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Qualité street, Five foot fingers, GIGN : ces spectacles du off qui font la légende du Festival du théâtre de rue
En 2025, ils s’appellent Qualité Street, les Five foot fingers, Marzouk Machine ou Carnage productions, et leur seul nom au programme du Off emporte le public. Même s’il faut patienter plusieurs heures, le public aurillacois leur est fidèle, année après année. Construits par le bouche-à-oreille, en marge du In, ils sont la mémoire vive du festival.
Par Pierre Chambaud
Publié le 23 août 2025 à 06h50
Les five foot fingers peuvent remplir n'importe quelle jauge. © Jérémie FULLERINGER
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Sur le parking de l’IUT, pastille 106, les Five foot fingers s’étonnent encore. Leur nouveau spectacle, L’autre dame de Paris, commence à 18 heures, dans une heure, mais les gradins sont déjà pleins et le public afflue encore.
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L’équipe a découvert Aurillac en 2010. Depuis, à chaque fois qu’ils viennent, que ce soit avec un ancien ou un nouveau spectacle, le public est là. Même quand ils ont séché Aurillac, en 2014 et en 2015, le public les attendait à leur retour. « Avec eux, tu sais que ça vaut le coup d’attendre, que tu vas passer un bon moment », explique Jérôme, un Aurillacois. « Des personnes qui ne sont pas habituées au festival et qui ne veulent pas se fier au hasard, sont sûres de voir un spectacle de qualité, même si c’est malheureusement parfois dans de mauvaises conditions… », analyse Swann, festivalier cantalien.
« À Aurillac, tu peux voir énormément de spectacles, pas comme à Avignon, analyse Flora, festivalière travaillant dans le monde de la culture. Il est possible de mélanger, des spectacles connus et des nouveautés. » Limiter les risques, mixer découvertes et bonheur certain.
Habituée du festival depuis quinze ans, elle guide ses amis dans les méandres des pastilles. Ils attendent, pastille 120, voir Qualité Street, La beauté du monde, un seul en scène à la plume ciselée qui tourne depuis vingt ans. Plus d’une heure d’avance pour être sûr d’être assis. Les premiers sont arrivés deux heures avant le début. « Je l’ai vu il y a cinq ans, et c’est le genre de spectacle que l’on veut montrer à ceux que l’on aime. »
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« Aurillac est le seul festival qui permet d’installer un répertoire en rejouant le même spectacle, année après année, explique Gildas Puget, le visage de Qualité Street. Le succès vient d’une fidélité au festival. Cela fait 29 ans que ça dure. C’est une aventure commune avec la villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia. » L’homme préfère les jauges réduites, les ambiances intimistes. En janvier, il jouait à Valette, salle comble, 50 personnes. À Aurillac, il dépasse le millier.
« Ce n’est pas les conditions que l’on préfère, mais on l’accepte. On n’arrive jamais les mains dans les poches, c’est ce que l’on doit à notre histoire avec le festival. »
À Éclat, deux personnes sont chargées d’attribuer les pastilles aux compagnies du Off. Caroline Parisot et Clémentine Maniguet sont le binôme responsable de la coordination des compagnies de passage. Un travail titanesque : elles sont chargées de gérer les demandes des 650 compagnies de passage. À la fois pendant le festival, et en amont.
« Avant l’édition, les compagnies nous remplissent une fiche, avec les éléments techniques, l’espace nécessaire, explique Caroline Parisot. Cela peut être un dessin à main levée, ou des documents techniques. On fait l’étude, puis on étudie selon les emplacements possibles. » La même procédure est faite pour les collectifs.
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Il y a les sujets techniques… et il y a la question des jauges. Qualité Street, structure très légère, a besoin d’une jauge énorme. « On connaît le festival et les différentes compagnies, on essaye d’aller voir un maximum de spectacles, même si ce n’est pas possible. On anticipe un maximum. »
La règle tacite, c’est que les pastilles changent chaque année. Le placement est primordial pour des compagnies du Off qui ont besoin de se montrer, d’être vues, bien placées. « Sauf impératif technique, comme GIGN, on garde cette règle, explique Caroline Parisot. C’est notre principe d’équité. Il n’y a pas de favoritisme, on a aussi envie de donner des places qui sont désirées par les compagnies à des troupes que l’on connaît moins. »
FFF, Marzouk Machine, le collectif la Toulousaine ou Qualité Street ont cette attention particulière. « Il y a une faveur du public qui apprécie que cohabitent des nouveaux spectacles, mais aussi des classiques. »
Gildas Puget.
« On est festifs, généreux, et ça correspond aux valeurs du festival », décrypte Boris Laffite, le leader des Five foot fingers. À leur arrivée en 2010, l’équipe découvrait les arts de la rue, « on a bâti notre manière de faire du théâtre de rue avec le festival. C’est un échange, on est généreux et le public l’est encore plus ».
« Dans le Cantal, les gens sont crus, sans jugement. Ce n’est pas ampoulé, c’est franc, c’est agréable, explique Gildas Puget. Il y a également l’esprit libertaire qui vient s’ajouter, cette capacité à accepter les différences. Aurillac, c’est une âme, un esprit qui n’existe nulle part ailleurs. »
C’est le paradoxe aurillacois, cette folie du festival dans une sage préfecture rurale. Une folie adoptée par les Cantaliens, qui prennent plaisir à revoir leurs amis de l’été. Ils le leur rendent bien. Même avec 2.000 personnes devant la scène, « ce n’est pas une pression de jouer à Aurillac, sourient les Five foot fingers. À Aurillac, on joue à la maison. »
Ouest-France: De nouvelles violences vendredi soir en marge du festival de théâtre de rue d’Aurillac https://www.ouest-france.fr/societe/faits-divers/de-nouvelles-violences-vendredi-soir-en-marge-du-festival-de-theatre-de-rue-daurillac-e6bc4480-8052-11f0-a070-ec6a7f83d549
La préfecture du Cantal a rapporté que de nouveaux faits de violence avaient eu lieu dans la nuit de vendredi 22 à samedi 23 août à Aurillac. Deux nuits auparavant, un groupe de personnes avaient déjà commis plusieurs dégradations en marge du festival d’arts de rue.
Deux personnes ont été interpellées à Aurillac dans la nuit de vendredi 22 à samedi 23 août 2025. Photo d’illustration.
Deux personnes ont été interpellées à Aurillac dans la nuit de vendredi 22 à samedi 23 août 2025. Photo d’illustration. | ARCHIVES OUEST FRANCE
Ouest-France
Publié le 23/08/2025 à 21h26
La préfecture du Cantal a publié un communiqué samedi 23 août 2025 dans lequel elle indique que de nouvelles violences ont eu lieu la nuit précédente à Aurillac, en marge du Festival international de théâtre de rue, rapportent nos confrères de Franceinfo .
D’après le communiqué, vendredi, à 22 h 30, une cinquantaine de personnes, pour la plupart cagoulées et masques, ont scandé « des slogans hostiles à l’État, aux collectivités, aux institutions de la République, aux hommes et femmes qui sont au service du public ».
Deux interpellations
Le groupe a été dispersé par des CRS présents sur place à l’aide de lacrymogènes. Deux individus ont été interpellés et « du matériel mobilisé par ce groupe » a été saisi.
Les forces de l’ordre étaient déjà intervenues dans la nuit de mercredi à jeudi, après qu’un groupe de personnes s’en sont pris à eux. D’après les témoignages, la tension serait montée après l’arrestation d’un individu ayant tagué la devanture d’une banque.
Entre 20 et 30 000 € de dégâts
Dans la nuit de mercredi 20 à jeudi 21 août, peu avant minuit, un groupe d’environ 300 personnes s’en serait pris à des abris de bus et des commerces, aurait visé les forces de l’ordre avec des projectiles et aurait incendié des poubelles. Ils auraient également lancé des pavés sur le palais de justice. En tout, les affrontements qui ont duré quatre heures, auraient provoqué des dégâts estimés entre 20 000 et 30 000 € selon le maire de la villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia, Pierre Mathonier.
Huit policiers ont été légèrement blessés et aucune victime n’était à déplorer parmi les festivaliers.
La Montagne
Faits divers
Deux interpellations et du matériel confisqué lors de la 3e soirée à Aurillac, les forces de l'ordre évitent les émeutes
Une cinquantaine de personnes pour la plupart masquée a tenté, vendredi 22 août, d'initier une manifestation spontanée, rapidement étouffée par les forces de l'ordre, en marge du festival de théâtre de rue d'Aurillac.
Par Anna Modolo
Publié le 23 août 2025 à 17h47
17 commentaires
Rapidement mobilisés, les CRS et forces de l'ordre ont “procédé à deux interpellations et saisi du matériel mobilisé par ce groupe”. Photo vendredi 22 août. © Jérémie FULLERINGER
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La tension est montée, vendredi 22 août, au centre-villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia d'Aurillac. Les forces de l’ordre sont intervenues alors qu'un groupe d'une cinquantaine de personnes cagoulées pour la plupart, avaient investi le centre-villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia. Selon un communiqué de la préfecture du Cantal, “[elles] ont ainsi tenté de rassembler autour d’[elles], en scandant des slogans hostiles à l’État, aux collectivités, aux institutions de la République”.
Le mouvement s'est rapidement essouflé. Le groupe s'est divisé. “Les CRS ont dispersé le groupe en faisant usage de lacrymogènes au niveau du square Vermenouze”, précise le communiqué.
Rapidement mobilisés, les CRS et forces de l'ordre ont “procédé à deux interpellations et saisi du matériel mobilisé par ce groupe”.
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“Plusieurs médiateurs, personnels de la mairie d’Aurillac et du festival ont essayé de dialoguer avec le groupe, mais les individus ont refusé la discussion, avec des comportements et propos ouvertement hostiles et déterminés.”
“Limiter l'adhésion du public”
“La mobilisation des équipes a permis de limiter l’adhésion du public à cette manifestation spontanée sur la voie publique organisée pour favoriser l’action de groupes violents dissimulés dans la foule.” Le mouvement s'est rapidement essouflé. Le groupe s'est divisé. “Les CRS ont dispersé le groupe en faisant usage de lacrymogènes au niveau du square Vermenouze”, précise le communiqué.
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Des têtes de gondoles et des amateurs. Des compagnies reconnues et d’autres en développement. Rapprocher les deux mondes et accompagner les novices c’est la volonté du collectif Destiné (pastille 102 - 103). Au sein de sa fanfare, François Rascalou, directeur de compagnie, fait de même.
Par Mathis Lagrange
Publié le 23 août 2025 à 11h06
La Fanfare des kadors compte au total une quarantaine de membres actifs. © william duran
Il y a ceux qu’on ne présente plus, et ceux qui foncent au présentoir. Dans les cours de l’école Paul-Doumer, on apprend. On observe. On s’entraide. C’est ça, Destiné. Chaque compagnie professionnelle invitée par Le Radeau de l’hypoténuse, porteuse du collectif, devait à son tour inviter une compagnie émergente. Pour l’accompagner. « Être au contact des pros est enrichissant pour les amateurs, beaucoup découvrent le milieu cette année. » François Rascalou fait partie de la Fanfare des kadors, batucada montpelliéraine composée uniquement d’amateurs. Lui aussi en est un lorsqu’il empoigne son saxophone, mais à côté, il est directeur de la compagnie professionnelle Action d’espace.
Tutu, comme il aime à se faire appeler, est un habitué du festival et en profite pour faire découvrir cet « enchantement » à la vingtaine d’autres membres. « On ne cherche pas les programmateurs, explique Tutu. Nous, c’est plus pour s’amuser qu’on fait le festival. On a moins de pression. » Pour lui, c’est surtout des moments où il « switch » du professionnel rigoureux, au fanfaron qui s’amuse avec ses amis. Devenus sa deuxième famille. « Comme on dit entre nous, kador un jour, kador toujours. »
« Chez nous, il n’y a pas de fausses notes »
François Rascalou (Alias Tutu)
La joyeuse bande participe également à la vie du collectif, tenant les buvettes et accueillant les personnes dans les cours de récréations. Toute la scénographie en bois est faite à la main par Le Radeau de l’hypoténuse et habille l’école de teintes fleuries et pastels. À midi, dans une odeur de saucisse grillée et de frites chaudes, la Fanfare des kadors joue sa partition, nommée Harmonie et boniments. Avec quelques notes ratées. Ou pas. « Chez nous, il n’y a pas de fausses notes, s’amuse François Rascalou. Si elles sont pleinement assumées, ça devient de l’interprétation. »
Les soirées du collectif Destiné sont rythmées par les fanfares, avec également Volkanik. Une atmosphère de chaleur et de proximité où professionnels et amateurs partagent le même espace. « On n’est pas tout seul ici, pour faire la communication ou gérer la logistique, reconnaît Tutu. C’est un vrai moment de jeu et de rencontre avec le public. »
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