Photographie d'illustration. SIPA / © HOUPLINE-RENARD
La goutte d'eau qui fait déborder le vase. En l'espace de quelques jours, France Info a diffusé deux fois un visuel erroné, minorant les intentions de vote pour Éric Zemmour, patron du parti Reconquête, lors du 1er tour de l’élection présidentielle. Un diagramme en barres doit, en principe, représenter des rectangles proportionnels aux chiffres annoncés. Bien qu’Éric Zemmour soit crédité de 6 %, son rectangle apparaît de la même hauteur que ceux de Nicolas Dupont-Aignan (2,5 %) ou Fabien Roussel (3 %), et se révèle même plus petit que ceux de Xavier Bertrand (5,5 %), Dominique de Villepin (4 %), Marine Tondelier (5,5 %) ou François Hollande (6,5 %). Bonjour France Info, ne voyez-vous pas un problème d'échelle sur votre graphique ?
Plus c'est gros, plus c'est France info ! pic.twitter.com/ONUCfMkKab— Eric Zemmour (@ZemmourEric) November 11, 2025
« Bonjour France Info, ne voyez-vous pas un problème d'échelle sur votre graphique ? Plus c'est gros, plus c'est France Info ! », avait réagi l'interessé après la première bévue de la chaîne. « Il s’agit évidemment d’une erreur humaine, sans aucune intention de manipulation éditoriale de la part de nos équipes », avaient une première fois assuré nos confrères. Et d'ajouter : « À tous nos téléspectateurs, nous présentons nos excuses. »
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Une « erreur persistante »
Nouveau mea culpa mardi soir : « Les chiffres étaient les bons, mais l’échelle du graphique n’était pas la bonne », admet la journaliste de France Info, avant de présenter « le bon graphique avec la bonne échelle ». Sauf que… ce visuel était lui aussi faussé. Une « erreur persistante » qui a fini par agacer Benoît de Boysson, membre du conseil national de Reconquête. « J’ai procédé à un signalement auprès de l’Arcom. Se tromper une fois est une chose, persévérer en période électorale en est une autre, tout à fait inadmissible », s'est-il offusqué sur X ce jeudi 13 novembre, visiblement pas convaincu par les explications de la chaîne publique.
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Cette anomalie graphique ne fait qu’alimenter un climat déjà délétère autour de France Télévisions, englué dans une série de controverses sur son impartialité. Depuis la diffusion par L’Incorrect d’une vidéo montrant Thomas Legrand et Patrick Cohen échangeant sur une stratégie politique avec des responsables socialistes, les dirigeants de l’audiovisuel public tentent de minimiser l’affaire tout en attaquant ceux qui osent questionner la neutralité de Radio France et de France Télévisions. Dans ce contexte tendu, l’Arcom a annoncé, le 18 septembre, le lancement de travaux pour préciser ce que recouvre l’exigence d’impartialité dans le service public audiovisuel, ainsi qu’une étude visant à mesurer la perception qu’en ont les Français.