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-====== Le Monde (4/20) – Après les émeutes, les élus de banlieue désabusés + ils refusent leurs responsabilités ====== 
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-[Le Monde – Après les émeutes, les élus de banlieue désabusés par l’absence de réponse de Macron : « Les mesures ne sont jamais là »](https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/10/06/trois-mois-apres-les-emeutes-emmanuel-macron-tarde-a-prendre-la-mesure-de-la-crise-des-banlieues_6192720_823448.html#xtor=AL-32280270-%5Bdefault%5D-%5Bandroid%5D ) 
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-https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/10/06/trois-mois-apres-les-emeutes-emmanuel-macron-tarde-a-prendre-la-mesure-de-la-crise-des-banlieues_6192720_823448.html 
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-POLITIQUE 
-Après les émeutes, les élus de banlieue désabusés par l’absence de réponse de Macron : « Les mesures ne sont jamais là » 
-Le comité interministériel des villes du 9 octobre a été annulé et le Conseil national de la refondation, jeudi 5 octobre, n’a débouché sur aucune annonce de la part du gouvernement. Le rendez-vous manqué de trop aux yeux des acteurs de terrain. 
-Par Louise Couvelaire et Laurent Telo 
-Par Louise Couvelaire et Laurent Telo 
-Par Louise Couvelaire et Laurent Telo 
-Aujourd’hui à 05h30, modifié à 09h34 
-Lecture 11 min 
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-La première ministre, Elisabeth Borne, avant une réunion du Conseil national de la refondation, à l’hôtel Matignon, à Paris, le 5 octobre 2023. THOMAS SAMSON / AFP 
-Sa nomination a été une surprise, son profil l’est tout autant. A 46 ans, Sabrina Agresti-Roubache, la secrétaire d’Etat chargée de la ville, en poste depuis deux mois et demi, n’a pas franchement les manières policées des serviteurs de l’Etat bien nés, mais elle a la niaque. Et la tchatche. L’enfant de la cité Félix-Pyat, à Marseille, devenue productrice de films et nouvelle venue en politique – elle a été élue députée Renaissance en juin 2022 –, fustige « ces mecs qui ont tout cramé cet été » et qui, « comme l’a dit le président de la République, ne sont plus civilisés », lorsqu’elle évoque les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel M., tué par un policier le 27 juin à Nanterre lors d’un contrôle. 
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-Lire aussi : 
-Remaniement : la Marseillaise Sabrina Agresti-Roubache promue secrétaire d’Etat à la ville 
-Elle dit ne pas avoir été nommée « pour rester planquée dans son bureau » et se « fout » de ce qu’on dit d’elle dans les couloirs des ministères et dans les dîners en ville parisiens, après l’interview qu’elle a accordée au Journal du dimanche (JDD), le 6 août. Soit la première d’un membre du gouvernement dans l’hebdomadaire désormais dirigé par l’ex-rédacteur en chef de Valeurs actuelles, Geoffroy Lejeune, marqué à l’extrême droite. 
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-« Elle a l’air de vouloir faire », « elle a l’air déterminée », « elle serait proche du couple Macron », commentent, optimistes, ceux qui la rencontrent depuis son atterrissage précipité au gouvernement au lendemain des violences urbaines. Le moment est critique, on attend d’elle qu’elle bouscule tout, qu’elle fasse remonter tout en haut de la pile des préoccupations nationales le sujet toujours brûlant des banlieues. Ce lundi 2 octobre, dans son vaste bureau du boulevard Saint-Germain, à Paris, logé au sein du ministère de la transition écologique, l’un de ses deux ministères de tutelle avec le ministère de l’intérieur, elle est à la veille de son premier grand rendez-vous avec sa nouvelle vie. 
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-Dans une semaine doit se tenir, sous l’égide de la première ministre, Elisabeth Borne, le comité interministériel des villes (CIV), sorte de grand-messe avec élus, experts, associations… où se joue l’avenir de la politique de la ville. C’est à l’issue de cette réunion que des mesures en faveur des quartiers populaires devraient être annoncées. Ce rendez-vous, maintes fois reporté, est d’autant plus attendu que, trois mois après les émeutes qui ont sidéré le pays, il doit être à la hauteur de la réponse « immense » promise par Emmanuel Macron. 
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-« Aucune ambition pour les quartiers populaires » 
-La secrétaire d’Etat sait, dit-elle, que les associations et les élus de banlieues sont « au bout de leur vie ». « Moi aussi, ajoute-t-elle, je suis au bout de ma vie ! » Les premiers sont las d’être ignorés par un gouvernement qu’ils alertent depuis plus d’un an sur l’urgence de la situation : le décrochage des jeunes, les conséquences de l’inflation sur les habitants, les risques d’une explosion. La seconde est accablée par la misère dans laquelle les quartiers populaires sont enlisés. Elle en sait quelque chose, aime-t-elle rappeler, elle en vient. Depuis des semaines, pour préparer ce CIV, elle consulte à tout-va, concerte, associe… « Ce CIV, c’est le “go”, c’est ce que tous les acteurs attendent et ils ont raison. Je suis convaincue qu’il y aura un avant et un après », voulait-elle encore croire. Et patatras ! 
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-Lire aussi le récit : 
-Emeutes urbaines : devant des maires inquiets, Emmanuel Macron esquisse des pistes pour l’après 
-Dans la soirée du lundi 2 octobre, Sabrina Agresti-Roubache apprend que le CIV est annulé et qu’elle perd son premier arbitrage ministériel. Jusqu’au dernier moment, elle se bat pour le préserver à la date du lundi 9, consciente de la charge symbolique très négative d’un report pour tous ceux qui œuvrent au quotidien dans les banlieues. C’est sans compter avec la politique, ses enjeux de pouvoir et ses jeux de communication. C’est sans compter les ordres de l’Elysée : Emmanuel Macron a exigé que se tienne, au préalable, un Conseil national de la refondation (CNR) postémeutes. Un titre un peu ronflant pour évoquer une réunion de concertation avec des experts, des élus, des associations, etc. Sensiblement les mêmes qui auraient été présents au CIV… Mais l’exécutif semble si convaincu de son caractère impérieux qu’il justifie de reporter le comité interministériel, pourtant en construction depuis des semaines. 
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-Il faut désormais organiser à la hâte ce Conseil national de la refondation. Deux jours avant, une cinquantaine d’invitations sont envoyées pour ce nouveau rendez-vous, qui a eu lieu jeudi 5 octobre à 17 heures sous l’égide d’Elisabeth Borne, rue de Varenne. Et, comme prévu, il n’a débouché sur aucune annonce. Il n’est pas simple de décrypter la ligne élyséenne : selon les conseillers ministériels, il faudrait distinguer un CNR destiné à dresser un diagnostic pour apporter des réponses régaliennes aux émeutes, qui dépassent la question des quartiers populaires – seulement un tiers des villes touchées par les violences abriteraient un quartier prioritaire –, et la tenue, dans un deuxième temps, d’un CIV qui aura bientôt toute sa place, vraisemblablement fin octobre, pour annoncer un paquet de mesures concrètes en faveur des banlieues. 
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-Lire aussi : 
-Banlieues : le comité interministériel des villes de nouveau repoussé 
-« Trop c’est trop, tonne Gilles Leproust, maire communiste d’Allonnes (Sarthe) et président de l’association Ville & Banlieue, qui figure parmi les invités du CNR. Annuler le CIV et nous convoquer pour un CNR sorti du chapeau deux jours avant, ce sont des méthodes de travail insupportables et irrespectueuses. Le président de la République n’a aucune ambition pour les quartiers populaires. » 
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-« Je suis quelqu’un de fatigué… » 
-Il y a une autre raison, moins officielle et moins avouable, qui a poussé Emmanuel Macron à décaler le CIV : il est profondément insatisfait de sa feuille de route. En effet, le contenu du document préparatoire de quatre pages, diffusé par le secrétariat d’Etat à la ville aux participants, ne présage rien de spectaculaire. En tout cas trop loin de l’effet « waouh » escompté par le chef de l’Etat. Lequel espérait notamment des mesures fortes en matière de « politique de peuplement » (ou comment éviter la concentration des plus pauvres aux mêmes endroits), le cœur du sujet à ses yeux. 
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-Lire aussi : 
-Emeutes : le gouvernement accusé de « chercher à gagner du temps » sur les réponses à apporter 
-Ne restent que quelques semaines à Sabrina Agresti-Roubache pour contenter le président de la République. « Quelques mesures n’y changeront pas grand-chose, prévient Jean-Louis Borloo, ex-ministre de la ville de Jacques Chirac, considéré comme le père de la rénovation urbaine. C’est un sujet de mobilisation nationale. Sans souffle, sans la mobilisation de tous les acteurs – collectivités, organismes de formation, entreprises, caisses d’allocations familiales, France Travail [le dispositif qui remplacera Pôle emploi en 2024], fonds européen… –, rien n’y fera. C’est ma conviction absolue pour l’avoir vécu. » 
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-En attendant, les élus locaux et les acteurs de terrain ne comprennent pas grand-chose à cet imbroglio calendaire et, surtout, ne voient pas très bien comment éviter toute réplique, sans traiter, dans le même temps et avec la même force, le volet social. Dans la journée du lundi 2 octobre, Sabrina Agresti-Roubache, informée des tergiversations de l’exécutif sur le bouleversement du calendrier, espérait qu’un report de date du CIV n’aurait d’autre interprétation qu’une simple péripétie d’agenda. « Il ne faut pas se crisper sur les dates. Qu’on le fasse le 9 octobre ou à une autre date… », disait-elle. Le lendemain, à Matignon, serein, on répète la même chose : « Ça ira. » 
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-Lire aussi le décryptage : 
-Après les émeutes, rentrée morose dans les banlieues : « Sur le fond, rien n’est réglé » 
-Mais non, ça ne va pas. Pour Catherine Arenou, maire divers droite de Chanteloup-les-Vignes, la commune des Yvelines où devait se dérouler le CIV du 9 octobre, « ce nouveau report révèle une absence de prise de conscience de la gravité de la situation. Une fois encore, cela nous dit que nous ne sommes pas sur les radars ». Mohamed Mechmache, acteur historique des quartiers populaires et fondateur de la coordination nationale Pas sans nous, chargé par le gouvernement, en mars, de présider une commission nationale « participation citoyenne des quartiers », n’a plus qu’un soupir en réserve : « Je suis quelqu’un de fatigué… » « Comme le sujet n’est porté nulle part et par personne dans la durée, chaque fois on réinvente l’eau tiède », résume Saïd Hammouche, fondateur de Mozaïk RH, cabinet de conseil en recrutement spécialisé dans la diversité. 
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-« Les mesures ne sont jamais là » 
-Le coup de massue de trop, peut-être, après un début d’été plein d’espoirs. Le 26 juin, Emmanuel Macron est de retour sur le Vieux-Port, deux ans après avoir lancé, en septembre 2021, le plan Marseille en grand, soit 5 milliards d’euros publics débloqués pour rattraper le retard d’aménagement de la cité phocéenne. Le président de la République profite de sa visite dans cette « ville test » pour donner le top départ de Quartiers 2030, un plan tout beau, tout neuf, qui doit définir les contours de la politique de la ville des prochaines années, en accord avec les promesses de sa dernière campagne présidentielle. A rebours, aussi, des rendez-vous sans cesse manqués du premier quinquennat. 
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-Lire aussi le récit : 
-Depuis Marseille, Emmanuel Macron tente de retrouver son élan perdu après des mois de crise 
-Car entre Emmanuel Macron et les quartiers populaires, c’est une histoire houleuse. Dès 2017, il annonce des coupes budgétaires, le gel des emplois aidés et la baisse des aides aux logements. En réaction, en octobre 2017, élus et associations lancent l’« appel de Grigny » : « Tout va craquer ! » Le président de la République appelle alors à la rescousse l’emblématique Jean-Louis Borloo. A lui de concocter un plan de mobilisation : 164 pages que le chef de l’Etat balaye en deux phrases, le 22 mai 2018, devant un parterre de 600 invités, à l’Elysée : « Quelque part, ça n’aurait aucun sens que deux mâles blancs [lui-même et Borloo], ne vivant pas dans ces quartiers, s’échangent l’un un rapport et l’autre disant : “on m’a remis un plan, je l’ai découvert”. C’est pas vrai, ça ne marche plus comme ça. » Merci, au revoir. 
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-​​Le même jour, le locataire de l’Elysée installe, à la place, le Conseil présidentiel des villes (CPV). Composé de vingt-cinq personnalités issues ou œuvrant dans les quartiers, il est censé être le laboratoire à idées du président de la République. Le CPV ne produit quasiment rien et s’éteint sans que personne ne l’ait vraiment décidé. Et sans que M. Macron n’ait jamais revu ses membres. Si on résume… Exit Borloo, place au CPV. Exit le CPV, place à la commission sur la participation citoyenne. Exit le CIV, place au CNR. 
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-Lire aussi : 
-Macron ne veut « pas de plan banlieues »… et n’en présente donc pas 
-Une litanie d’acronymes qui masque mal les atermoiements récurrents d’un exécutif en panne de solutions innovantes. « Au bout du bout, les mesures ne sont jamais là, regrette Gilles Leproust. Emmanuel Macron avait promis en novembre 2017 de voir régulièrement les maires, il ne nous a jamais revus. Nous lui avons demandé un rendez-vous cinq à six fois depuis, nous ne l’avons jamais obtenu. Le CIV avait déjà été repoussé quatre fois pour laisser le président intervenir en premier lors des annonces de Quartiers 2030, nous avait-on expliqué. » 
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-« Vous n’arrivez pas à bout de 50 jeunes ? » 
-Le chef de l’Etat souhaite en effet en dévoiler lui-même les mesures. Le 26 juin, donc, à Marseille, il annonce quelques dispositifs : l’accueil de 8 heures à 18 heures dans les collèges et dès 2 ans en milieu scolaire dans les quartiers sensibles, la généralisation des cités éducatives, un soutien à l’entrepreneuriat et le lancement d’un concours international d’architectes pour rénover dix quartiers. Des annonces qui déçoivent mais qui doivent, si les acteurs du secteur ont cette fois bien tout compris, en appeler d’autres, d’envergure cette fois, révélées lors du prochain CIV. Pour Yassine Belattar, artiste proche du chef de l’Etat, ce « discours de Marseille » est l’amorce du grand soir d’Emmanuel Macron sur les banlieues : « Ce jour-là, le président veut allumer la lumière, mais dès le lendemain, il doit éteindre le feu. » Le 27 juin, à Nanterre, Nahel M. meurt. 
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-Lire aussi : 
-Entre Emmanuel Macron et les banlieues, le rendez-vous manqué 
-Trois jours plus tard, entre deux cellules de crise à l’Elysée, Elisabeth Borne tente de présider un CIV, maintenu cette fois, malgré un contexte national sous tension extrême. Face à une première ministre qui arrive en retard et repart avant la fin, des élus locaux aux yeux cernés par la gestion nocturne des émeutes et seize membres du gouvernement guère plus fringants… 
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-« C’était surréaliste, raconte Catherine Arenou, maire de Chanteloup-les-Vignes. L’improvisation totale. Au départ, le CIV devait avoir lieu dans ma commune, mais vu les circonstances, c’était trop dangereux. J’annule la venue de la première ministre. » Le CIV est rapatrié à Matignon. La version officielle de la Rue de Varenne diffère sensiblement : « Au vu du contexte particulier, il a été décidé de le faire dans un endroit plus solennel, pour signifier que la politique de la ville demeurait une politique prioritaire du gouvernement », indique alors le cabinet de la première ministre. 
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-Lire aussi le décryptage : 
-Comité interministériel des villes : grande déception des représentants des quartiers face aux réponses du gouvernement 
-Un CIV escamoté, dénaturé, car, pour l’heure, l’urgence est au rétablissement de l’ordre public. « On n’a parlé que de répression, poursuit Catherine Arenou. Avec le recul, il ne pouvait rien se passer à cette réunion. Elle n’aurait pas dû se tenir à ce moment-là. » Elle dure plus de deux heures. Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur, égrène les chiffres des actes de vandalisme – 242 bâtiments publics brûlés –, ceux des forces de l’ordre déployées, déjà répétés sans cesse sur les chaînes d’info. Eric Dupond-Moretti, garde des sceaux, dort d’un œil, ses collègues sont rivés à leur téléphone. 
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-« Le gouvernement semblait complètement déconnecté, se désole Anne-Claire Boux, membre de Ville & Banlieue, adjointe chargée de la politique de la ville à la Mairie de Paris, alors qu’on se posait la question de savoir comment on allait faire pour apaiser le pays et ne pas plonger dans le chaos. Mais on ne nous a pas demandé comment coopérer. Comme si on n’existait pas. » Lors de ce CIV du 30 juin, on frôle les incidents de séance. Hélène Geoffroy, maire socialiste de Vaulx-en-Velin (métropole de Lyon), s’enquiert auprès de ses voisins : « Ils nous prennent pour qui ? » Mohamed Mechmache grommelle : « Je me demande ce que je fais là », en rangeant ses affaires. Un conseiller d’Elisabeth Borne le rattrape in extremis. Le débriefing est unanime, lucide et sans appel : ce CIV a fait pschitt. 
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-« La politique du chéquier, c’est fini » 
-Durant tout l’été, la France retrouve le calme tandis que l’exécutif s’agite. Mais aucun signal ne rassure les acteurs des quartiers. Lors d’un déplacement dans l’Essonne début juillet, Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, déclare ne pas vouloir mettre plus d’argent dans les quartiers : « On ne rétablit pas le désordre de la nation par le désordre des comptes publics. » Dans les colonnes du Point, le 23 août, Emmanuel Macron dit vouloir s’atteler à « reciviliser » les quartiers. Quelques jours plus tard, en marge de l’université d’été du Medef, Olivier Dussopt, ministre du travail, annonce la suppression de 15 000 emplois aidés. 
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-Lire aussi la tribune : 
-Emeutes urbaines : « Il ne faut jamais oublier les banlieues. C’est une faute morale, politique et civilisationnelle » 
-Et surtout, le 20 juillet, coup de théâtre. Olivier Klein, l’ancien maire de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), est débarqué, au bout d’un an, du ministère de la ville et du logement. Sabrina Agresti-Roubache lui succède, mais pour une partie seulement. Car, au passage, la ville perd son ministère, perd le logement, et se retrouve rétrogradée au rang de secrétariat d’Etat. Plus inquiétant, selon les spécialistes, la ville subit désormais la double tutelle du ministère de la transition écologique et de l’intérieur. Un symbole écrasant interprété comme une volonté de réduire le sujet banlieues à la question sécuritaire. 
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-Jusqu’à la dernière minute, Olivier Klein devait être maintenu, mais son poids au sein du gouvernement s’est effiloché à mesure qu’il attendait, vainement, une parole forte du chef de l’Etat sur son sujet. En froid avec une bonne partie des députés Renaissance, il n’obtiendra jamais d’arbitrage en sa faveur. Ses désaccords avec la première ministre sur les problématiques du logement scellent son éviction. On remplace un ancien élu local qui s’y connaît par une réalisatrice que personne ne connaît. 
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-Sabrina Agresti-Roubache, elle, démarre très fort. Le 6 août, elle clame dans Le JDD : « La politique du chéquier, c’est fini. » Alimentant ainsi l’idée que des milliards d’euros ont déjà été déversés dans les banlieues. Début octobre, dans son bureau, elle assume « ne pas être une spécialiste de la politique de la ville », mais estime pouvoir « incarner le sujet postémeutes ». En effet, la productrice de documentaires et de films maîtrise sans doute davantage la mise en scène que son discret prédécesseur, une qualité sur laquelle les acteurs des quartiers sont prêts à miser. « Elle est ambitieuse ? Elle a très envie de marquer l’histoire ? Elle a l’oreille du président ? Si ça peut nous servir pour avancer… », espère Damien Allouch, maire socialiste d’Epinay-sous-Sénart (Essonne). 
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-Lire aussi le reportage : 
-Emeutes urbaines : dans l’Essonne, Bruno Le Maire plaide pour « la fermeté » plutôt que pour « un nouveau plan banlieues » 
-Mais, jeudi 5 octobre, Gilles Leproust est sorti perplexe du CNR à Matignon : « Je n’ai rien entendu de neuf. Je ne sais pas à quoi ça a servi. » De son côté, Sabrina Agresti-Roubache se dit « contente ». Contente que « tout le monde ait partagé les mêmes constats et soit en phase sur les solutions ». Finalement, la nouvelle élue a vite intégré les pirouettes sémantiques du monde politique. Elle se dit encore « contente » d’avoir pu parler, en troisième orateur, de sa proposition de « professionnaliser les médiateurs sociaux pour créer des vocations ». Contente, enfin, d’avoir un peu plus de temps pour préparer le fameux CIV, à la fin du mois : « Je le perçois comme le début du reste de notre vie. » S’il est maintenu, bien entendu. 
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-Louise Couvelaire et Laurent Telo 
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