Utilisateur non connecté
elsenews:spot-2023-10:lemonde5cadres5imposteurs [ElseNews]

Outils pour utilisateurs

Outils du site


elsenews:spot-2023-10:lemonde5cadres5imposteurs

Différences

Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.

Lien vers cette vue comparative

Les deux révisions précédentes Révision précédente
elsenews:spot-2023-10:lemonde5cadres5imposteurs [25/12/2025/H21:58:22]
216.73.216.167 supprimée
— (Version actuelle)
Ligne 1: Ligne 1:
-~~NOTOC~~ 
-@DATE@ 
  
- 
- 
----- 
-====== [Le Monde – Ces jeunes cadres atteints du syndrome de l’imposteur]( ====== 
- 
-[Le Monde – Ces jeunes cadres atteints du syndrome de l’imposteur](https://www.lemonde.fr/campus/article/2023/10/25/ces-jeunes-cadres-atteints-du-syndrome-de-l-imposteur-on-passe-au-mieux-pour-une-fausse-modeste-au-pire-pour-une-personne-insupportable_6196303_4401467.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default ) 
- 
-<hidden Article Complet (utilisateurs connectés)> 
-<ifauth @user> 
- 
-Vous pouvez partager un article en cliquant sur l’icône de partage en bas à droite de celui-ci. 
-La reproduction totale ou partielle d’un article, sans l’autorisation écrite et préalable du Monde, est strictement interdite. 
-Pour plus d’informations, consultez nos conditions générales de vente. 
-Pour toute demande d’autorisation, contactez syndication@lemonde.fr. 
-En tant qu’abonné, vous pouvez offrir jusqu’à cinq articles par mois à l’un de vos proches grâce à la fonctionnalité « Offrir un article ». 
- 
-https://www.lemonde.fr/campus/article/2023/10/25/ces-jeunes-cadres-atteints-du-syndrome-de-l-imposteur-on-passe-au-mieux-pour-une-fausse-modeste-au-pire-pour-une-personne-insupportable_6196303_4401467.html 
- 
- M CAMPUS 
-Ces jeunes cadres atteints du syndrome de l’imposteur 
-Jeunes étudiants ou cadres brillants éprouvent le sentiment de ne pas mériter leur place, de ne pas avoir les compétences requises, avec la peur qu’un jour leur « imposture » soit démasquée. 
-Par Séverin Graveleau 
-Par Séverin Graveleau 
-Par Séverin Graveleau 
-Aujourd’hui à 05h00, modifié à 14h32 
-Lecture 5 min 
-Article réservé aux abonnés 
-Offrir 
- 
-PAUL BOUTEILLER 
-« J’ai sans doute eu de la chance ! » La première fois que Morgane (le prénom a été modifié), 23 ans, a eu affaire à cette « petite voix dans la tête, insidieuse », qui lui dit qu’elle ne mérite pas vraiment ses réussites, c’était pour son bac scientifique, décroché en 2017 avec 20 de moyenne. Depuis, ce sentiment ne l’a jamais quittée, malgré son succès quasi systématique en classe préparatoire, puis dans sa prestigieuse école d’ingénieurs, CentraleSupélec, dont elle vient d’être diplômée, mais aussi dans ses stages professionnels et ses activités personnelles, ou encore quand elle a décroché, récemment, une bourse de thèse de doctorat. 
- 
-Chaque fois Morgane se dit que, non, ce ne peut pas être grâce à son travail acharné, qu’elle est sans doute « tombée sur de “bons” examinateurs », qu’elle a réussi « avec [son] éloquence à faire illusion sur [ses] compétences » et, surtout, « qu’on ne va pas tarder à découvrir le pot aux roses ». 
- 
-Comme d’autres jeunes étudiants ou cadres brillants ayant accepté de témoigner sur Lemonde.fr, Morgane souffre du syndrome de l’imposteur, aussi qualifié de « sentiment d’imposture » ou de « complexe de l’usurpateur ». Mais difficile d’en parler ouvertement : « C’est tellement absurde, comme ressenti ! On passe au mieux pour une fausse modeste, au pire pour une personne insupportable », estime la jeune femme. 
- 
-Lire aussi : 
-Les MBA se féminisent, non sans difficultés : « Le plus gros problème des femmes, c’est qu’elles doutent d’elles-mêmes » 
-Les personnes concernées par ce sentiment ont en effet « souvent du mal à l’exprimer, alors même que le fait de lever le masque et de verbaliser son ressenti est la première étape pour apprendre à vivre avec lui et le dépasser », commente le psychologue et docteur en psychopathologie Kévin Chassangre. Auteur d’une thèse et de plusieurs ouvrages sur le sujet (dont Le Syndrome de l’imposteur, Mardaga, 2022), il a participé à populariser le concept depuis cinq ans en France. 
- 
-Depuis, le spécialiste constate même un petit effet de mode, ou plutôt un effet Barnum : beaucoup de personnes s’identifient désormais à ce « ressenti, qui n’est pas une maladie », sans en avoir pour autant tous les signes caractéristiques. Il les rappelle donc : attribution de ses succès à des facteurs extérieurs, impression de jouer un rôle, peur d’être démasqué, « mais aussi, et surtout, ce sentiment d’anxiété ou de culpabilité qui peut mettre en souffrance ». 
- 
-Loin d’être anodin 
-Car ce complexe, lorsqu’il est réel, est loin d’être anodin, notamment dans la vie étudiante et professionnelle, puisqu’il peut se traduire « par une insatisfaction chronique, une focalisation sur la performance, un surinvestissement pour avoir le sentiment d’être à la hauteur (avec le risque de burn-out qui va avec), mais aussi par des stratégies inconscientes de procrastination, voire d’autosabotage », complète le spécialiste. 
- 
-Morgane n’en est heureusement pas arrivée là. Une psychothérapie lui a permis de questionner son rapport à ses parents, pas toujours « valorisants et bienveillants » avec elle, ainsi que les « très fortes exigences » de son père depuis qu’elle est petite. Celles-ci ne sont sans doute pas étrangères à ce sentiment d’imposture dont elle se libère progressivement. 
- 
-Pour ce faire, elle multiplie les « mantras », qu’elle écrit même parfois noir sur blanc (« je le mérite », « j’ai montré ce que je vaux », « je me fais plaisir »). Apprendre à se montrer moins perfectionniste, à apprécier les compliments à leur juste valeur et à être plus indulgent avec soi-même, cela prend du temps. 
- 
-Lire aussi : 
-Direction d’entreprise : « Les femmes présentes dans les conseils d’administration ne souffrent plus du syndrome de l’imposteur » 
-Formalisé à la fin des années 1970 par Pauline Rose Clance et Suzanne Imes, deux psychologues américaines, le syndrome de l’imposteur serait susceptible de concerner 70 % de la population à un moment ou un autre de la vie, selon le Journal of Behavioral Science. Mais la période des études supérieures, qui plus est dans des formations compétitives, ainsi que l’entrée dans la vie active s’y prêtent particulièrement. Car ce sont des moments de transition où le jeune découvre de nouveaux environnements, « avec des attentes et des normes implicites qu’il doit comprendre et endosser pour pouvoir y répondre le plus justement possible », explique Dominique Monchablon, psychiatre et cheffe de service au Relais étudiants lycéens de Paris, où l’on accompagne les étudiants ayant besoin d’un suivi psychologique. 
- 
-« Les responsables de formation qui nous sollicitent pour des conseils disent être de plus en plus régulièrement confrontés à cette question du sentiment d’imposture chez leurs étudiants, notamment dans les formations professionnalisantes de type droit, santé, journalisme, etc. », commente la médecin. Elle met d’abord cette libération de la parole sur le compte de la crise du Covid-19 : « Cet événement a changé la relation entre les formateurs et les étudiants, qui se confient à eux plus spontanément sur leurs troubles psychologiques. » En cause aussi, selon elle, les politiques de promotion de la diversité, qui permettent à des jeunes issus de milieux non favorisés d’accéder à des formations élitistes : « Ils peuvent être pris dans des conflits de valeurs et de légitimité », débouchant sur ce sentiment d’imposture. 
- 
-Lire aussi : 
-Sur Parcoursup, « les filles et les élèves des milieux défavorisés sous-estiment leur niveau » 
-La psychiatre constate également un « effet toboggan » récurrent chez des jeunes brillants, embarqués malgré eux dans une voie professionnalisante. « Ils attendent d’arriver sur le marché du travail pour se poser la question de leurs envies, de leurs valeurs, de qui ils sont… » Autant de questions tardives qui peuvent déboucher sur un sentiment d’imposture. 
- 
-Adrien, ingénieur en aéronautique de 27 ans, le dit autrement : « Je ne suis pas arrivé là par vocation. Quand on est perdu au lycée, fils de cadre et bon en maths, on suit la voie royale : la classe préparatoire. Puis, quand on est bon en prépa, on fait une grande école. On se sent normal, mais on nous répète déjà qu’on est l’élite de la France… » Ensuite, en devenant ingénieur généraliste, « on débarque un jour dans l’industrie en ayant l’impression de ne rien savoir faire de nos dix doigts, et on doit encadrer des techniciens qui ont bien plus de compétences que nous. On doit faire semblant, ça fait partie du process normal. Comment ne pas se sentir imposteur, au moins au début ? », interroge-t-il. 
- 
-« Tyrannie de l’apparence » 
-Et si ce sentiment était justement « le revers de la médaille du “Fake it until you make it” [« faites semblant jusqu’à ce que vous y arriviez »] qu’on nous rabâche dans les grandes écoles ? », s’interroge Noémie, 27 ans. Cette consultante en datascience, titulaire de deux masters, évoque « la petite musique régulièrement entendue en école de management selon laquelle la forme compte autant, si ce n’est plus, que le fond ». « On nous demande, d’une certaine manière, d’être des imposteurs. Il ne faut pas s’étonner qu’on finisse par y croire », résume-t-elle. Dans la même veine, cette « imposteuse invétérée », selon ses mots, pointe du doigt, comme d’autres personnes, les réseaux sociaux et leur « tyrannie de l’apparence ou de l’image idéale de soi qu’il faut renvoyer », qui alimenterait ce phénomène. 
- 
-Lire aussi : 
-Plongée dans les « prisons dorées » des multinationales : « C’était irrésistible. A 30 ans, je triplais, voire quadruplais mon salaire » 
-Que l’on parle de « syndrome » ou de « complexe » de l’imposteur, l’utilisation courante d’un terme médical ou pseudo-médical pour qualifier ce phénomène tend, en tout cas, à individualiser et psychologiser celui-ci, et laisse de côté ses raisons structurelles et sociétales : c’est l’avis de la sociologue du travail Marie-Anne Dujarier. Interrogée sur les causes possibles de ce sentiment d’imposture, elle rappelle que « tout métier repose sur l’apprentissage de compétences mais aussi d’un rôle, avec ses normes, son jargon, ses déguisements et ses attendus sociaux, parfois éloignés de ceux des individus ». 
- 
-Entre autres « hypothèses », la professeure de sociologie met aussi en avant un certain discours managérial en vogue « tendant à faire disparaître la responsabilité et la performance collective des travailleurs derrière d’hypothétiques compétences individuelles dont ils seraient seuls responsables ». Sans parler des cas « où la hiérarchie a un intérêt à ce que l’employé, sans expérience mais habile sur les tâches abstraites, ne soit pas complètement au clair sur ce qu’on attend de lui et sur son rôle réel dans certaines politiques (réduction de masse salariale, greenwashing, etc.) ». 
- 
-Autant de situations susceptibles d’accentuer un syndrome de l’imposteur qui, par ailleurs, ne présente pas que des inconvénients pour les personnes concernées ou les entreprises. Selon une étude publiée en 2022 par Basima A. Tewfik, maîtresse de conférences au Massachusetts Institute of Technology, les personnes qui ressentent ce sentiment d’illégitimité et ont ces questionnements existentiels sont davantage tournées vers les autres et appréciées pour leurs qualités relationnelles au travail. De quoi rassurer un peu Morgane, Noémie, Adrien et les autres. 
- 
-Séverin Graveleau 
-NOS LECTEURS ONT LU ENSUITE 
-Un remaniement ministériel aussi mystérieux que considérable en Chine 
- 
-Aujourd’hui à 06h35 
-Combien de prisonniers tentent chaque année de s’évader en France ? Et combien réussissent ? 
- 
-Aujourd’hui à 06h00 
-Après le déclenchement de la guerre Israël-Hamas, « Vladimir Poutine se frotte les mains » 
- 
-Aujourd’hui à 04h00 
-L’Algérie refuse d’accorder un visa à l’écrivaine Annie Ernaux 
- 
-Hier à 17h54 
-Emmanuel Macron surprend en proposant de mobiliser la coalition internationale contre l’EI pour « lutter contre le Hamas » 
- 
-Aujourd’hui à 06h48 
-Jean Garrigues, historien : « Les polémiques sur les massacres du Hamas révèlent les contradictions historiques entre des cultures de gauche irréconciliables » 
- 
-Aujourd’hui à 06h30 
-CONTRIBUTIONS 
-Bienvenue dans l’espace des contributions 
-Pour améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation. 
-Voir les contributions 
-</ifauth> 
-</hidden> 
× iphelper toolbox

you see this when javscript or css is not working correct

Untested
IP Address:
First usable:
Subnet:
Last usable:
CIDR:
Amount of usable:
Network address:
Reverse address:
Broadcast address:

elsenews/spot-2023-10/lemonde5cadres5imposteurs.1766696302.txt · Dernière modification: 25/12/2025/H21:58:22 de 216.73.216.167