer la paix civile, Antigone défend les droits imprescriptibles de la piété familiale. Le conflit tragique réside précisément dans cette double légitimité des adversaires, que beaucoup refusent malheureusement de reconnaître dans la guerre qui se déroule aujourd’hui au Proche-Orient. Des Grecs d’il y a 2 500 ans nous donnent une leçon de complexité dont feraient bien de s’inspirer nombre de nos contemporains. 
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-Autre leçon à retenir : la distinction des actes et de l’intention. La cause directe de la guerre de Troie, l’enlèvement d’Hélène par un prince troyen, remonte in extremis à la volonté d’une déesse. Autrement dit, le bien et le mal ne sont pas de source humaine : ils sont le fruit de circonstances. La quête d’un premier coupable est vaine par principe, car le coupable n’est pas entièrement responsable : Œdipe tue son père et épouse sa mère sans l’avoir voulu, et même en cherchant à éviter ces crimes qu’on lui prophétisait. Il sera finalement justifié par les dieux dans l’ultime tragédie de Sophocle, Œdipe à Colone. Contre une justice archaïque qui ne connaît que l’acte, tout le mouvement de la pensée depuis la Grèce antique a demandé la prise en compte du contexte et des motifs. 
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-Lire aussi la tribune : 
-Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris : « C’est l’heure du choix : pas entre les musulmans et les juifs, pas entre Israël et la Palestine, mais entre l’humanisme et l’horreur » 
-A quelle régression assiste-t-on aujourd’hui ! La macabre comptabilité des victimes entre dans la logique d’une ancestrale loi du talion. Or, si, comme on l’entend ici ou là, toute vie en vaut une autre, toute mort n’a pas la même signification. Si terrible que cela puisse être à dire, c’est une chose d’être massacré délibérément en tant que juif israélien et d’être ainsi, femme, enfant, homme, civil ou vieillard, défiguré et nié dans son humanité même, c’en est une autre de tomber à Gaza sous les coups de bombardements visant à éradiquer un mouvement terroriste. Qu’on s’entende bien : les souffrances sont insoutenables de part et d’autre, mais quand les intentions ne sont pas les mêmes, mettre tout sur le même plan contribue à prolonger indéfiniment le cycle archaïque de la violence. 
- 
-Rompre l’enchaînement des causes et des effets 
-Ce n’est pas le destin, mais bien le Hamas qui, par le massacre du 7 octobre, a cyniquement prévu, planifié et espéré la violente riposte israélienne avec ses innombrables victimes collatérales de manière à enflammer toute la zone du Proche-Orient. Le gouvernement israélien est tombé tête baissée dans le piège tendu, mais pouvait-on attendre autre chose d’un premier ministre qui n’a jamais cherché à créer les conditions d’une paix durable ? Il ne s’agit pas plus d’exonérer le gouvernement israélien de sa responsabilité que le Hamas de la sienne, mais ceux qui, d’un côté, prétendent que le massacre du 7 octobre serait excusable en raison de la situation faite aux Palestiniens et, de l’autre, refusent à la riposte israélienne une excuse analogue font preuve d’un curieux manque de cohérence et de logique. 
- 
-Lire aussi : 
-Karim Khan, procureur de la CPI, sur la guerre Israël-Hamas : « Au milieu de la violence, au milieu de la fureur, des règles d’humanité s’appliquent, qui ne peuvent être transgressées » 
-Cet enchaînement inéluctable des causes et des effets, la tragédie grecque nous apprend cependant que vient un moment où il faut le rompre. C’est toute la leçon de l’Orestie, d’Eschyle. Oreste, dernier rejeton de la famille des Atrides marquée par la malédiction, où crimes et vengeances se répondent sans relâche depuis des générations, sera finalement jugé et acquitté par un tribunal créé pour l’occasion dans une autre cité, l’Aréopage athénien, mettant fin au mécanisme infernal. C’est ce moment de dépassement final par l’intervention d’autres puissances qu’il faut espérer dans le conflit actuel. Pour le faire advenir, relire la littérature grecque peut nous aider à entrer dans la complexité d’un drame où il nous est moins demandé de prendre parti que de prendre de la hauteur. 
- 
-William Marx est titulaire de la chaire Littératures comparées au Collège de France. Il a notamment écrit « Des étoiles nouvelles. Quand la littérature découvre le monde » (Minuit, 2021) et a dirigé l’édition des deux volumes de « Cours de poétique », de Paul Valéry (Gallimard, 688 p., 28 €, et 752 p., 29 €). 
-William Marx (Professeur au Collège de France) 
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