Le salaire du président de l’Institut du monde arabe (IMA), Jack Lang, serait financé par nos impôts ? C’est ce qu’affirme l’internaute « Laurent Obertone » dans un post, publié sur X, ce samedi 29 novembre. A la présidence de « l’Institut du monde arabe », l’ancien ministre de la culture serait « payé 10.000 euros par mois ». « Et par nous », écrit celui qui est écrivain
Sur X, plusieurs internautes affirment que le salaire du président de l’Institut du monde arabe, Jack Lang, est financé par le contribuable. Est-ce vraiment le cas ?
FAKE OFF - Sur X, plusieurs internautes affirment que le salaire du président de l’Institut du monde arabe, Jack Lang, est financé par le contribuable. Est-ce vraiment le cas ?
Un salaire auquel il faut ajouter les « retraites et privilèges » dont bénéficie « Jack Lang, 86 ans », tient à rappeler l’internaute. « C’est aussi ça, la « République exemplaire » », conclut-il, en référence à l’une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron. Un exemple « de la République des copains » pour d’autres internautes.
Mais alors, qu’en est-il vraiment ? Le salaire de Jack Lang, en tant que président de l’Institut du monde arabe, est-il payé grâce aux impôts des Français ? Réponse avec un rapport de la Cour des comptes, datant de 2024, sur la situation et la gestion de l’institut.
FAKE OFF
Ce rapport, long de 89 pages, nous permet notamment de connaître le salaire de Jack Lang, le même depuis 2012. En tant que président de l’Institut du monde arabe, Jack Lang a un salaire mensuel qui s’élève à 9.250 euros bruts. Une somme légèrement inférieure au salaire écrit par l’internaute dans sa publication sur X, mais passons.
Deuxième information que nous donne ce rapport : la manière dont est financé l’Institut du monde arabe. La subvention accordée par le ministère des Affaires étrangères (dans le cadre du Programme 105), d’un montant de 12.35 millions d’euros depuis 2017, représente la première source de financement de l’institut culturel. Viennent ensuite les recettes d’exploitation (9.45 millions d’euros en 2023), puis le mécénat (0.73 millions d’euros en 2023). Les Etats arabes fondateurs - qui devaient initialement apporter 40 % du budget (contre 60 % pour la France) - financent ponctuellement l’IMA.
On peut donc voir que le budget de l’Institut du monde arabe, et donc le fonctionnement de ce dernier, dépend fortement de la subvention accordée par le ministère des Affaires étrangères. Permet-elle de payer le salaire du président de l’IMA ? Contacté pour répondre à cette question, l’Institut du monde arabe n’a pas répondu à nos sollicitations. A ce stade, on sait donc simplement que cette subvention permet le fonctionnement de l’établissement culturel.
Plusieurs retraites d’élus
En plus de ce salaire, Jack Lang a bien le droit à des pensions de « retraites », permises grâce à ses différents mandats d’élus. Mettons de côté ses différents postes de ministre de la Culture (de 1981 à 1986, puis de 1988 à 1993) et de l’Education nationale (2000 à 2002). Contrairement aux idées reçues, les anciens ministres n’ont pas de retraite à vie, mais touchent ce qui s’appelle une indemnité « de départ », équivalente à trois mois de salaire.
De 2002 à 2012, soit pendant deux mandats, Jack Lang a été député de la 6e circonscription du Pas-de-Calais. Avant 2018, un mandat de député, soit cinq ans, donnait droit à une pension de retraite de 1.200 euros nets par mois. Au 1er janvier 2018, le régime de retraite des députés s’est aligné sur celui de la fonction publique, faisant ainsi passer la pension à 684 euros nets par mois. Les députés ayant acquis leurs droits « avant l’entrée en vigueur de ces dispositions », comme Jack Lang, « ne seront pas affectés par la réforme », peut-on lire sur le site de l’Assemblée Nationale. En tant qu’ancien député du Pas-de-Calais, Jack Lang toucherait donc 2.400 euros nets par mois.
Enfin, en tant qu’ancien eurodéputé, de 1994 à 1997, Jack Lang a pu souscrire à un fonds de pension - réservé aux anciens eurodéputés - afin de bénéficier d’un complément de retraite. Le montant de cette retraite n’est pas connu. Comme révélé par Mediapart en 2023, Jack Lang faisait partie des 81 anciens eurodéputés français qui avaient souscrit à ce fonds.
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