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| ====== [Le Monde – Climat : comment éviter la brouille entre parents et grands-parents]( ====== | |
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| [Le Monde – Climat : comment éviter la brouille entre parents et grands-parents](https://www.lemonde.fr/intimites/article/2023/11/10/le-climat-va-t-il-nous-brouiller-avec-les-grands-parents_6199295_6190330.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default ) | |
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| INTIMITÉS | |
| Climat : comment éviter la brouille entre parents et grands-parents | |
| « Chaud devant ». Pour les parents qui tentent d’aligner le mode de vie familial sur leurs convictions écolos, il peut être difficile d’assister à l’inertie de leurs propres parents, pourtant en partie responsables du réchauffement de la planète. | |
| Par Cécile Cazenave | |
| Par Cécile Cazenave | |
| Par Cécile Cazenave | |
| Aujourd’hui à 06h00, modifié à 12h33 | |
| Lecture 5 min | |
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| MARIA MEDEM | |
| Mon père perd rarement ses moyens. J’ai néanmoins vu son visage se décomposer récemment, alors que je lui expliquais que, selon les projections climatiques, mes enfants, nés dans les années 2010, allaient connaître, si toutefois ils demeuraient à Paris où nous habitons, près de trente-cinq jours de canicule en moyenne chaque année aux alentours de 2085, et plus de deux mois de nuits tropicales, des nuits où la température ne redescend pas sous 20 °C, pour les trajectoires de réchauffement les plus extrêmes. Lui-même ayant grandi dans le Paris d’après-guerre qui ne connaissait quasiment pas de nuit tropicale, la perspective de ses petits-enfants suffoquant au moment de leur vieillesse, alors que nous aurons, lui et moi, disparu, lui a vraisemblablement retourné les tripes. Sans pour autant le rendre végétarien. Ni moi d’ailleurs. Si bien que nous continuons à discuter de climat, de politique et des enfants, inquiets, mais sans s’écharper sur l’intensité de nos efforts respectifs pour améliorer la situation. | |
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| Force est pourtant de constater que la génération de mes parents pèse plus qu’un âne mort dans cette affaire de réchauffement qui concernera au premier chef mes enfants. A l’échelle globale, un bambin né en 2020 connaîtra sept fois plus de vagues de chaleur que ses grands-parents baby-boomeurs. Or, à l’échelle des pays industrialisés, les baby-boomeurs en question émettent du carbone plus que n’importe quelle autre classe d’âge. Une étude norvégienne a montré que la part des émissions des personnes de plus de 60 ans de trente-deux pays développés, dont ceux de l’Union européenne, a augmenté, passant de 25 % des émissions en 2005 à 33 % en 2015. Et ce pour deux raisons principales : leur nombre augmente et ils ont un meilleur pouvoir d’achat. | |
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| « Les personnes âgées avaient l’habitude d’être économes. La génération qui a connu la seconde guerre mondiale faisait attention à la manière dont elle utilisait les ressources. Les “nouvelles personnes âgées” sont différentes », a expliqué Edgar Hertwich, professeur à l’université norvégienne des sciences et technologies. Enfin, dans cette même période, la classe d’âge des moins de 30 ans a réduit ses émissions annuelles de 3,7 tonnes en moyenne, quand les plus de 60 ans ne les ont réduites que de 1,5 tonne. Des boulets, diraient mes enfants. | |
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| Chez mamie, la transgression puissance 12 | |
| Un qualificatif qui a peut-être traversé l’esprit de Florent, 43 ans, qui essaye d’aligner sa vie, dans un hameau de Saône-et-Loire, sur ses convictions écologiques. Il confectionne des goûters maison, coupe du bois pour chauffer le poêle et a renoncé à l’un des deux véhicules familiaux pour pédaler sur les départementales. Pour ses deux filles, de 11 et 7 ans, les séjours chez mamie, sa mère, en banlieue parisienne, c’est la transgression puissance 12 : McDo, télé et virées au centre commercial pour acheter divers objets bon marché et fabriqués loin. Mais quand mamie a offert dix jours de vacances en club aux Canaries pour tous ses petits-enfants, un combo avion + hôtel avec piscine à 3 000 kilomètres de leur lieu de vie, Florent a trouvé que, justement, il ne fallait pas pousser mémé dans les orties de la concorde intergénérationnelle. « Les cousins y sont allés, pas nos filles », précise-t-il. | |
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| Emmanuelle, 47 ans, qui vit près de Montpellier, n’a pas eu le cœur de refuser une telle proposition. A la Toussaint, sa mère a embarqué ses deux enfants, de 14 et 9 ans, pour une cousinade en club à Djerba. Emmanuelle et son mari, qui aiment voyager et tentent désormais de supprimer leurs transports aériens, ont craqué sur ce coup-là. « On ne voulait pas passer pour les parents trop relous, explique-t-elle. Ma mère, c’est un mystère : elle est bénévole dans une association qui porte des valeurs écologiques et elle a pris huit fois l’avion cette année, à coups de low cost pour des escapades de retraités, j’hallucine ! » | |
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| A-t-elle au moins réussi à en discuter ? C’est inenvisageable à ses yeux. « Entamer cette conversation, c’est devoir affronter la réalité et me retrouver face à une génération, incarnée par ma mère, qui ne fera jamais l’effort. Ça m’attriste tellement que j’ai peur de me mettre à pleurer », confie-t-elle. Florent, au contraire, ne semble pas lâcher le morceau. « J’en parle souvent : sur le climat et l’environnement, mon job de parent inclut le fait d’éduquer ma mère qui trouve qu’on en fait trop. En fin de compte, je pense qu’elle sait qu’on a raison, mais elle ne peut pas changer, c’est trop tard. Moi j’ai pu remettre en question la façon dont on a été élevés. Elle, elle est coincée dans la cellophane à Auchan », lâche-t-il. | |
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| Des grands-parents inspirants | |
| Qu’en est-il vraiment ? En 2021, le baromètre sur les représentations sociales du changement climatique de l’Agence de la transition écologique (Ademe) s’est penché, exceptionnellement, sur le cas des retraités. Parmi eux, plus de huit sur dix (83 %) pensent que le changement climatique sera un problème « très ou assez grave » pour les générations futures. Rares sont ceux qui estiment leur génération responsable et expriment le remords de n’avoir pas cru aux premières alertes : seulement 27 %. La majorité des 55 ans ou plus considère ne pas avoir été mise au courant de la gravité du problème (22 %) ou avoir eu à faire face à d’autres problèmes (42 %), ce qui l’exonère. | |
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| Quant à savoir s’ils sont prêts à changer leurs comportements pour des raisons écologiques, la photo est floue. Les attitudes économes des boomeurs, par essence vertueuses – trier ses déchets, couper son chauffage, éteindre les appareils électriques, acheter des légumes de saison et des produits locaux –, se limitent hélas à « des habitudes de consommation anciennes et très probablement ancrées dans les générations antérieures et limitées à certains domaines (notamment l’énergie) », et ne résultent pas d’un effort pour décarboner le monde. | |
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| Faut-il jeter pour autant les boomeurs avec l’eau chaude du bain ? « Les savoir-faire maison, comme les conserves, la réutilisation, la réparation, le vélo, le faible niveau de consommation : tous ces modes de vie intrinsèquement durables intéressent les adolescents, et les grands-parents peuvent être, en la matière, inspirants », indique Laelia Benoit, pédopsychiatre et chercheuse à l’université Yale, qui tire ces enseignements d’une étude qualitative sur les enfants et adolescents menée dans trois pays, dont la France. Mieux que cela, comme pas un boomeur ne ressemble à un autre, misons sur les plus souples d’entre eux. « Les gens de 80 ans aujourd’hui sont capables de changer : ils ont bien arrêté de fumer et se sont mis à faire de l’activité physique quand on leur a enjoint de le faire ; une partie d’entre eux est en train de faire sa transition écologique », souligne Serge Guérin, sociologue spécialiste de la vieillesse, qui s’apprête à publier Et si les vieux sauvaient la planète ? (Michalon, à paraître en janvier 2024). | |
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| C’est le constat que fait Emilie, 46 ans, qui a opté pour la décroissance avant même la naissance de son fils, qui a aujourd’hui 14 ans. Chez ces deux-là, à Beauvais, il y a belle lurette qu’on cuisine des galettes de céréales et que la consommation tend vers l’essentiel. Un mode de vie a priori éloigné de celui de ses parents, intellectuels parisiens, qui s’occupent beaucoup de leur petit-fils dont ils sont très proches. « Finalement, mes parents s’y sont mis eux aussi : ils ne prennent plus l’avion, ne vont plus au supermarché, ne mangent presque plus de viande : j’ai bien réussi mon coup ! », se réjouit Emilie. Aux familles solidaires, rien d’écologiquement d’impossible. | |
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| « Chaud devant » Dans ce nouveau format, nous explorons les questions qui se posent aux parents dans un monde qui se réchauffe, et ouvrons des pistes de réflexion. Parlez-vous de climat avec vos enfants ? Avez-vous du mal à en parler ? Quelles difficultés le changement climatique vous pose-t-il dans votre rôle de parents ? Ce sujet crée-t-il des tensions, des conflits, des solidarités, des rapprochements dans votre famille ? Ecrivez-nous sur parentsetclimat@lemonde.fr. | |
| Vos questions et réflexions seront lues, et notre journaliste pourra vous recontacter pour des articles à venir. | |
| Retrouvez tous les épisodes de la série « Chaud devant » ici. | |
| Cécile Cazenave | |
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