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-[Geospatial Intelligence et géopolitique : aspects d’une révolution en cours / Cairn.info](https://www.cairn.info/revue-defense-nationale-2016-10-page-103.htm#:~:text=Le%20Geoint%20ou%20la%20fusion%20de%20donn%C3%A9es&text=Le%20Geoint%20consiste%20%C3%A0%20collecter,dans%20le%20th%C3%A9%C3%A2tre%20d'op%C3%A9rations. ) 
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-<ifauth @user> 
-CAIRN.INFO : Matières à réflexion    
-Numéro 2016/10 (N° 795) 
-Geospatial Intelligence et géopolitique : aspects d’une révolution en cours 
-Philippe Boulanger 
-Dans Revue Défense Nationale 2016/10 (N° 795), pages 103 à 108 
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-Article  
-Le Geospatial Intelligence est un domaine d’activité en plein essor dans les armées françaises mais relativement méconnu. Il se définit non comme le voudrait la traduction par « renseignement géospatial » mais par fusion de données multicouches et multicapteurs. Mis en œuvre aux États-Unis depuis les années 1990 suivi de l’Angleterre et de l’Allemagne, il tend à se développer en France en cohérence avec le pilier stratégique « Connaissance et anticipation » défini dans le Livre blanc en 2008. Il représente une véritable révolution technologique, culturelle et institutionnelle en cours par la manière de concevoir et de produire l’information géolocalisée. Comment la révolution Geospatial Intelligence conduit-elle à apporter une meilleure aide à la décision ? Trois aspects sont abordés : l’essor du Geoint, son apport pour une meilleure qualité de l’information et les défis en cours pour l’armée française. 
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-L’essor du Geospatial Intelligence comme élément de puissance militaire 
-La naissance et l’essor du Geoint aux États-Unis 
-Le Geoint américain se développe dans la continuité des progrès technologiques géospatiaux depuis les années 1960 et dans le contexte géopolitique de la « fin de la guerre des étoiles » contre l’URSS. Il est lié à la recherche de la Global Information Dominance grâce au progrès des nouvelles technologies de l’information et de la communication à usage militaire (précision du ciblage, réseaux connectés), l’usage croissant des satellites, l’accélération du processus décisionnel, boucle OODA (observation, orientation, décision, action), la redécouverte de l’environnement humain dans la guerre de contre-insurrection et la lutte contre le terrorisme. La National Geospatial-Intelligence Agency (NGA) qui remplace en 2003 la National Imagery Mapping Agency (1996) et emploie 14 000 personnes environ, se spécialise dans le processus de fusion d’informations dit Multi-Int. Elle s’inscrit en outre dans un véritable écosystème Geoint qui intègre les universités et les groupes industriels, sans jamais cesser de monter en puissance depuis sa création. 
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-Le Geoint ou la fusion de données 
-La particularité majeure de la révolution Geoint en cours réside dans l’importance accordée à l’approche géographique dans sa dimension physique et humaine au profit du renseignement. La doctrine Geoint américaine produite par la NGA en 2006 et 2012 le met en évidence : « Le Geoint est l’exploitation et l’analyse de l’imagerie et de l’information géospatiale pour décrire et visualiser les facteurs physiques et les activités géolocalisées sur Terre » [1]. Elle retient d’ailleurs trois éléments essentiels : l’imagerie produite par les aéronefs (drones, avions, plateformes, satellites) qui permet de visualiser des données, le renseignement imagerie (interprétation de l’image) et l’information géospatiale (information géolocalisée). 
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-Le Geoint consiste à collecter et à analyser toute une série de sources, en théorie en temps réel, pour produire une information de qualité qui sera exploitée par le décideur militaire ou politique mais aussi par les unités dans le théâtre d’opérations. Il associe les différentes spécialités du renseignement (Sigint, Masint, Imint, Osint, Humint) en opérant un processus de fusion d’informations dans le temps et l’espace. La cartographie traditionnelle, l’imagerie spatiale, les sources ouvertes provenant de multiples capteurs, la géolocalisation en temps réel et l’analyse géopolitique fusionnent donc dans une nouvelle culture de la connaissance et de l’anticipation. 
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-Le développement récent du Geoint par d’autres États 
-Le Geoint américain constitue l’un des facteurs de puissance militaire que d’autres États tentent de maîtriser. En Allemagne et en Angleterre, son emploi est adopté à partir des années 2000. Le Service du renseignement fédéral et le Centre de géo-information en Allemagne, le Defense Geospatial Intelligence Fusion Center en Angleterre le mettent en œuvre en suivant étroitement les principes fixés par la doctrine américaine. Le Joint Doctrine Publication anglais (2011) s’accompagne d’un intérêt croissant pour l’étude de la géographie humaine à partir des expériences des guerres d’Irak et d’Afghanistan [2]. En Inde, le domaine du Geoint connaît aussi un plein essor en raison d’une politique spatiale dynamique et une restructuration du renseignement à partir de 2002. En Israël et en Chine, le besoin d’un renseignement spatialisé est également identifié. Parallèlement, certaines organisations internationales disposent de telles capacités, comme l’Alliance atlantique ou encore l’Union européenne, qui bénéficie du Centre satellitaire de Torrejon depuis 2002 pour apporter un soutien à la gestion de crises. 
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-En France, la référence au Geoint apparaît officiellement pour la première fois dans le Rapport sur l’évaluation du cadre juridique applicable aux services de renseignement par les députés Jean-Jacques Urvoas et Patrice Verchère à l’Assemblée nationale en mai 2013. Il s’impose concrètement dans la réforme engagée par la Direction du renseignement militaire depuis mai 2014 [3] qui crée une synergie entre la géographie, le renseignement et l’imagerie spatiale. La création du Centre de renseignement géographique interarmées, inauguré en janvier 2015, témoigne de cette montée en puissance. 
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-La mise en pratique du Geoint, en France comme dans d’autres États, constitue une véritable rupture en apportant une meilleure maîtrise dans la prise de décision. 
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-Le Geoint, une rupture culturelle et stratégique de la connaissance 
-La valorisation de la géopolitique opérationnelle 
-La géopolitique est généralement considérée comme une discipline académique rattachée à la géographie, dont l’intérêt est d’étudier les rivalités de pouvoirs entre différents acteurs sur un territoire donné. De tout temps, les théoriciens de la stratégie préconisent l’étude des territoires et des rapports de force entre les adversaires. Que ce soit Sun Tsé dans L’Art de la guerre au VIe siècle avant J.-C., Nicolas Machiavel dans L’Art de la guerre (1521), Antoine-Henri Jomini dans Précis de l’art de la guerre (1838) ou bien d’autres traités, l’analyse spatialisée est un élément central. Alors que la géographie apparaît encore synonyme de cartographie, le Geoint provoque une véritable mutation de la notion d’analyse spatialisée des stratégies d’acteurs. 
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-Ces mutations se rencontrent, d’abord dans le processus d’analyse qui comprend généralement trois phases : collecte et recherche des informations ; analyse, traitement et interprétation ; visualisation et réalisation de produits. Le processus Geoint permet de générer une accélération de celui-ci, d’élaborer une synthèse des données plus rapide et enfin, de renouveler l’analyse géopolitique par l’accès à une plus grande diversité d’informations. La deuxième mutation porte sur le bouleversement de la notion d’échelles géographiques que sont le terrain, le théâtre d’opérations, l’environnement géostratégique. Grâce aux outils numériques le Geoint atténue cet emboîtement d’échelles en permettant le passage de l’une à l’autre. Finalement, le Geoint replace au centre de la démarche analytique l’espace géographique, souvent considéré par le passé comme un simple décor de théâtre immuable et aux effets relatifs. L’analyse des réseaux de passeurs de réfugiés clandestins entre la Libye et l’Europe du Sud par exemple, est permise grâce à la fusion des données relatives à l’environnement physique (terrestre et maritime), la géolocalisation des individus et l’identification des groupes. Ce renouvellement de la géopolitique à des fins opérationnelles pose toute une série de questions sur la méthodologie à employer. À ce jour, seule la doctrine américaine donne à comprendre une méthode d’analyse connue sous le nom de Activited Based Intelligence définie en 2006 et en 2012 par la NGA dans Geospatial Intelligence in Joint Operations [4]. 
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-La mise en œuvre d’une nouvelle représentation cartographique 
-Le processus Geoint ou Multi-Int provoque d’autres mutations. Il prend en compte une masse d’informations issues de différents capteurs, ce qui pose aussi la question de sa gestion et de son exploitation. Il intègre en particulier l’ensemble des types d’espaces, qu’ils soient physiques (terre, mer, air) ou immatériels (cyber-espace, infosphère, hertzien). Il favorise également la création de nouveaux supports visuels et une nouvelle interaction des informations entre elles. Il génère de fait une nouvelle discipline de synthèse au centre de l’information géographique, de l’analyse géopolitique et de la représentation cartographique. 
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-L’une des finalités du processus Geoint consiste à apporter une information accessible au décideur grâce à une nouvelle représentation cartographique. Les nouvelles technologies permettent de créer des cartes interactives en trois dimensions donnant toutes les informations géolocalisées issues du renseignement électromagnétique, des réseaux sociaux, des sources ouvertes académiques, du renseignement humain de terrain. Cette dynamique favorise une véritable révolution cartographique qui dépasse l’emploi habituel des systèmes d’information géographique, en attendant la diffusion du Geoint 3.0 qui devrait permettre de cartographier l’information en temps réel à partir de toutes les données numériques disponibles sur un socle physique géoréférencé. 
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-Une révolution dans l’aide à la décision 
-Cette révolution dans les outils traditionnels d’aide à la décision se traduit d’abord par la nature et la qualité des données à haute valeur ajoutée. Le Geoint réalise des produits spécifiques au profit d’un ensemble d’acteurs (du décideur politique aux chefs d’unités tactiques) sous la forme d’un support visuel composé d’une représentation spatiale et de commentaires concis résultant de l’analyse géopolitique. Sur un sujet donné et dans un délai de plus en plus court, le décideur dispose ainsi de la synthèse d’une variété d’informations géolocalisées et cohérentes, sous forme d’approche prédictive (anticipation). 
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-En somme, le Geoint apporte dans le processus de décision une qualité de précision, de visualisation et d’analyse jusqu’alors inconnue ou inaccessible. Cette révolution technologique et culturelle doit cependant être relativisée. Plusieurs défis restent en effet à relever. 
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-De nouveaux défis d’ordre organisationnel, institutionnel et technique 
-Géographie militaire et renseignement 
-En France, la rupture Geoint pose de nouvelles questions. L’une d’entre elle porte sur le rapprochement entre la géographie militaire, qui dépend du domaine des opérations, structurée en plusieurs services cartographiques, et l’autre sur le renseignement. Le rapport entre les deux ne va pas de soi. Aux États-Unis, en Angleterre et en Allemagne, la géographie est entrée dans le domaine du renseignement après la fin de la guerre froide, en suivant différentes phases de restructuration institutionnelle. Cette évolution s’est généralement produite en centralisant les productions en un seul service. Depuis la fin du XVIIe siècle en France, la géographie militaire est au service de l’ensemble des armées sans être l’apanage du renseignement. En associant imagerie spatiale, cartographie et analyse géopolitique, le Geoint provoque donc de nouvelles dynamiques au profit du renseignement militaire. La question qui se pose est celle d’une concentration des moyens au profit d’une même finalité. 
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-Une nouvelle culture de la connaissance et de l’anticipation 
-Le deuxième défi porte sur le chemin à parcourir pour aller vers une véritable culture de la connaissance et de l’anticipation permise grâce à la révolution Geoint. Alors que la production traditionnelle d’une carte topographique peut prendre plusieurs années, le besoin opérationnel d’informations à brève échéance (quelques heures à quelques jours) impose une accélération évidente du rythme de production et de diffusion. Cette capacité essentielle permise par la révolution Geoint impose de fait une forte réactivité aux services qui doivent constamment s’adapter à la modernisation technologique issue du monde civil. 
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-Il en résulte une série de transformations majeures pour la montée en puissance du Geoint : la rationalisation des moyens au profit d’une nouvelle gouvernance centralisée, le partage de l’information en temps court (voire en temps réel) par de nouveaux outils d’échange entre les armées et le renseignement, la création de bases de données multisources et multicouches dans la durée, l’acquisition d’une culture de fusion de données, l’adoption d’une méthodologie de travail homogène et valable pour l’ensemble des services dédiés à cette activité. Si l’essor du Geoint est une des réalisations positives du pilier stratégique « Connaissance et anticipation » du Livre blanc (2008 et 2013), il n’en demeure pas moins que les mutations enclenchées sont porteuses de profonds changements organisationnels comme culturels. 
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-Une méthodologie d’analyse à redéfinir et de nouveaux métiers 
-Le troisième défi porte sur la question de la méthodologie d’analyse et de la formation du personnel. Le développement du Geoint apparaît comme un nouveau secteur d’activités professionnelles exigeant des compétences techniques de haut niveau liées à la pratique des outils géographiques et de traitement de l’information. En dehors des filières d’ingénierie, il n’existe pas de formation spécialisée au sein de l’Université. Lié à la maîtrise de nouveaux outils perfectionnés, l’apprentissage des concepts et des fondements de l’analyse géopolitique, le plus souvent sous-estimés, impose désormais un plus haut niveau de connaissances et d’esprit critique. Cette question conduit à s’interroger sur les liens entre le ministère de la Défense et les Universités. Ceux-ci sont essentiels pour assurer la montée en puissance du Geoint comme l’atteste déjà le modèle américain, qui favorise des passerelles étroites entre le système universitaire et la NGA. 
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-Le Geoint présente en réalité un pouvoir d’influence qui va bien au-delà de son premier usage technique auprès des décideurs. S’il est naturellement destiné à un usage tactique (pour les forces spéciales dans les théâtres d’opérations par exemple) et stratégique (le Cema par exemple), il constitue également un remarquable outil de communication politique dans la gestion de crise auprès de l’opinion publique et un instrument d’influence dans le jeu des rivalités entre les acteurs en présence (étatiques ou non étatiques). Il se positionne ainsi comme outil majeur d’influence et de puissance, devenu indispensable dans les situations de rapports de force internationaux. 
- 
-Notes 
-[1] 
-National Geospatial Intelligence Agency, 2012, Geospatial Intelligence in Joint Operations, Joint Publication2-03 ; 2006, National System for Geospatial Intelligence, Geospatial Intelligence Basic Doctrine, Publication 1-0. 
-[2] 
-Ministère de la Défense, Development, Concepts and Doctrine Centre, Joint Doctrine Publication 2-00, Undestanding and Inteligence support to Joint Operation, 2011 (3e ed.). 
-[3] 
-Général Christophe Gomart : « La Direction du renseignement militaire, centre du renseignement géographique interarmées », intervention du 7 octobre 2014 dans le séminaire « Géospatial Intelligence » organisé sous la direction de Philippe Boulanger, École normale supérieure. 
-[4] 
-Cette méthode ABI comprend quatre phases d’analyse : définir l’environnement, décrire l’influence de l’environnement, évaluer les menaces et les risques, proposer des conclusions analytiques. 
-Mis en ligne sur Cairn.info le 17/02/2020 
-https://doi.org/10.3917/rdna.795.0103 
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