Elle pèse de plus en plus lourd dans le budget des emprunteurs. La taxe foncière, qui s'applique à tous les propriétaires, a encore augmenté cette année, en moyenne de 5 % pour atteindre 118 euros par mois pour un logement de 70m², selon la dernière étude annuelle du courtier Meilleurtaux.
Conséquence, son poids dans le budget immobilier a augmenté dans près de la moitié des 32 villes analysées. Elle représente désormais au moins une mensualité de crédit dans 70 % des villes et même 2 mensualités de crédit dans plusieurs d'entre elles (Le Havre, Nîmes et Perpignan).
Elle a même franchi le seuil des 3 mensualités à Saint-Etienne. Un record atteint sous le double effet d'une envolée de la taxe foncière de 18,5 % sur un an et d'une chute de 14 % du budget estimé par le courtier pour s'offrir un appartement de 70 m².
«Anticiper pour les primo-accédants »
« C'est la combinaison de la hausse de la taxe foncière et de la baisse des prix de l'immobilier et des taux de crédit qui augmente la proportion de cette taxe dans le budget total des propriétaires », analyse Aga Bojarska-Serres, directrice crédit chez Meilleurtaux.
Selon l'Observatoire des taxes foncières de l'UNPI, son montant moyen a augmenté d'environ 20 % entre 2018 et 2023. Avec la fin de la taxe d'habitation pour les résidences principales, échelonnée entre 2018 et 2023, cet impôt local est devenu la principale source de revenus pour les collectivités locales. Son coût n'a cessé de gonfler, la moitié étant indexée sur l'inflation, l'autre votée par les élus locaux.
Son montant repose sur un calcul d'une grande complexité, source d'erreurs très fréquentes , et une partie des 33 millions de propriétaires en France peuvent en être exonérés, selon des règles qui varient selon les localités. Cependant, « il faut bien anticiper ce coût supplémentaire, au risque de grever son budget quotidien, en particulier pour les primo-accédants, qui souvent n'ont pas cette taxe en tête car ils ne l'ont jamais payée », poursuit Aga Bojarska-Serres.
Paris en bas de classement
Dans la plupart des villes, la taxe foncière a ainsi progressé de 3,5 % à 4,5 %. Avec deux exceptions notables : Saint-Etienne et Nice (+21,7 % !). Du côté du prix de l'immobilier, le budget estimé par le courtier pour l'achat d'un bien de 70m² (financé à 100 % sur 20 ans au taux moyen estimé dans la villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia pour un couple avec deux enfants) a, lui, reculé en moyenne de 4 %. Mécaniquement, face à ce budget en recul, la taxe foncière pèse donc plus lourd.
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Le classement reste globalement stable, selon le courtier qui mène cette étude pour la cinquième année consécutive. Le quatuor de tête, où la taxe foncière pèse le plus lourd, est, comme l'an dernier, constitué de Saint-Etienne, Nîmes, Le Havre et Perpignan. Des villes où l'immobilier reste relativement abordable.
A l'inverse, on retrouve en bas de classement les villes où la pierre coûte le plus cher : Paris, Aix-en-Provence, Lyon, Nice, Rennes, Lille… Dans la capitale, où les prix sont repartis à la hausse , la taxe foncière (1.298 euros) inférieure d'une centaine d'euros à la moyenne des villes étudiées, ne représente que 0,3 mensualité de crédit supplémentaire.