L’Europe frappe fort : essence et diesel vont devenir un luxe pour les automobilistes

Les voitures thermiques, longtemps reines de la route, sont désormais dans le viseur de l’Union européenne. En ligne de mire : leur rôle majeur dans le réchauffement climatique. Réunis vendredi dernier, les États membres ont une nouvelle fois débattu du calendrier d’interdiction de vente des véhicules essence et diesel, fixé à 2035. Si certains constructeurs réclament plus de temps pour s’adapter, le cap reste inchangé. Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg. En parallèle, la réglementation CAFE et d’autres normes strictes resserrent l’étau autour des moteurs thermiques. Pour Bruxelles, il s’agit d’accélérer la transition vers une mobilité électrique, même si les fabricants peinent encore à trouver une rentabilité dans ce secteur.
ETS II : la taxe qui fera exploser les prix à la pompe
À partir de 2027, un nouveau système baptisé ETS II entrera en vigueur. Son principe est simple, mais redoutable pour le portefeuille des conducteurs : taxer davantage les émissions de CO2 liées aux carburants. Résultat attendu, une hausse estimée à 25 centimes par litre d’ici 2030. Pour des millions de ménages déjà étranglés par l’inflation, cette perspective sonne comme un coup de massue. Chaque plein deviendra un rappel politique de la volonté européenne de réduire la dépendance aux énergies fossiles. Derrière l’affichage environnemental, c’est le quotidien des automobilistes qui sera bouleversé, surtout pour ceux qui n’ont pas d’alternative à leur voiture pour travailler.
Une arme politique pour pousser vers l’électrique
Bruxelles ne parle pas d’interdiction, mais la stratégie est limpide : rendre le carburant si onéreux que la voiture électrique deviendra l’option la plus rationnelle. L’augmentation des prix servira d’accélérateur à la transition, quitte à fragiliser le marché de l’occasion et à décourager l’achat de véhicules thermiques récents. Dès 2027, essence et diesel devront en outre obtenir de nouvelles certifications, visant à sanctionner les produits les plus polluants. Les pouvoirs publics veulent envoyer un signal fort : le temps des moteurs thermiques touche à sa fin. Une politique assumée, mais qui promet de vives tensions avec des automobilistes déjà à bout de souffle.
Bioéthanol : l’alternative qui gagne du terrain
Face à cette pression croissante, certaines voix plaident pour des solutions intermédiaires. En Allemagne, l’ADAC défend l’E20, un carburant contenant 20 % de bioéthanol. Avantage non négligeable : il échapperait au système de taxation du CO2. Cette piste pourrait séduire une partie des conducteurs, en offrant un compromis entre transition écologique et coût supportable. Mais pour Bruxelles, l’avenir reste clairement électrique. Et d’ici là, les automobilistes européens devront s’habituer à une réalité nouvelle : chaque trajet aura un prix, et il risque de grimper encore.
Pour résumer
L’Europe serre la vis : dès 2027, le système ETS II renchérira essence et diesel, avec +25 centimes par litre d’ici 2030. Objectif : accélérer le passage à l’électrique. Une pression inédite sur les automobilistes, alors que le marché du thermique s’essouffle.
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