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-======  [Le Monde – « Le dilemme » : à la caisse, souhaitez-vous arrondir pour la bonne cause ?  ====== 
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-[Le Monde – « Le dilemme » : à la caisse, souhaitez-vous arrondir pour la bonne cause ?](https://www.lemonde.fr/intimites/article/2023/11/08/le-dilemme-a-la-caisse-souhaitez-vous-arrondir-pour-la-bonne-cause_6199015_6190330.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default ) 
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-https://www.lemonde.fr/intimites/article/2023/11/08/le-dilemme-a-la-caisse-souhaitez-vous-arrondir-pour-la-bonne-cause_6199015_6190330.html 
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- INTIMITÉS 
-« Le dilemme » : à la caisse, souhaitez-vous arrondir pour la bonne cause ? 
-Chaque mois, nos dilemmes moraux intimes passés au crible. L’arrondi en caisse au profit d’associations fête ses 10 ans. L’occasion de se demander : microdonner, est-ce vraiment donner ? 
-Par Valentine Faure 
-Par Valentine Faure 
-Par Valentine Faure 
-Aujourd’hui à 18h00 
-Lecture 5 min 
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-MAGOZ 
-« Voulez-vous arrondir à 19 euros pour aider le Secours populaire à distribuer des repas aux plus démunis ? » Alors ? Alors, à la caisse, il y a ceux qui pressent « vert » automatiquement, ceux qui prêtent attention à la cause en question, ceux qui n’ont pas les moyens (ces cinq dernières années, 26 % des Français ont dû faire appel à la solidarité pour s’en sortir, selon un sondage Odoxa réalisé pour Leetchi et publié en octobre) et ceux qui refusent par principe. Selon une étude menée en 2019 par France Générosités, le syndicat des associations et des fondations, un tiers des potentiels donateurs n’ont jamais dit oui au moment de régler leurs courses par carte bancaire. 
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-Le 8 novembre, le désormais fameux « arrondi en caisse » fête ses 10 ans. Il s’est généralisé, au point de soumettre les consommateurs à de multiples sollicitations quotidiennes. Conçu pour être quasi indolore, reposant sur l’idée des petits ruisseaux qui font les grandes rivières, le microdon a rapporté 14 millions d’euros en 2022 – deux fois plus qu’en 2020 (grâce notamment au développement d’un nouvel outil de ce que l’on appelle la « générosité embarquée » : l’arrondi sur salaire, quand le microdon est prélevé directement sur le bulletin de paie). 
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-Mais, de la même façon que les cagnottes Leetchi ont modifié ce qu’a longtemps signifié pour la plupart d’entre nous « faire un cadeau » (y penser à l’avance, le choisir, se déplacer pour l’acheter, avoir peur de s’être trompé, etc.), peut-être qu’avec le microdon se perd quelque chose de l’esprit du don tel qu’on le comprenait jusque-là. Quel est le sens d’un don de 17 centimes, du genre de ceux qu’on n’ose même pas faire dans la rue ? Autrement dit, est-ce que microdonner, c’est vraiment donner ? 
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-Le don doit coûter 
-Les critiques suscitées par les 10 millions d’euros offerts par le PDG milliardaire de LVMH, Bernard Arnault, aux Restos du cœur – à peu près l’équivalent de nos 17 centimes à la caisse du Franprix – l’ont rappelé : le don perd de sa valeur s’il est indolore. Un peu comme une séance de psychanalyse, le don doit coûter. Mais, s’il ne coûte rien, alors pourquoi refuser de microdonner ? 
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-Lire aussi : 
-Vers une baisse des dons en 2023 avec l’inflation : « La générosité des Français va être mise à l’épreuve » 
-L’arrondi sur paiement, dit le site de financement participatif KissKissBankBank, qui a racheté en 2020 MicroDON (la start-up qui a lancé en France le concept d’arrondi en caisse au profit d’œuvres caritatives), est une « solution cross canal compatible avec de nombreux acteurs de l’encaissement et du paiement ». La gêne de certains au moment du passage en caisse pourrait se résumer à ce langage corporate et tout ce qu’il suggère : le don sans contact, sans émotion, vide de relations humaines, effectué par entreprises interposées, encastré dans un échange marchand. 
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-« Je n’ai pas envie de passer par Picard pour être quelqu’un de bien », résume une membre décidée de l’équipe « rouge ». L’acte de donner, dit-elle, doit être un acte réfléchi, intime, qui n’a pas sa place au supermarché. En 2015, les créateurs du dessin animé South Park en ont même fait un sketch, qui finit par un appel à faire des supermarchés des safe spaces (« lieux sûrs ») où le client ne serait pas systématiquement sollicité pour s’occuper de la faim dans le monde à chaque fois qu’il fait ses courses. 
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-L’étymologie du mot « don » renvoie au radical indo-européen do, qui signifie non seulement « donner », mais aussi « recevoir ». « Et le fait de donner et de recevoir constitue le tissu même de la vie », note la philosophe Michela Marzano dans le Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale (PUF, 2004). Dans son Essai sur le don (1925), l’anthropologue Marcel Mauss, en décrivant les formes archaïques d’échange, montre que, derrière des pratiques d’apparentes générosité, gratuité et liberté, le don cache un cadre très strict de règles et de codes sociaux qui obligent à donner, à recevoir et à rendre. Le don appelle un contre-don, et cette circulation permet de créer un lien social durable. 
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-Plus près de nous, Bourdieu a insisté sur ce que le don rapporte. Pas au sens monétaire du terme, mais parce que le donateur retire un certain nombre d’avantages de son don : du prestige, de l’honneur, du pouvoir. Et une dette : le don oblige la personne qui l’a reçu. Or rien de tel avec le microdon : il ne crée pas de dette. D’une certaine manière, il se rapproche du don idéal – et impossible – tel que le décrivait Derrida, c’est-à-dire dégagé de l’obligation de réciprocité. Selon le philosophe connu pour ses formules limpides, la gratitude générée par le don transforme la donation en échange, ce qui lui fait dire : « Si je donne, alors je ne donne pas » – si je montre que je donne, je me paye de reconnaissance et donc je ne donne plus. 
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-Lire aussi l’enquête : 
-Gagner plus pour donner plus : l’altruisme efficace, philanthropie de l’extrême 
-Là encore, les critiques du geste de Bernard Arnault l’ont montré : même en donnant, l’homme le plus riche du monde ne donne pas, il « s’achète » quelque chose. « Bernard Arnault s’offre un morceau d’image en offrant 10 millions aux Restos du cœur », a par exemple tweeté Clémentine Autain. Or, difficile de faire ce procès d’intention aux microdonateurs : on ne s’achète pas une image honorable, ni pour soi ni pour les autres, avec un don de quelques centimes. « A la limite, le don comme don devrait ne pas apparaître comme don, ni au donataire ni au donateur », écrit encore Derrida. Transfert anonyme d’une valeur infinitésimale, à peine perceptible par le donataire, sans création de dette, le microdon a quelque chose du don pur. 
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-Vendre plus 
-Mais est-il si imperceptible pour le donateur ? C’est là le fond du dilemme : est-ce qu’en donnant un petit peu souvent on s’habitue à donner, on « s’éduque au don », comme le dit le fondateur de MicroDON ? Ou est-ce que nos microdons, en permettant de faire une bonne action pour 25 centimes, prennent la place de dons plus importants ? Une étude parue dans le Journal of Consumer Psychology a démontré que, en générant un « crédit moral » chez le donateur, les dons compris dans l’achat d’un produit permettaient de faire vendre certains produits jugés « coupables » – comme des barres chocolatées – sans que la cause soutenue change quoi que ce soit. Au bout de la logique marchande, le don sert à vendre plus. 
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-Les effets psychologiques du microdon sont encore incertains. Une chose est sûre : ils sont devenus essentiels aux associations. Les Français donnent de moins en moins (en moyenne 191 euros ces douze derniers mois, soit un recul de 9 euros par rapport à l’an dernier, selon la 6ᵉ édition de l’Observatoire des générosités – c’est la plus forte baisse jamais observée). Mais, chez ceux qui, au contraire, ont fait davantage de dons, l’argument de la « facilité » bondit… et la sensibilité aux causes recule. Autrement dit, on donne parce que c’est devenu facile, à portée de bouton vert, et peu importe à qui. 
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-Selon cette même logique du don indolore, on peut aussi donner son temps – MicroDON teste en ce moment la monétisation des jours de congé convertis en dons –, et même donner sans donner, en courant ou en jouant. A FreeRice, par exemple, un jeu du programme alimentaire des Nations unies où l’utilisateur répond à des questions de vocabulaire. Chaque bonne réponse rapporte… dix grains de riz, qui seront convertis – grâce aux bannières publicitaires – en nourriture réelle, reversée aux pays bénéficiaires de programmes d’aide alimentaire. Est-ce que gagner des grains de riz virtuels, c’est aider son prochain ? Réponse dans une prochaine chronique. 
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-« Le dilemme » explore les dilemmes moraux auxquels nous sommes confrontés au quotidien. Consommation, adultère, environnement, secrets de famille, secrets tout court, questions de soins, d’argent, d’éducation, d’amour… Nos choix sont-ils justes ? Comment les faire ? Cette chronique mensuelle se propose d’exposer les arguments en présence face à nos problèmes éthiques. Partagez vos propres interrogations morales en nous écrivant à : dilemme@lemonde.fr. Votre anonymat pourra être respecté. 
-Valentine Faure 
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