Dans un communiqué transmis vendredi, la FDSEA80 a appelé à un rassemblement pour soutenir un agriculteur du Vimeu lors de son audition au tribunal d'Amiens, le 14 octobre 2025. Il est accusé de tapage nocturne par un couple de voisins après avoir nourri ses bêtes à 6 heures du matin.

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Joint par téléphone, le président de la FDSEA80, l'assure : “C'est une grande première dans le département de la Somme. Je n'ai jamais vu ça”. Il y a quelques jours, Denis Bully a pris connaissance de la situation de cet agriculteur du Vimeu, territoire situé dans l'ouest de la Picardie, convoqué mardi pour une audition au palais de Justice d'Amiens à la suite d'une plainte déposée par un couple de voisin pour tapage nocturne.
Au cœur du litige, une période de trois jours consécutifs en octobre 2024, durant laquelle le prévenu “avait prévu une journée assez conséquente pour réaliser ses chantiers de récoltes de pommes de terre et de betteraves (…) ça l'a obligé à nourrir ses bêtes avant de l'entamer”. Une opération qui a eu lieu “à 6 heures du matin”, est-il précisé dans le communiqué transmis vendredi par la Fédération des syndicats d'exploitants agricoles.
Devant cette convocation, le président ne masquait pas un certain étonnement, rappelant que la plainte est contraire à la loi du 15 avril 2024 destinée à mieux protéger les agriculteurs de ces querelles de voisinages. “Elle est censée éviter qu'une situation similaire à celle de Saint-Aubin-en-Bray dans l'Oise ne se reproduise.”
Après avoir épuisé toutes ses voies de recours, un éleveur avait été condamné à verser près de 100 000 euros de dommages et intérêts à des riverains qui se plaignaient du bruit et de l'odeur de ses vaches. L'agriculteur avait obtenu une dérogation préfectorale pour agrandir sa ferme et construit un hangar de 2 800m2 (600 000 euros d'investissement).

C'est important d'être là, pour qu'il ne se sente pas seul et pour essayer d'éviter que ça se reproduise. Denis Bully, président de la FDSEA80
FTV
“De grâce, si vous venez vivre dans nos campagnes, respectez les agriculteurs, dialoguez avec eux, directement, et pas dans les tribunaux”, commentait alors le secrétaire général de la FNSEA, Hervé Lapie. Selon lui, près de 500 agriculteurs dans toute la France étaient alors visés par des procédures similaires.
Peu après le jugement, les députés avaient validé un texte plus protecteur en introduisant notamment une exception qui dégage de toute responsabilité l'agriculteur lorsque ce trouble provient “d’activités préexistantes” à l’installation du riverain lésé. Ce qui était le cas de cet agriculteur de l'Oise et devrait s'appliquer à son confrère du Vimeu : “Sa situation entre dans le cadre de la loi puisque les voisins sont arrivés alors que son installation était déjà en place”, expose Denis Bully.
Dans son communiqué intitulé “La campagne, tu l'aimes ou tu la quittes”, la FDSEA donne rendez-vous pour un rassemblement de soutien devant le palais de Justice à 8 h 30, le mardi 14 octobre 2025.
“Pour nous, c'est important d'être présents, de lui apporter notre soutien même si en tant que public, nous ne pourrons évidemment pas prendre la parole. En plus de subir cette audience injustifiée, il est visé par des menaces et des insultes de la part de ses voisins. C'est important d'être là, pour qu'il ne se sente pas seul et pour essayer d'éviter que cela se reproduise.”
https://france3-regions.franceinfo.fr/hauts-de-france/somme/amiens/je-n-ai-jamais-vu-ca-un-agriculteur-au-tribunal-pour-tapage-nocturne-apres-avoir-nourri-ses-animaux-trop-tot-dans-la-somme-3231521.html

l'essentiel Un conflit de voisinage autour d’un élevage du Vimeu a pris une tournure judiciaire. Un agriculteur est poursuivi pour avoir nourri ses bêtes à l’aube trois jours d’affilée.

Les conflits de voisinage sont légion à la campagne. Il n’est pas rare de lire de nombreuses plaintes de personnes qui s’estiment gênées par des odeurs qui leur déplaisent ou le chant du coq qui résonne au petit matin. Un agriculteur du Vimeu en fait l’amère expérience à son tour, raconte France 3.
Que lui est-il reproché ? L’homme aurait simplement nourri ses bêtes trop tôt trois jours consécutifs en octobre 2024. Le prévenu “avait prévu une journée assez conséquente pour réaliser ses chantiers de récoltes de pommes de terre et de betteraves […] ça l’a obligé à nourrir ses bêtes avant de l’entamer”, indique le communiqué de la Fédération des syndicats d’exploitants agricoles, publié vendredi 10 octobre et repris par nos confrères.
Un rassemblement de soutien organisé
L’opération a eu lieu à 6 heures du matin et a engendré une plainte déposée par un couple voisin de l’agriculture pour “tapage nocturne”. “C’est une grande première dans notre département. Je n’ai jamais vu ça”, a confié le président de la FDSEA80 à France 3. Et Denis Bully d’ajouter : “C’est important d’être là, pour qu’il ne se sente pas seul et pour essayer d’éviter que ça se reproduise”.
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Pour ça, un rassemblement a été organisé par la Fédération le mardi 14 octobre à 8h30 devant le palais de justice d’Amiens où sera jugé l’agriculteur. “En plus de subir cette audience injustifiée, il est visé par des menaces et des insultes de la part de ses voisins”, conclut Denis Bully. Pour rappel, une loi a été adoptée par le Parlement en 2024 pour définir les contours de ce vivre-ensemble.
https://www.ladepeche.fr/2025/10/11/je-nai-jamais-vu-ca-cet-agriculteur-se-retrouve-devant-le-tribunal-car-il-a-nourri-ses-betes-trop-tot-12986540.php