Invisibles et de plus en plus nombreux : c'est quoi un « radar Dexter
L’histoire des radars Dexter en France remonte à 2018, avec une première expérimentation menée à Évreux, en Normandie. Le principe est simple : au lieu d’installer des cabines fixes ou d’utiliser des voitures officielles, l’État mandate des sociétés privées pour faire circuler des véhicules équipés de radars infrarouges. Ces voitures banalisées enregistrent automatiquement les excès de vitesse, sans flash ni signalement perceptible par les conducteurs.
Des radars invisibles et redoutablement efficaces
Contrairement à un radar classique, le conducteur ne sait donc pas qu’il a été contrôlé. L’effet est dissuasif, car l’incertitude demeure permanente sur la route et les automobilistes ont intérêt à se tenir à carreau.
Au fil des années, le dispositif s’est généralisé. Si, à l’origine, seuls quelques départements y avaient recours, presque tout l’Hexagone est désormais concerné. Seules l’Île-de-France et la Corse échappent encore au système. Depuis juillet 2025, six nouveaux départements ont rejoint la liste : l’Ain, les Alpes-de-Haute-Provence, la Haute-Loire, les Pyrénées-Orientales, le Tarn-et-Garonne et la Drôme. La Loire, quant à elle, y a droit depuis le 16 août.
L’efficacité financière du dispositif est indéniable. Selon la Ligue des conducteurs, une voiture-radar rapporte en moyenne 194.000 euros par an à l’État (chiffres 2020). Un chiffre qui explique l’accélération du déploiement : à la fin de l’année, la flotte devrait atteindre 300 véhicules privés, en plus des 150 voitures-radars déjà utilisées par les forces de l’ordre.
Deux sociétés ont remporté l’appel d’offres national : Mobiom, chargée du nord et de l’ouest, et OTC, qui opère dans le sud. Leurs conducteurs suivent des itinéraires définis par les autorités, établis en fonction du taux d’accident, du trafic et des caractéristiques locales. Dans la Loire, par exemple, la répartition des trajets prend en compte la topographie et la croissance démographique de certains secteurs.
Le recours au privé répond à une double logique, selon le Comité interministériel de la sécurité routière (CISR) : allonger les plages horaires de circulation de ces véhicules pour renforcer la surveillance, tout en libérant du temps aux forces de l’ordre pour des missions d’intervention, d’enquête et de prévention. Comme pour tout radar, une marge technique s’applique : 10 km/h pour les vitesses inférieures à 100 km/h, et 10 % au-delà.
La vitesse excessive reste le premier facteur de mortalité sur les routes françaises. En 2024, elle était impliquée dans 29 % des accidents mortels recensés au niveau national. Dans la Loire, ce chiffre grimpait même à 36 %.
En multipliant les contrôles invisibles, les autorités espèrent donc réduire les accidents sur la route. Il n’en reste pas moins que ces véhicules suscitent régulièrement le mécontentement des automobilistes, qui dénoncent davantage une logique de rentabilité qu’une volonté réelle de prévention. Mais pour les pouvoirs publics, l’argument principal ne change pas : chaque excès de vitesse contrôlé est un risque potentiel en moins sur la route.
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