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La Chine vient d'allumer une autoroute numérique si rapide qu'elle rend nos connexions habituelles obsolètes. Plus qu'une prouesse technique, il s'agit d'une manœuvre stratégique qui pourrait bien redessiner la carte du pouvoir dans le cyberespace mondial.
Après plus d'une décennie de développement, Pékin vient de lancer CENI, une infrastructure réseau géante capable de transférer en moins de deux heures des volumes de données qui prendraient près de deux ans sur le réseau classique. © Shutterstock
Après plus d'une décennie de développement, Pékin vient de lancer CENI, une infrastructure réseau géante capable de transférer en moins de deux heures des volumes de données qui prendraient près de deux ans sur le réseau classique. © Shutterstock
Après une décennie de travaux titanesques, Pékin a officiellement mis en service le China Environment for Network Innovation, ou CENI. Imaginez un réseau tentaculaire de 55 000 kilomètres de fibre optique reliant 40 des plus grandes villes du pays. Ce n'est pas un simple accès à l'Internet que nous connaissons, mais bien un laboratoire à ciel ouvert, une plateforme conçue pour forger les technologies réseau de demain, loin des standards occidentaux.
CENI : une bête de course aux ambitions démesurées
Le réseau supporte simultanément 128 réseaux hétérogènes (des architectures incompatibles entre elles) et peut exécuter 4 096 tests parallèles. Pour les chercheurs, c'est Noël : chacun peut bricoler son prototype sans perturber le voisin. Et cerise sur le gâteau, les coûts de transmission s'avèrent 60% moins chers que les solutions précédentes.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. CENI a transféré 72 téraoctets entre un radiotélescope du Guizhou et une université du Hubei (mille kilomètres de distance) en seulement 1,6 heure. Ce volume représente environ 699 jours de transfert sur le réseau classique. Le débit soutenu frôle les 100 gigabits par seconde, avec une latence inférieure à 20 microsecondes même à pleine charge. Pour contextualiser : votre connexion domestique oscille généralement entre 100 mégabits et 1 gigabit par seconde. On joue dans une autre cour.
Les géants Huawei et Baidu figurent parmi les premiers utilisateurs. Baidu exploite CENI pour optimiser ses modèles d'intelligence artificielle de très grande taille. L'entraînement de modèles de 100 milliards de paramètres voit chaque cycle d'itération s'accélérer à environ 16 secondes. Le radiotélescope FAST, installé dans un gouffre du Guizhou et générant 100 téraoctets quotidiennement, achemine désormais ses observations astronomiques vers les centres de traitement sans transpirer.
Une démonstration de force technologique au cœur de la stratégie de domination numérique du pays. © Shutterstock
Une démonstration de force technologique au cœur de la stratégie de domination numérique du pays. © Shutterstock
Au-delà, CENI servira les manufacturiers, la santé et l'économie aérienne émergente. Le gouvernement prévoit d'interconnecter une centaine d'universités et d'entreprises sélectionnées, consolidant ainsi sa stratégie « Données orientales, calcul occidental ».
Pendant ce temps, en Occident… on regarde le train passer ?
L'ironie de l'histoire mérite qu'on s'y attarde. Pékin compare volontiers CENI à ARPANET, l'ancêtre d'Internet lancé en 1969, et à GENI (Global Environment for Network Innovations), le réseau expérimental américain. Sauf que ces deux projets ont été abandonnés. GENI a cessé ses opérations le 1er août 2023 après près de deux décennies d'expérimentation.
La trajectoire diverge radicalement. Les Américains ont progressivement transféré les responsabilités vers l'industrie privée. La Chine procède à l'inverse : elle investit massivement dans une infrastructure publique testant les standards de demain, probablement les réseaux 5G avancés et la 6G. Rappelons que le pays affiche déjà 3,4 millions de stations 5G installées, soit 60% du parc mondial.
L'équipe dirigeant CENI a développé 206 normes technologiques et obtenu 221 brevets d'invention. Pékin ne se contente plus d'importer : il construit ses propres briques techniques fondamentales. Et pendant que l'Union européenne réfléchit à sa souveraineté numérique, la Chine accumule tranquillement les cartes maîtresses pour les décennies à venir. Qui a dit que patience et longueur de temps faisaient mieux que force ni que rage ?
Source : The Register
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18 décembre 2025 à 07h27
News
jipi92
La manière dont l’article aborde un débit internet « classique » est étrange: pour mettre 699 jours pour transférer 72 TB, il faut un débit de 10Mbit/s. Serieux? Même pas un VDSL. Refaite vos calculs svp, article sensationnaliste inutile.
frigolu
Fichtre, que les intervenants du Web sont prompts au jugement… La news est publiée ainsi par le China Daily, ce n’est pas une invention sensationnaliste du rédacteur ici. Le débit est le débit moyen d’une connexion Internet. Par exemple, de mon côté, en France, j’avais 14.4Kbps fin des années 80, puis 56Kbps début/milieu des années 90, puis 64Kbps et ensuite 128Kbps via Numéris entre 1996 et 2000, puis j’ai eu 512Kbps en ADSL pendant quelques années, puis 2.5Mbps pendant 8 ans, avant de passer à 10Mbps pendant 10 ans, avant de passer à la fibre il y a 3 ans. Quel est mon débit moyen ? Voici la news d’origine : https://www.chinadaily.com.cn/a/202512/18/WS694397cea310d6866eb2f4fd.html
Pretarian
Alors ok, la Chine est train de mettre un vent à l’occident dans beaucoup de domaine, mais je trouve que de plus en plus d’articles sur clubic sont pro-chine. C’est étrange. De plus nos réseaux entre centre de recherche et universités sont tout aussi solide, le tout sans censure.
Breizhoo
Merci pour le lien. Vous considérez donc la presse chinoise suffisamment libre et indépendante pour que cela ne vous choque pas de reprendre ainsi sans contextualiser un article aussi dithyrambique avec des exagérations à ce point décelables ? Où est le recul journalistique tant nécessaire qui différencie un article d’un publi-reportage ?
jeremy.herve.pro
Je travail avec la Chine et differents fournisseurs situés dans de grandes villes au Sud Est. Quans j’envoie un fichier de 1Gbs ils sont en PLS avec des erreurs reseau à répétitions. Obligé de découper mon envoie en plusieurs liens. La derniere fois il y en a un qui m’a envoyé un imprime écran de son debit, un debit à 50-60kb/s … alors effectivement vont surement avoir un réseau chino-chinois ultra performant mais dès qu’on parle d’ouverture au monde, on retombe sur de l’ADSL … Donc je pense qu’il est important de toujours nuancer ce genre d’article
frigolu
Pro-Chine je ne sais pas, je survole des articles ici et là de temps en temps, donc je n’ai pas d’avis sur la question, et ce n’est pas très important (le journalisme neutre est une douce utopie, tout comme la présomption d’innocence et tellement d’autres croyances).
Mais ce que je sais assurèment, c’est que la Chine, qui est encore un pays qui produit des breloques bas de gamme dans l’esprit de beaucoup de français, est devenue le Japon des années 80. Je ne peux pas dresser un portrait en quelques lignes, mais ils sont à la pointe dans certains domaines. J’adore les commentaires sur des sites marchands, de gens qui adorent des entités conceptuelles (« marques », « entreprises »), en arguant la « qualité allemande » par exemple. S’ils savaient, que ça fait bien longtemps que la « qualité allemande » vient de Chine, ça leur ferait un choc. Comme c’est un grand pays, ils ont des infrastructures gigantesques, ce qui leur permet d’avoir un énorme volume de production et donc des coûts bas. Par contre, ils ne pensent pas comme les occidentaux sur bien des points. Exemple, les documentations techniques sont majoritairement mal rédigées, succinctes, dans un anglais petit négre (Gogole translate), ils considèrent que seule la qualité du produit compte, pas le reste.
Nous les avons bien exploité pendant des décennies en délocalisant tout chez eux pour la main d’oeuvre à bas coût (ce qui n’est plus le cas !), mais pendant ce temps, ils ont bien appris, ont formé des ingénieurs, et maintenant ce sont eux qui mènent la danse dans certains domaines.
Pour un projet, j’ai fait fabriquer les PCB (circuits imprimés) en Chine, car non seulement c’est BEAUCOUP moins cher qu’ailleurs (c’est incomparable), mais en plus, ils sont au top, proposent des options avancées gratuites qui sont facturées très chères ailleurs. Leurs usines sont entièrement robotisées, avec des machines à la pointe, leur permettant de traiter des millions de commandes chaque année. Et la qualité est aussi au top, avec des contrôles qualité avancés, des technologies et des matières pérennes.
Ils savent aujourd’hui produire des composants de très grande qualité, il ne faut pas croire que la Chine, ce n’est que des breloques achetées chez certaines enseignes populaires en ligne. Ça, ce n’est qu’une petite partie de la Chine.
Je n’ai aucun avis, aucune position, mais je constate que dans certains domaines, la Chine domine. Et comme ils sont les premiers producteurs de terres rares (qui ne sont pas du tout rares contrairement à leur nom), ils ont les matières premières, le savoir faire, les infrastructures, les ingénieurs. En France, on a de très bons ingénieurs, mais on n’a pas les projets à la hauteur de leurs ambitions.
John_Blote
L’article ici est assez fidèle à l’annonce de la Chine presque mot pour mot. C’est rare dans la presse Occidentale… On voit que tu ne connais pas du tout la presse Chinoise elle retranscrit très bien les évènements dans .le monde ( et bien mieux que nos presses largement politisé et orienté ) Ce qui a l’air de te gêner c’est que la Chine avance vite et plus vite que nous. Une preuve non politisé ? Il suffit de lire l’article ici: probablement les réseaux 5G avancés et la 6G. Rappelons que le pays affiche déjà 3,4 millions de stations 5G installées, soit 60% du parc mondial…
Je ne pense pas qu’on en soit a ce niveau en France…
Binbin
@naimbada Vivez-vous en France ? La plupart des fournisseurs d’accès à internet en France offre des débits jusqu’à 8 gigabits/s
Les grands opérateurs (Orange, etc.) proposebt des débits dédiées à 100 Gbit/s et plus (100/400 Gbit/s) pour relier des sites très critiques ou faire du transit IP sur leur backbone.
La source de votre article ne provient pas de the register mais du Chinadaily.
Peut-on reprendre mot pour mot tous les éléments de langage d’un article d’un média provenant d’un pays où la presse n’est pas libre, sans pouvoir vérifier les informations ?
Pourquoi ne pas rappeler que cet internet Chinois fermé sert surtout à mieux contrôler sa propre population ?
pecore
Tu remarqueras avec le temps que beaucoup d’articles sont pro… certaines choses, et que ces choses ont souvent beaucoup d’argent.
Mais ce n’est peut-être qu’une coïncidence.
https://www.clubic.com/actualite-592255-la-chine-coupe-le-cordon-son-nouvel-internet-est-desormais-actif.html