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Macron «a dit ‘marché conclu’» : Trump assure que les prix des médicaments vont exploser en France, l’Élysée dément - La Voix du Nord

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Macron «a dit ‘marché conclu’» : Trump assure que les prix des médicaments vont exploser en France, l’Élysée dément
Donald Trump annonce un accord avec neuf laboratoires, dont le Français Sanofi, pour réduire le prix des médicaments aux États-Unis. L’Élysée dément une conversation sur une hausse des prix en France en contrepartie.
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Par Hassina Dris avec l’AFP
Publié: 20 Décembre 2025 à 19h03
3 min
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Le temps pressait pour Donald Trump. Fin décembre expirent des aides financières qui permettent aujourd’hui à plus de 20 millions d’Américains de se payer une couverture santé via le programme public « Obamacare ».

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Selon une estimation du cercle de réflexion KFF, une personne payant le coût moyen annuel de 888 dollars en 2025 devrait ainsi s’acquitter de 1 906 dollars en 2026.

Cette perspective intervient alors que les États-Unis disposent déjà de l’un des systèmes de santé les plus coûteux au monde.

Accord conclu avec le Français Sanofi
C’est dans ce contexte que le milliardaire républicain s’est exprimé vendredi pour annoncer un nouvel accord avec neuf groupes pharmaceutiques, visant à réduire le prix de certains médicaments. Ces accords s’inscrivent dans la continuité de ceux déjà conclus avec Pfizer, AstraZeneca ou Novo Nordisk, portant désormais le total à 14 laboratoires. Les entreprises qui ont rejoint vendredi cet accord sont Sanofi, Merck, Novartis, Bristol Myers Squibb, GSK, Amgen, Gilead Sciences, Boehringer Ingelheim et Genentech.

Dans un communiqué transmis vendredi soir, le groupe pharmaceutique français Sanofi confirme avoir conclu un accord avec l’administration américaine lui garantissant une exemption de droits de douane pendant trois ans, en échange d’un engagement à améliorer l’accès des patients américains à certains traitements. « Cet accord volontaire et confidentiel, conclu avec le président Trump et les membres de son administration, répond aux quatre demandes formulées dans la lettre du président datée du 31 juillet 2025 », précise le groupe français.

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Concrètement, les programmes Medicaid des États américains auront accès à certains médicaments Sanofi aux mêmes prix que ceux pratiqués dans d’autres pays à hauts revenus, ce qui devrait entraîner une baisse moyenne de 61 % pour des traitements contre le diabète, les maladies cardiovasculaires, neurologiques et certains cancers.

En outre, « Sanofi proposera aux patients un accès à des médicaments à moindre coût via TrumpRx.gov et d’autres plateformes direct-au-patient », sans passer par des officines.

Le président américain a cité l’exemple d’un anticoagulant de Sanofi, dont le prix passerait à moins de 16 dollars, contre 750 dollars actuellement.

Prétendue discussion avec Emmanuel Macron
Cet accord avec des géants pharmaceutiques intervient à un moment où le parti de Donald Trump semble prendre la mesure des craintes de la population sur la hausse du coût de la vie et s’inquiète des conséquences que cela pourrait avoir pour les élections législatives de mi-mandat, fin 2026.

Selon une étude de la Rand Corporation, les Américains payent en moyenne 2,5 fois plus pour les médicaments sur ordonnance que les Français par exemple, un écart que Donald Trump s’est engagé à réduire.

Pour obtenir ces prix préférentiels, les tarifs pratiqués dans d’autres pays devraient toutefois augmenter, selon Donald Trump. Ces pays (dont la France) auraient accepté cette hausse après que le président américain a menacé d’imposer une surtaxe de 10 % sur les importations.

Selon le Figaro, lors de son discours, le président américain a notamment évoqué un prétendu entretien téléphonique avec Emmanuel Macron, au cours duquel il se serait vanté d’avoir contraint la France à augmenter les prix de vente des médicaments.

« Je disais au chef de l’État français, par exemple : « Je suis désolé, mais vous allez devoir doubler ou tripler le prix des médicaments ». « Non, non, non, nous ne ferons pas cela. » « Oh si, vous le ferez. Je vous ai dit que vous le feriez. » Et il (Emmanuel Macron) a dit : « Comment en êtes-vous si sûr ? » J’ai répondu : « Parce que si vous ne le faites pas, je vais vous imposer des droits de douane de 25 % sur tout ce que vous vendez aux États-Unis. » »

Il poursuit : « Il y a eu un silence de mort au téléphone. Puis, quand le monsieur – Emmanuel est un type formidable – a parlé, il a dit : « Marché conclu. » »

Les systèmes français et américains diamétralement opposés
Contactée par nos confrères, une source à l’Élysée a démenti fermement cette version, jugeant qu’elle n’a « aucun sens » et rappelant que le président de la République ne fixe pas les prix des médicaments. « Il suffit de se rendre en pharmacie comme le font des millions de Français chaque jour pour voir que le prix des médicaments est globalement resté stable dans notre pays ces derniers mois. »

En France, les prix des médicaments sont strictement encadrés par l’État. Lorsqu’un médicament est autorisé, son prix est négocié en tenant compte de plusieurs critères entre le laboratoire et le Comité économique des produits de santé (CEPS), un organisme public placé sous l’autorité des ministères de la Santé, de l’Économie et de la Sécurité sociale.

Encore une fois, les déclarations de Donald Trump relèvent davantage de la rhétorique politique que de la réalité des mécanismes de fixation des prix en Europe, très éloignés du système américain, où les prix sont largement fixés par les laboratoires privés, très élevés, avec peu de régulation, et un remboursement dépendant fortement de l’assurance privée ou des programmes publics comme Medicare ou Medicaid.

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"Donald Trump annonce une baisse "drastique" des médicaments pour les "patients américains"

Le président des États-Unis, entouré de personnes représentants des laboratoires pharmaceutiques, a annoncé des accords qui visent à “réduire drastiquement les prix des médicaments pour les patients américains”, depuis Washington D.C., ce vendredi 19 décembre.Voir moins“
https://www.bfmtv.com/international/amerique-nord/etats-unis/video-donald-trump-annonce-une-baisse-drastique-des-medicaments-pour-les-patients-americains_VN-202512190949.html#:~:text=Donald%20Trump%20annonce,Voir%20moins


réduction de 59% du prix des médicaments

Donald Trump a annoncé un décret pour réduire de 59% les prix des médicaments aux États-Unis. Le président, prêt à affronter l'industrie pharmaceutique, envisage également de contraindre le reste du monde à suivre le mouvement, tout en nourrissant l'idée de représailles économiques pour les pays récalcitrants.
20 minutes avant d’embarquer pour son voyage officiel au Moyen Orient, Donald Trump s’efforçait encore de maintenir sa présence dans l’actualité nationale, annonçant la signature d’un décret présidentiel réduisant de 59% («et peut être de 90%») le prix des médicaments aux États-Unis. D’un trait de plume, le président entend régler une aberration qui affecte ses citoyens depuis des décennies, autant que toute l’économie des assurances médicales publiques et privées des États-Unis : le prix exorbitant des médicaments, tarifés en moyenne trois à quatre fois plus, voire jusqu’à dix fois pour certains traitements, qu’en Europe ou dans les autres nations développées.
«Notre pays va enfin être traité équitablement, et les dépenses de santé de nos citoyens vont diminuer dans des mesures jamais vues auparavant, annonçait-il la veille sur son réseau social Truth Social. Qui plus est, les États-Unis vont économiser des milliers de milliards de dollars.»
Faire plier les “Big pharma”
Donald Trump a confirmé qu’il avait ordonné à Robert Kennedy Jr, son secrétaire d'État à la Santé, d’établir des objectifs de réduction de prix dans les trente jours en vue de négociations avec les «Big Pharma», les grands de l’industrie pharmaceutique. Mais il a ajouté à l’incertitude en promettant qu’en cas de blocage des pourparlers, le gouvernement imposerait des tarifs calculés en fonction de la clause de la «Nation la plus favorisée», alignés sur les prix les plus bas en vigueur dans d’autres pays développés.
Jouant une fois de plus sur de multiples tableaux, le président ouvre aussi la voie à un nouveau contentieux international. Il constate que l’écart de prix entre les États-Unis et le reste du monde s’explique par une différence essentielle : le gouvernement américain n’impose aucun contrôle des prix à l’industrie pharmaceutique alors que les autres pays développés, tous dotés de systèmes d’assurance publique nationaux, disposent de moyens de pression conséquents sur les laboratoires.
Contraindre le reste du monde
Aux États-Unis, Trump entend exiger des sacrifice aux Big Pharma, qui tirent les trois quarts de ses bénéfices du marché américain et justifie ses tarifs par l’ampleur de ses investissements en recherche. «Pendant des années, ces entreprises ont prétexté les coûts de recherche et développement, fulmine le président sur Internet. Ils ont répété que ces coûts devraient, sans aucune raison, être entièrement à la charge des 'pigeons' américains !». Face au reste du monde, le populiste, en quête de bouc émissaires, pourrait infliger de diverses représailles aux pays dont les assurances publiques refuseraient des hausses de prix des médicaments américains.
«Les patients américains ont subventionné effectivement des systèmes de santé socialistes» tonnait-il lundi matin. Cette offensive externe serait plus facile qu’une confrontation politique avec le secteur pharmaceutique aux États-Unis. En 2019, Donald Trump avait lancé un plan bien plus modeste visant à aligner le prix de médicaments contre le cancer sur leur niveau international pour les 67 millions de personnes âgées bénéficiant de l’assurance publique Medicare. Les tout-puissants labos ont fait annuler cette règlementation par les tribunaux fédéraux et Joe Biden, plutôt que de reprendre l’idée, a obtenu du Congrès un pis-aller : une loi autorisant pour la première fois l’assurance publique Medicare à négocier les tarifs avec les grossistes et intermédiaires en pharmacie. Mais pas directement avec les laboratoires, et seulement à partir de …2026. Un dispositif de Biden conservé
Trump n’a pas essayé de démanteler cette mesure de son prédécesseur, inscrite dans le plan «Inflation Reduction Act». Il a même déjà tenté d’imposer, via le Congrès le mois dernier, sa propre baisse des tarifs de médicaments remboursés par le Medicaid, l’autre assurance publique couvrant, elle, les patients les plus pauvres. Avant d’essuyer les protestations du lobby pharmaceutique «contre un contrôle des prix gouvernemental néfaste pour les patients américains» qui selon lui couterait 1000 milliards en dix ans au secteur.
Les élus du Congrès, si dépendants des contributions électorales du secteur pharmaceutique, n’ont même pas mis ce projet à l’ordre du jour de leur prochaine loi budgétaire. Donald Trump, décidé à renouveler cette année les baisses d’impôt sur le revenu votées lors de son premier mandat, cherche toujours à en adoucir les conséquences pour ses électeurs. Des baisses de prix des médicaments réduiraient d’autant les coupes impopulaires envisagées dans la couverture des assurances publiques Medicare ou Medicaid. Les géants des Big Pharma pourraient montrer leur bonne volonté en réduisant leurs prix aux États-Unis. Trump, artiste du «Deal», promet déjà de les dédommager en leur obtenant des hausses dans le monde entier.
Source : usinenouvelle.com
https://cfecgc-chimie.org/communication/communiques-de-presse/1922-donald-trump-bouscule-les-big-pharma-pour-faire-chuter-les-prix-des-medicaments-aux-etats-unis


Comment éviter les pièges de Trump sur les médicaments | Alternatives Economiques

https://www.alternatives-economiques.fr/gaelle-krikorian/eviter-pieges-de-trump-medicaments/00116897

Comment éviter les pièges de Trump sur les médicaments | Alternatives Economiques
www.alternatives-economiques.fr
Donald Trump s’active pour obtenir des prix de médicaments plus bas aux Etats-Unis en échange de prix plus élevés ailleurs, notamment en Europe. Comprendre l’origine de l’actuelle tension politique sur la question des médicaments dans ce pays est nécessaire pour saisir l’absurdité de la démarche et éviter qu’elle ne détermine nos politiques publiques européennes. Et pour cela, il faut revenir sur les événements récents depuis la création de l’Obamacare, en 2010.

Avec la mise en œuvre de ce texte, officiellement baptisé Patient Protection and Affordable Care Act (PPACA), il s’agissait d’élargir la couverture médicale minimale à une portion significative de la population, notamment des personnes qui n’étaient pas en mesure de couvrir leurs besoins de santé. L’assurance sociale pour les personnes âgées (Medicare) et celle pour les personnes à faible revenu avec enfants, âgées ou vivant avec un handicap (Medicaid), instaurés dans les années 1960 par le président démocrate Lyndon Johnson, ont donc été étendues.

Grâce à l’entrée en vigueur de l’Obamacare, Medicare concerne maintenant tous les Américains de plus de 65 ans, ainsi que d’autres citoyens présentant certaines maladies, soit plus de 67 millions de personnes (c’est un peu moins que la population française). Le périmètre des Américains éligibles à Medicaid a également été élargi : le programme couvrirait environ 70 millions de personnes. Plus de 30 % de la population des Etats-Unis serait ainsi protégée par ces programmes.

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Les couvertures sont encore partielles, on ne peut donc pas parler d’accès universel à la santé. Mais le nombre de personnes non-assurées a toutefois été réduit et la philosophie d’un droit à la santé garanti fait son chemin. La loi de 2010 avait une grosse lacune, Barack Obama ayant dû renoncer à permettre à Medicare de négocier les prix des médicaments qui, comme les tarifs médicaux, restaient libres. Mais l’idée était d’agir par étapes.

En 2022, une première limite au principe de liberté des prix a en effet été adoptée par le Congrès. L’Inflation Reduction Act (IRA) du président Joe Biden prévoit qu’à partir de 2026, le programme Medicare pourra négocier le prix de certains médicaments avec les laboratoires pharmaceutiques, sachant que dès le 1er janvier 2023, le reste à charge des patients diabétiques sous Medicare a été plafonné à 35 dollars par mois par patient. Joe Biden a en outre élargi l’accès à l’Obamacare : en 2024, plus de 20 millions de personnes avaient une couverture sociale grâce à l’Affordable Care Act, selon le département de Santé américain.

L’Obamacare dans le viseur de Trump
En 2017, au début de sa première présidence, Donald Trump annonçait qu’il allait abroger l’Obamacare. C’est d’ailleurs le premier décret qu’il a signé. La Chambre des représentants, puis le Sénat s’y sont opposés. Le locataire de la Maison Blanche s’est appuyé sur des recours en justice introduits par des Etats républicains comme le Texas pendant plusieurs années, sans succès. Il a toutefois adopté une position moins radicale lors de la campagne qui l’a conduit à sa réélection en 2024 : il veut désormais transformer l’Obamacare.

Ses propositions sont de moins en moins univoques. Il faut dire que le nombre de souscriptions à cette couverture santé s’est envolé ces dernières années, tandis que les problèmes d’accès aux soins et aux médicaments sont de plus en plus criants. En avril 2025, Donald Trump promulguait un décret destiné à rendre à l’Amérique sa santé (« making America healthy again »). Le document égrainait une variété de mesures dont certaines seraient, en effet, de nature à améliorer la situation des patients américains.

Le décret signé par Trump en avril 2025 inclut l’importation parallèle de médicaments moins chers à partir d’autres pays

Il s’agit, par exemple, de développer le recours aux génériques et biosimilaires, d’améliorer la transparence de la négociation des prix des médicaments et de celle de la chaîne de valeur des produits pharmaceutiques, et de permettre aux patients, aux médecins, aux employeurs de connaître les coûts des médicaments avant achat. Mais la liste inclut aussi l’importation parallèle de médicaments moins chers à partir d’autres pays (ce que les Etats-Unis tentaient d’interdire en Afrique du Sud il y a 25 ans), ou la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles des compagnies pharmaceutiques…

D’autres mesures sont avant tout idéologiques. Comment « exploiter les forces concurrentielles et accroître l’accès à des médicaments abordables » quand les monopoles dominent au sein de l’économie pharmaceutique et n’ont cessé d’être renforcés aux cours des 40 dernières années via l’explosion du nombre de brevets et d’autres droits exclusifs ?

Faire payer les autres pays
Le caractère contradictoire des mesures traduit sans doute une forme d’incertitude et le fait que le bateau tangue. Le président républicain veut continuer à se montrer accommodant vis-à-vis des demandes des multinationales, mais ne peut pas ignorer la situation sanitaire du pays. Depuis le printemps, la communication a ainsi mis l’accent sur l’option la plus démagogique et simple à manœuvrer politiquement au niveau national : faire payer les pays étrangers.

Or, pourquoi les Etats-Unis paient-ils plus cher leurs médicaments récents que les autres pays à haut revenus, qui les paient eux-mêmes bien trop cher ? Parce qu’ils ont mis en place un système qui permet aux prix d’être très élevés : il n’y a pas de concurrence dans un environnement gouverné par les monopoles, il n’y a pas de contrepartie aux financements publics massifs dans le secteur, pas de transparence sur les coûts, les prix, pas de plafonnement, à part récemment sur l’insuline. C’est aussi ce qui fait de la santé et du domaine pharmaceutique un secteur si propice à la spéculation et aux taux de profits à deux chiffres.

Pour l’heure, la « solution » est donc d’essayer de faire contribuer davantage les autres pays. Un « deal » a été passé fin septembre entre Donald Trump et plusieurs multinationales (Pfizer, Eli Lily, AstraZeneca). D’autres devraient les rejoindre. En échange de promesses de réduction de prix aux Etats-Unis pour le programme gouvernemental Medicaid, l’administration états-unienne va soutenir ces groupes dans leurs négociations afin de contraindre les autres pays à débourser plus d’argent. La croisade est lancée.

Pour les Etats, mieux vaut investir l’argent public dans la création d’innovations accessibles que dans l’achat de médicaments inabordables

L’offensive s’est dirigée en priorité vers le Royaume-Uni, rendu plus vulnérable par le Brexit. Les géants de la pharmacie dénoncent les prix qu’ils jugent insuffisants et utilisent les menaces habituelles : désinvestissement, relocalisation, refus de commercialiser des produits sur lesquels ils sont en position de monopole, etc. Face aux pressions et chantages, les pouvoirs publics semblent déjà en passe de céder et de valider une augmentation de 25 % du plancher des dépenses en médicament fixé par l’organisme public britannique, le National Institute for Clinical Excellence (NICE).

Le Royaume-Uni, comme l’ensemble des pays européens, est pourtant d’ores et déjà confronté à des niveaux de prix pour les médicaments nouveaux insoutenables pour son système de santé, imposant ainsi un rationnement de l’accès à des traitements vitaux.

Bien davantage que la fuite en avant des prix en réponse aux chantages et menaces des grands laboratoires, la transparence sur les investissements, publics comme privés, sur les coûts et les prix, pourrait changer la donne. Cela recadrerait le discours des multinationales qui s’appuient sur des chiffres d’investissements propres très largement exagérés et une invisibilisation des ressources et soutiens issus du public.

Un contrôle des prix et le plafonnement des bénéfices seraient également salutaires. En France, la commission des affaires sociales a adopté un amendement allant dans ce sens vendredi 31 octobre 2025. Il disparaîtra sans doute dans le tumulte des tractations sur la loi de financement de la Sécurité sociale. Mais la direction est la bonne.

Pour les Etats, mieux vaut investir l’argent public dans la création d’innovations accessibles que dans l’achat de médicaments inabordables.

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