| Les deux révisions précédentes
Révision précédente
|
|
elsenews:spot-2023-10:technip5projet5russe [26/12/2025/H00:24:25] 216.73.216.167 supprimée |
— (Version actuelle) |
| ~~NOTOC~~ | |
| @DATE@ | |
| |
| |
| |
| ---- | |
| ====== Le Monde – Comment le français Technip Energies a participé à un mégaprojet gazier russe malgré les sanctions internationales]( ====== | |
| |
| |
| |
| [Le Monde – Comment le français Technip Energies a participé à un mégaprojet gazier russe malgré les sanctions internationales](https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/10/19/comment-le-francais-technip-energies-a-assiste-un-megaprojet-gazier-russe-malgre-les-sanctions-internationales_6195341_4355770.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default ) | |
| |
| |
| <hidden Article Complet (utilisateurs connectés)> | |
| <ifauth @user> | |
| |
| Vous pouvez partager un article en cliquant sur l’icône de partage en bas à droite de celui-ci. | |
| La reproduction totale ou partielle d’un article, sans l’autorisation écrite et préalable du Monde, est strictement interdite. | |
| Pour plus d’informations, consultez nos conditions générales de vente. | |
| Pour toute demande d’autorisation, contactez syndication@lemonde.fr. | |
| En tant qu’abonné, vous pouvez offrir jusqu’à cinq articles par mois à l’un de vos proches grâce à la fonctionnalité « Offrir un article ». | |
| |
| https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/10/19/comment-le-francais-technip-energies-a-assiste-un-megaprojet-gazier-russe-malgre-les-sanctions-internationales_6195341_4355770.html | |
| |
| |
| |
| La Russie espère lancer la production de sa nouvelle méga-usine de gaz naturel liquéfié Arctic LNG 2 d’ici la fin de l’année.La Russie espère lancer la production de sa nouvelle méga-usine de gaz naturel liquéfié Arctic LNG 2 d’ici la fin de l’année. | |
| Ce projet stratégique pour le régime de Vladimir Poutine s’est fait avec l’aide d’entreprises européennes. En particulier le français Technip Energies.Ce projet stratégique pour le régime de Vladimir Poutine s’est fait avec l’aide d’entreprises européennes. En particulier le français Technip Energies. | |
| Les sanctions européennes contre la Russie devaient pourtant interdire toute implication occidentale dans un tel chantier.Les sanctions européennes contre la Russie devaient pourtant interdire toute implication occidentale dans un tel chantier. | |
| Voici comment elles ont été contournées.Voici comment elles ont été contournées. | |
| Comment le français Technip Energies a participé à un mégaprojet gazier russe malgré les sanctions internationales | |
| Par Jérémie Baruch, Adrien Sénécat, Arthur Carpentier et Solène Reveney (design) | |
| Par Jérémie Baruch, Adrien Sénécat, Arthur Carpentier et Solène Reveney (design) | |
| Par Jérémie Baruch, Adrien Sénécat, Arthur Carpentier et Solène Reveney (design) | |
| Aujourd’hui à 06h00, modifié à 15h35 | |
| Article réservé aux abonnés | |
| Offrir | |
| ENQUÊTE « Le Monde » révèle comment l’entreprise d’ingénierie a limité ses pertes financières en retardant sa sortie du chantier de l’usine Arctic LNG 2 après le début de l’invasion russe en Ukraine. | |
| Lecture 9 min | |
| C’est un courrier glacial qui annonce des mois difficiles. Ce 18 avril 2022, Oleg Karpushin, dirigeant du projet gazier russe Arctic LNG 2, y rappelle son prestataire Technip Energies à ses obligations. Spécialiste français de l’ingénierie gazière, Technip Energies est pris entre deux feux. D’un côté, les nouvelles sanctions européennes consécutives à l’invasion russe en Ukraine lui imposent d’interrompre sa participation à la construction de cette immense usine de liquéfaction de gaz naturel en Sibérie occidentale. De l’autre, son commanditaire lui intime de remplir l’ensemble de ses engagements contractuels. | |
| |
| |
| Courrier d’Oleg Karpushin, dirigeant d’Arctic LNG 2, à Technip, daté d’avril 2022. | |
| Technip Energies joue gros : le contrat qu’il a décroché pour chapeauter l’ingénierie et la construction du projet, en Russie et en Chine, pèse plus de 7 milliards d’euros. En sortir sans l’aval de son client russe pourrait exposer l’entreprise à de lourdes pertes et pénalités, alors qu’elle a déjà effectué des millions d’heures de travail. | |
| |
| Vu de l’extérieur, le groupe français semble avoir réussi le miracle de se sortir de cette mauvaise passe sans trop de dégâts. Le 27 juillet 2023, il annonce la « finalisation » de sa sortie d’Arctic LNG 2. En respectant « strictement » la loi « tout au long du projet », précise-t-il au Monde. | |
| |
| Notre enquête révèle pourtant que Technip Energies n’a pas seulement préparé sa sortie, mais aussi facilité la poursuite du chantier, alors que les Etats-Unis et l’Europe cherchaient au contraire à l’entraver. Données douanières, images satellites, documents internes et témoignages suggèrent que le groupe français et plusieurs autres entreprises occidentales pourraient avoir contourné les sanctions internationales au cours de ces quinze mois. | |
| |
| Lire aussi : | |
| Dans l’Arctique, la guerre en Ukraine rebat les cartes | |
| Un projet controversé dès sa genèse | |
| La visite de Vladimir Poutine sur le chantier le 20 juillet 2023 en témoigne : Arctic LNG 2 est un projet stratégique pour Moscou. Après la mise en service réussie de Yamal, en 2017, cette nouvelle méga-usine de liquéfaction de gaz doit permettre de doper de 60 % les capacités d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) du pays à l’horizon de 2026 – cet objectif est critiquable sur le plan environnemental : aider à produire toujours plus de gaz est difficilement conciliable avec la lutte contre le réchauffement climatique. | |
| |
| Son architecture est une prouesse d’ingénierie dans la région : dans l’Arctique, la température peut atteindre − 50 °C. La plupart des modules de l’usine, qui pèsent plusieurs milliers de tonnes, ont été fabriqués en Chine avant d’être acheminés par voie maritime à Mourmansk (Russie). C’est là, à 1 500 kilomètres au nord de Moscou, que les pièces sont assemblées par Technip Energies et ses partenaires pour construire les trois trains de liquéfaction, de gigantesques structures flottantes de production de gaz, hauts de 60 mètres et occupant chacun une surface équivalente à celle de six terrains de football. Elles sont ensuite tractées jusqu’à leur destination finale, la péninsule de Gydan, au plus près des gisements gaziers. | |
| |
| |
| Ces schémas illustrent les différentes partie de l’usine. A gauche, on voit la dizaine de modules qui composent un train de liquéfaction. A droite, une vue de l’implantation d’un train sur site, avec un méthanier supposé acheminer ensuite le gaz liquéfié là où il sera utilisé. | |
| Si le contrat signé par Technip Energies en juillet 2019 promet d’être lucratif, le contexte géopolitique à l’époque est explosif. Arctic LNG 2 est en effet porté par l’opérateur gazier Novatek, l’une des cibles des sanctions financières américaines à la suite de l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014. Le groupe russe reste alors épargné par les sanctions européennes, mais s’y associer n’est pas anodin : Technip Energies a ainsi refusé de demander une assurance-crédit pour le projet, qui aurait pu être considérée comme un soutien financier à Novatek – proscrit par les mesures américaines. | |
| |
| S’engager de la sorte en Russie « était dès le départ extrêmement risqué de la part des partenaires occidentaux », juge le chercheur Frédéric Lasserre, directeur du Conseil québécois d’études géopolitiques. Technip Energies n’est d’ailleurs pas le seul groupe français à s’être laissé séduire par la promesse du gaz russe : TotalEnergies s’est aussi associé à Novatek dans Yamal, puis dans Arctic LNG 2. | |
| |
| Pour rentrer dans le projet, Technip Energies a dû se plier aux exigences russes. Il a par exemple été contraint d’octroyer 1 % des parts de Gydan LNG, sa filiale créée pour gérer la partie amont du chantier, à l’entreprise d’ingénierie russe Nipigas. Cette société, filiale de Novatek, n’était pourtant pas impliquée dans ces opérations réalisées hors de Russie. Interrogé à ce sujet, Technip Energies assure qu’il s’agirait d’une « structure standard d’un projet d’une telle envergure ». | |
| |
| Pourtant, selon des documents internes confidentiels, c’est bien le commanditaire russe du projet qui a « impos[é] les types de structures » et a exigé la présence de sa filiale au capital de Gydan. Le donneur d’ordre a ainsi exigé un siège dans la branche opérationnelle de son prestataire « pour des considérations de potentielles sanctions internationales », a expliqué Loïc Chapuis, directeur du projet au sein de Technip Energies, lors d’un comité central de l’entreprise de juillet 2019. Avec un tel schéma, la reprise par un actionnaire russe serait facilitée si les sociétés européennes devaient brusquement quitter le projet. Cette précaution allait montrer sa pertinence, trois ans plus tard, lors de l’éclatement de la guerre en Ukraine. | |
| |
| |
| Comptes rendus internes à Technip Energies décrivant les négociations préalables à l’entrée du groupe français dans le projet. | |
| Poursuivre le projet malgré la guerre en Ukraine | |
| En effet, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, depuis février 2022, bouleverse la donne. Comme la plupart des entreprises occidentales, Technip Energies est contraint d’annoncer qu’il renonce à « toute nouvelle opportunité commerciale en Russie »… mais pas au chantier d’Arctic LNG 2, dont il attend encore un chiffre d’affaires de 1,4 milliard d’euros pour 2022. | |
| |
| Confrontés à la même situation, certains partenaires européens du projet se sont montrés plus prudents. Le transporteur maritime néerlandais Boskalis a ainsi rompu dès le 4 mars 2022 son contrat lié au remorquage de certains modules de l’usine, ce qui lui a valu la saisie de deux de ses bateaux en Russie et des poursuites judiciaires aux Pays-Bas, dont il est sorti gagnant. | |
| |
| Pour Technip Energies, le couperet tombe le 8 avril, quand un nouveau paquet de sanctions européennes vise le secteur énergétique : l’Union européenne interdit explicitement les exportations vers la Russie de produits et de technologies utilisés dans la liquéfaction de gaz naturel, et proscrit toute assistance technique, financière ou logistique à leur utilisation. Technip Energies a un peu plus d’un mois pour s’y conformer. | |
| |
| L’entreprise a conscience de l’ampleur de ces mesures, comme le montre une présentation interne du 25 mai demandant à « tous les employés [de] se conformer aux instructions ». Novatek retient toutefois son prestataire, dont la contribution est indispensable. « Les usines de liquéfaction GNL reposent sur une ingénierie conçue sur mesure, notamment en fonction des caractéristiques spécifiques du lieu et du gaz, explique Denis Florin, consultant au cabinet Lavoisier Conseil. Associer des gens qui l’ont déjà fait, qui sont capables de mobiliser des ressources pour mettre en service une telle usine est important : ça minimise ainsi le risque que tout cela ne fonctionne pas à l’arrivée. » | |
| |
| Technip Energies transige et étale sa sortie. « Ça s’est fait en coopération avec le client, parce qu’on ne pouvait pas partir en claquant la porte : on aurait perdu beaucoup d’argent », reconnaît un cadre de la société sous couvert d’anonymat. Cette sortie progressive permet aussi à Novatek de préparer le remplacement du groupe français pour les dernières étapes du projet. | |
| |
| La première phase de ce plan consiste à achever tout ce qui peut l’être en Chine et en Russie avant la date limite du 27 mai. En six semaines, le groupe français fait parvenir à Mourmansk des centaines de produits destinés au chantier, selon des données douanières russes consultées par Le Monde. | |
| |
| Une livraison cruciale à l’été 2022 | |
| En juillet 2022, quelques semaines après l’entrée en vigueur des sanctions, Technip Energies se montre rassurant auprès des investisseurs, annonçant avoir « suspendu la large majorité des travaux » sur Arctic LNG 2. L’entreprise continue pourtant de jouer un rôle majeur dans l’avancement du projet après cette date. L’exemple le plus frappant est l’acheminement de deux modules du deuxième train de liquéfaction, d’une valeur d’environ 450 millions d’euros, entre août et octobre 2022, que Le Monde a pu retracer à partir d’enregistrements douaniers russes, de données maritimes et d’images satellites. | |
| |
| |
| |
| |
| |
| Fin juillet 2022, les deux modules sont encore visibles sur le chantier de Tianjin (Chine).Fin juillet 2022, les deux modules sont encore visibles sur le chantier de Tianjin (Chine). | |
| Le 17 août, ces deux parties du deuxième train de liquéfaction, qui pèsent plus de 20 000 tonnes, sont chargées à bord d’un imposant navire de transport, le Xin Guang Hua.Le 17 août, ces deux parties du deuxième train de liquéfaction, qui pèsent plus de 20 000 tonnes, sont chargées à bord d’un imposant navire de transport, le Xin Guang Hua. | |
| Le navire va livrer en octobre les deux modules à Mourmansk, à 6 000 kilomètres de là.Le navire va livrer en octobre les deux modules à Mourmansk, à 6 000 kilomètres de là. | |
| Si Technip Energies ne conteste pas ces livraisons, l’entreprise assure n’avoir enfreint aucune règle, car il s’agit de « modules de type “utilities” [“commodités”] », suggérant que ces pièces, peu stratégiques, ne seraient pas concernées par les sanctions sur le GNL. Or, selon notre analyse, non seulement elles sont essentielles au projet, mais elles font aussi possiblement l’objet de sanctions. Les modules TMR005 et TMP005, destinés respectivement à l’alimentation électrique et à l’alimentation en gaz divers du site, « sont les plus importants » de l’usine, explique le constructeur chinois Bomesc sur son site. Ils ont d’ailleurs été déclarés auprès des douanes russes comme intervenant dans la liquéfaction du gaz naturel, situation explicitement visée par les sanctions européennes. Technip Energies n’a pas souhaité commenter ce point. Le ministère de l’économie, chargé de faire respecter les sanctions en France, se contente de rappeler que leur application « relève d’une analyse au cas par cas ». | |
| |
| Dans ce type de situations, « il existe un risque juridique fort que les entreprises doivent évaluer », explique l’avocate Salomé Lemasson, spécialiste des sanctions internationales. Si les sanctions imposent de renoncer à certains contrats, elles exposent aussi le prestataire à des poursuites des clients qui s’estimeraient lésés et à des pénalités financières. Au moment de faire ce choix, Technip Energies a mandaté le cabinet de lobbying Brunswick pour plaider sa cause auprès des ministères de l’environnement et de l’économie. Objectif : « soutenir Technip Energies dans le cadre de sa sortie ordonnée du projet Arctic LNG 2 », selon la déclaration qu’en fait le cabinet sur le registre français du lobbying. Aucun des participants à ces discussions n’a souhaité s’exprimer sur le sujet. | |
| |
| « Les sanctions ont fonctionné jusqu’à un certain point, mais leur suivi et leur mise en application ont été défaillants », déplore Isaac Levi, analyste au Centre for Research on Energy and Clean Air. Plusieurs cas de contournements des règles ont été documentés depuis le printemps 2022, notamment dans l’exportation d’hydrocarbures russes, sans forcément donner lieu à des poursuites en Europe. Difficile, selon M. Levi, de savoir dans quelle mesure cette situation est le fruit de la complexité des mécanismes de sanctions ou d’un manque de volonté politique. « C’est un droit qui est régi au niveau européen, mais il y a en pratique des disparités dans leur mise en œuvre selon les Etats », ajoute Sophie Dumon-Kappe, avocate chez DS Avocats. | |
| |
| Un schéma de sortie qui a facilité la poursuite du projet | |
| Qu’il ait violé ouvertement ou non les réglementations, Technip Energies semble en tout cas avoir tout fait pour limiter ses pertes financières. Si le groupe affirme au Monde avoir renoncé à « environ 2 milliards d’euros » en se retirant d’Arctic LNG 2, cela confirme en creux qu’il a sécurisé le paiement de 5 milliards d’euros pour le travail déjà effectué en trois ans. | |
| |
| Par ailleurs, la manière dont Technip Energies s’est retiré de ses filiales dévolues au projet interroge. Fin octobre 2022, moins d’une semaine après l’arrivée des derniers modules à Mourmansk, l’entreprise transfère de la France aux Emirats arabes unis le siège social de Novarctic et de Gydan LNG, les deux joint-ventures montées avec ses partenaires européens et russes. La pétromonarchie, réputée pour sa discrétion financière, échappe aux sanctions européennes : les sociétés émiraties qui n’opèrent pas en Europe peuvent théoriquement poursuivre leurs relations d’affaires avec les Russes. Interrogé sur les raisons de ces déménagements, Technip Energies n’a pas répondu. | |
| |
| Après ces quelques mois aux Emirats, Technip Energies cède finalement le 5 mai 2023 ses parts dans les joint-ventures à Vertex Engineering, une société émiratie créée deux mois auparavant, dont l’identité et la nationalité des actionnaires sont inconnues. Les termes et le montant de la transaction n’ont pas été rendus publics. | |
| |
| La finalisation de la sortie de Technip Energies n’a pas désorganisé le chantier. Au contraire, les livraisons depuis la Chine des modules de la deuxième usine, fabriqués sous la houlette du groupe français avant les sanctions, ont repris dès les jours suivants. De mai à septembre 2023, les navires Pugnax et Audax du groupe néerlandais Red Box, spécialiste du transport maritime lourd dans l’Arctique, transportent quatre parties de l’usine, dont le module TMP002, qui abrite l’unité responsable du fractionnement du gaz, ciblée sans équivoque par les sanctions européennes. Selon des données de transport maritime, la livraison a été assurée par une compagnie luxembourgeoise, The Shipowners’ Club. | |
| |
| |
| Le navire Audax de Red Box a transporté les modules TMR-001 et TMR-002 du deuxième train de liquéfaction d’Arctic LNG 2, comme le montre cette photographie publiée sur VK en août 2023. | |
| Autant Red Box que le Shipowners’ Club pourraient avoir enfreint la réglementation européenne, selon plusieurs avocats sollicités par Le Monde. Les transferts et l’assurance de biens sous sanctions sont en effet ciblés, au même titre que le commerce de ces produits. Le dirigeant de Red Box, Philip Adkins, rétorque n’avoir « aucune raison d’être d’accord » avec le fait que ses activités « ne seraient pas conformes aux réglementations, de quelque manière que ce soit », sans donner plus de précisions. The Shipowners’ Club n’a pas répondu à nos sollicitations. | |
| |
| Pour le chercheur Frédéric Lasserre, ces exemples montrent qu’« il y a des entreprises qui continuent de participer à Arctic LNG 2 et qui jouent beaucoup sur la marge d’interprétation des sanctions. Les sociétés russes se montrent également très actives pour essayer de trouver des moyens de contourner les règles ». Selon lui, ces pratiques ont allégé la menace qui pesait sur la construction de l’usine au printemps 2022. | |
| |
| Le 14 septembre, les Etats-Unis ont pris des mesures de sanction ciblant spécifiquement Arctic LNG 2. Plusieurs acteurs-clés du projet sont visés, comme la société émiratie Green Energy Solutions, qui assure désormais des prestations d’ingénierie à la place des acteurs européens, et JSC Energies, anciennement Technip Energies Rus. Mais l’enjeu de ces sanctions, tardives, n’est désormais plus tant de bloquer le projet que d’essayer de le retarder et d’en réduire la rentabilité. Et comme l’Union européenne n’a pas interdit l’importation de GNL russe, il est probable que des méthaniers traversent d’ici quelques mois l’océan Arctique pour acheminer le gaz de Gydan en Europe. | |
| |
| |
| Cette enquête a été réalisée avec les contributions d’ARIA, une ONG spécialisée dans les enquêtes sur l’énergie et l’environnement, de la plate-forme d’investigation Data Desk et du média d’investigation allemand Paper Trail Media, qui a enquêté sur la contribution du groupe industriel Linde au projet. | |
| Vous avez des informations à nous transmettre ? | |
| N'hésitez pas à contacter de façon sécurisée notre équipe enquêtes, qui se tient à votre disposition pour échanger avec vous si vous disposez d'informations ou de documents d'intérêt public. | |
| |
| Jérémie Baruch, Adrien Sénécat, Arthur Carpentier et Solène Reveney (design) | |
| NOS LECTEURS ONT LU ENSUITE | |
| De nombreux aéroports français de nouveau évacués après des alertes à la bombe | |
| |
| Aujourd’hui à 14h14 | |
| La justice française délivre quatre mandats d’arrêt contre les plus hauts commandants de l’armée syrienne | |
| |
| Aujourd’hui à 12h15 | |
| A la télévision israélienne, la fabrique des héros et la justification de la vengeance sur Gaza | |
| |
| Aujourd’hui à 11h00 | |
| Paris 2024 : le président russe, Vladimir Poutine, accuse le CIO de « discrimination ethnique » | |
| |
| Aujourd’hui à 14h59 | |
| Guerre en Ukraine, en direct : le point sur la situation à la mi-journée | |
| |
| Aujourd’hui à 12h36 | |
| Enquête vidéo : Comment le mégaprojet gazier russe Arctic LNG 2 a continué malgré les sanctions internationales | |
| |
| Aujourd’hui à 06h30 | |
| CONTRIBUTIONS | |
| Bienvenue dans l’espace des contributions | |
| Pour améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation. | |
| Voir les contributions | |
| </ifauth> | |
| </hidden> | |