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-====== [Le Monde – Témoignages d’anciens harceleurs scolaires : « Nous n’avions aucun adulte sur notre chemin, aucune limite »](  ====== 
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-[Le Monde – Témoignages d’anciens harceleurs scolaires : « Nous n’avions aucun adulte sur notre chemin, aucune limite »](https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/11/09/temoignages-d-anciens-harceleurs-scolaires-nous-n-avions-aucun-adulte-sur-notre-chemin-aucune-limite_6199097_3224.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default ) 
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-https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/11/09/temoignages-d-anciens-harceleurs-scolaires-nous-n-avions-aucun-adulte-sur-notre-chemin-aucune-limite_6199097_3224.html 
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-SOCIÉTÉ 
-Témoignages d’anciens harceleurs scolaires : « Nous n’avions aucun adulte sur notre chemin, aucune limite » 
-Après la « mobilisation générale » décrétée par le gouvernement contre le harcèlement scolaire, des personnes ayant maltraité des camarades par le passé racontent leur bascule dans la violence, en toute impunité, et la honte ressentie une fois devenues adultes. 
-Par Corentin Lesueur 
-Par Corentin Lesueur 
-Par Corentin Lesueur 
-Aujourd’hui à 05h45, modifié à 09h14 
-Lecture 6 min 
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-Un étudiant passe devant une banderole contre le harcèlement dans un lycée de Nogent-sur-Marne, près de Paris, le 15 juin 2023. EMMANUEL DUNAND / AFP 
-Quand Nicolas (il veut rester anonyme) a rencontré Benoît (le prénom a été modifié) au collège, il en a vite fait son ami. Ils ne partagent pas seulement la même classe. Benoît souvent l’invite chez ses parents. Ils aiment l’informatique, les jeux de société, ou juste passer du temps dehors. Comme deux amis. Nicolas compte pourtant parmi les meneurs d’une petite bande qui se plaît à faire mal à Benoît. Toujours plus mal, parce que ça fait toujours plus rire les copains. 
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-Les moqueries et les petites tapes, d’abord. Puis on déchire ses vêtements à coups de ciseaux. Tout le monde se marre de le voir rentrer chez lui en lambeaux. Mais la blague lasse, à force. Alors, un jour, on attache le camarade de classe à un arbre et on le regarde se débattre, en vain. C’est nouveau et violent, c’est plus drôle. Ses pieds et mains sont liés si fort qu’un adulte devra couper les lacets qui servent de liens pour le libérer. 
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-LA SUITE APRÈS CETTE PUBLICITÉ 
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-Quinze ans après, Nicolas est « rongé par la honte ». A l’époque, il tirait pourtant de ces « jeux » une indéniable confiance en lui. Une « forme de puissance » même. « Nous n’avions aucune barrière, aucun adulte sur notre chemin, aucune limite, raconte l’homme âgé de 29 ans. Benoît essayait de me dire que tout ça n’était pas normal, que les choses allaient trop loin. Il me lançait des SOS. Moi, je le prenais comme un jeu malsain, sans avoir l’impression que ça puisse empiéter sur notre amitié. Car je sentais de l’amitié, quand même, entre nous. » 
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-Lire aussi : 
-Harcèlement scolaire : les élèves du CE2 à la terminale devront répondre pour la première fois à un questionnaire d’autoévaluation 
-Les deux changent de classe et se perdent de vue. Mais l’histoire n’est pas terminée pour Benoît. Tout juste majeurs, ils se recroisent au hasard d’une soirée. Benoît interpelle Nicolas. Il lui raconte sa vie, ses études, ses réussites. « En me faisant bien comprendre qu’il s’était relevé, qu’il n’avait pas échoué, même si je l’avais autrefois rabaissé et dévalorisé. » Le déclic : « Le mot est tabou, il peut prendre des formes subtiles, serpente Nicolas. Mais, ce soir-là, j’ai compris que j’avais harcelé. » 
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-« Par mimétisme » 
-Des centaines de milliers d’élèves sont chaque année victimes de harcèlement – soit 2,6 % des CM1-CM2, 5,6 % des collégiens et 1,3 % des lycéens, selon les chiffres du ministère de l’éducation nationale. Mais pour combien d’auteurs ? Beaucoup plus, sans doute. Le harcèlement en milieu scolaire relève souvent d’un phénomène de groupe. 
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-« Le collectif dans les écoles est le lieu d’expérimentation où se construisent les identités provisoires, pose Nicole Catheline, pédopsychiatre à Poitiers. L’appartenance à la majorité peut vite devenir primordiale ; l’enfant doit y faire allégeance dans l’espoir de bénéficier de la sécurité du collectif. » Quitte à prouver sa fidélité en participant aux violences contre la victime désignée par le « groupe ». Un schéma récurrent parmi les dizaines de témoignages d’anciens harceleurs recueillis par Le Monde. 
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-Dans son groupe du CM2, Aurélie Aubourg juge qu’elle était « la moins pire ». Pas celle en tout cas qui faisait le plus de mal à cet élève dont on moquait la voix aiguë, les jambes fines et l’envie assumée de jouer à la poupée. « J’étais curieuse et admirative de la manière dont il cultivait sa différence et assumait le garçon qu’il était », se souvient, trente ans plus tard, l’employée dans une collectivité. Claques, coups de genou dans les parties intimes, vols de yaourt à la cantine ou surnoms désobligeants : elle n’a pas moins pris sa part dans le harcèlement. 
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-« Par mimétisme », justifie Aurélie Aubourg « avec le recul » : « Tout le monde le maltraitait, il fallait donc que je le fasse. Comme si le harcèlement était contagieux : on voit les autres faire et la méchanceté devient la norme vis-à-vis de l’enfant victime. » 
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-Au collège, dispersion des effectifs, le garçon « a disparu des radars ». A 16 ans, Aurélie Aubourg l’a cherché sur Internet, lui a écrit, sans avoir de réponse. A 39 ans, elle témoigne, donne son nom de jeune fille. Pour être lue et reconnue ? « S’il me contactait, je crois que je serais intimidée, parce que je continue à me sentir honteuse. Et peut-être soulagée, car cela signifierait sans doute que tout va bien dans sa vie d’adulte. » 
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-« Il était tout ce que je voulais fuir » 
-Aurélie n’est pas la seule parmi les anciens auteurs à espérer sans trop se l’avouer retrouver cet ancien élève qui concentrait leur haine. La « mobilisation générale » contre le harcèlement scolaire décrétée par la première ministre, Elisabeth Borne, le 27 septembre, consécutive à la médiatisation de plusieurs cas à l’issue tragique, ravive la culpabilité et le besoin d’en parler. 
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-Beaucoup aimeraient reprendre contact, autant pour demander pardon que pour se rassurer, avec l’espoir que les violences de l’enfance − même les plus douloureuses et humiliantes − n’ont affecté qu’à la marge l’adolescent puis l’adulte. 
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-Lire aussi : 
-Harcèlement scolaire : Elisabeth Borne décrète la « mobilisation générale » avec une série de mesures de prévention et de sanctions 
-Les ex-harceleurs interrogés prennent soin de se distinguer des récits de l’actualité, où les réseaux sociaux et leur viralité balaient les frontières de l’intimité et le portail de l’école. « Si elles peuvent en aggraver les conséquences, ces nouvelles technologies ne sont qu’un outil au service des violences ; les réseaux sociaux n’ont pas plus créé le harcèlement en milieu scolaire qu’ils n’en ont augmenté le nombre, pose Eric Debarbieux, sociologue de l’éducation. Les ressorts du passage à l’acte sont les mêmes, hier comme aujourd’hui : un ou plusieurs enfants qui, pour se reconnaître ou se distinguer, vont désigner un “pas nous”. » 
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-Les témoignages reçus confirment les recherches menées sur le sujet : nombre de « nous » – harceleurs − sont d’anciens « pas nous » – harcelés. « Jusqu’à la moitié des profils d’auteurs étudiés : la victime trouve dans le changement de statut l’issue la plus efficace, confirme le professeur à l’université Paris-Est Créteil. Le groupe, ce danger, devient mise en sécurité. » 
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-Voleur, dragueur, tricheur : Louis (il veut rester anonyme), à l’âge de 12 ans, était affublé de tous les clichés de son origine italienne. Il s’en serait contenté. Petit et gringalet, il subissait surtout les coups des plus grands dans la cour de son collège de Tours. « A un moment, il a fallu s’en sortir. Donc passage de victime à bourreau », résume le formateur dans le milieu du cinéma, 55 ans aujourd’hui. Louis a d’abord obtenu le « respect des caïds » en méprisant les instituteurs. Puis il s’est vite trouvé un souffre-douleur. Même gabarit, mêmes origines sociales. « Pendant une année, je l’ai humilié, ridiculisé, puis agressé. Seul et en bande. Il était tout ce que je voulais fuir, comme un miroir : problème de poids, maladresse, introversion. Le pire c’est que j’y prenais plaisir, j’étais grisé. Je donnais enfin tort à ce professeur de sport qui disait que je courais comme une fille. » 
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-« Situations de fragilité » 
-Un jour, le camarade « miroir » n’est plus venu au collège. Trop de coups. « Il a manqué une année à de cause moi, soupire Louis. Cette absence prolongée m’a fait comprendre ce que je lui faisais subir. Tant que la personne n’a pas conscience de l’autre comme individu, il ne peut pas se rendre compte de la violence et de ses conséquences. » 
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-Aujourd’hui, il a « honte » lui aussi. Incapable d’en parler à son adolescent de fils : « C’est quelqu’un de très mature, sensible aux souffrances des autres, intolérant à toute forme d’injustice. J’ai peur du regard qu’il pourrait porter sur son père. » 
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-Ces anciens harceleurs scrutent les promesses faites par le gouvernement. De leur passé fautif ils partagent un même souvenir – l’ignorance ou l’aveuglement des adultes – et se permettent un conseil pour tarir ce fléau – ne pas attendre le coup ou l’insulte de trop pour se soucier de la vulnérabilité des plus jeunes. 
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-« Il n’y a pas de profil type de harceleur, il n’y a que des profils de situations de fragilité, confirme la pédopsychiatre Nicole Catheline, consultée par l’exécutif dans la préparation de son plan de lutte national. Un enfant malade, handicapé, victime de violences intrafamiliales, ou présentant ce qui sera perçu comme un défaut physique : toute vulnérabilité multiplie les risques de basculer dans l’une ou l’autre position. Lutter contre le harcèlement, c’est être attentif à tous ces risques. » 
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-Lire aussi : 
-La lutte contre le harcèlement scolaire suppose un changement culturel dans l’éducation nationale 
-Nicolas se demande encore comment il a pu faire si mal à Benoît en toute impunité. Les instituteurs ont vu l’enfant enchaîné à l’arbre, les parents ses vêtements réduits en morceaux. Dans un silence que Benoît a lui-même brisé. « En me disant mes quatre vérités, il a été plus courageux que nous tous », salue son ancien tortionnaire. 
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-Au Monde, Nicolas avait d’abord envoyé son témoignage sous forme de lettre d’excuses adressée à Benoît. « Un entraînement. » Depuis des années, il dit « cheminer lentement » jusqu’au jour où il se sentira capable de demander pardon. « Mais ce sont des choses à dire en face, avec courage. Ce courage dont il a fait preuve pour me faire comprendre que j’avais été un harceleur. » 
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-Corentin Lesueur 
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