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Climat : les émissions de CO2 mondiales encore en hausse
Les premières estimations de Carbon Monitor, qui traque les émissions de CO2 dans le monde, montrent qu'elles auraient baissé en Chine mais augmenté aux Etats-Unis au premier semestre.
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Selon Carbon Monitor, les émissions de CO2 auraient encore augmenté de 0,7 % au premier semestre 2025 par rapport à la même période de 2024.
Selon Carbon Monitor, les émissions de CO2 auraient encore augmenté de 0,7 % au premier semestre 2025 par rapport à la même période de 2024. (Photo Shutterstock)
Par Anne Feitz
Publié le 21 août 2025 à 06:15Mis à jour le 21 août 2025 à 06:22
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Canicules, incendies, inondations… les manifestations du réchauffement climatique qui se multiplient ces jours-ci un peu partout dans le monde, parfois tragiques, provoqueront-elles un sursaut de conscience ?
Pour le moment, la courbe des émissions mondiales de CO2 ne pousse guère à l'optimisme : selon les estimations de Carbon Monitor, un site créé par des équipes des universités chinoise Tsinghua et californienne Irvine, et, en France, du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (CEA et CNRS), elles auraient encore augmenté de 0,7 % au premier semestre 2025 par rapport à la même période de 2024. Selon la même source, dont les calculs théoriques doivent encore être confirmés, elles avaient progressé de 0,8 % en 2024.
Inversion de tendance
Fait remarquable ce semestre, l'inversion de tendance entre les deux premiers émetteurs mondiaux, la Chine et les Etats-Unis. En baisse constante depuis de nombreuses années, les émissions des Etats-Unis auraient ainsi progressé de 4,24 % sur les six premiers mois de l'année, tandis que celles de la Chine auraient, elles, reculé de 2,7 %. De même d'ailleurs que celles de l'Inde (-2,16 %).
Déjà pressenti par d'autres études, le recul des émissions chinoises, s'il se confirme, est en soi une bonne nouvelle. Car la Chine, premier émetteur mondial, représente à elle seule environ un tiers des émissions totales.
Même si le pays continue d'ouvrir des centrales à charbon, il investit massivement dans les énergies renouvelables, totalisant à lui seul fin 2024 davantage de capacités cumulées que le reste du monde. Selon les dernières données de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la part de l'électricité provenant de centrales à charbon y a baissé de 2,6 % au premier semestre, tandis que celle provenant du solaire progressait de 45 %.
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Deuxième émetteur mondial (environ 13 % du total), les Etats-Unis en revanche ont clairement relâché l'effort, alors que l'administration Trump, ouvertement climatosceptique, n'a de cesse que de détricoter les réglementations climatiques. Alors que pendant le premier mandat de Trump, le pays avait continué à fermer des centrales à charbon, la hausse des prix du gaz a cette fois entraîné une hausse de 15 % du recours au charbon dans la production d'électricité, toujours selon l'AIE.
Jours difficiles
L'Union européenne ne fait pas partie des bons élèves, pointe Carbon Monitor : ses émissions auraient augmenté de 4,65 % dans les 27 Etats membres sur les six premiers mois de 2025 - et de 1,59 % en France. Le Citepa, chargé de calculer les émissions dans l'Hexagone, avait de fait estimé qu'elles avaient cessé de baisser au premier trimestre (dernier chiffre connu).
A moins de 100 jours de la COP30, qui doit se tenir en novembre à Belém au Brésil, son président André Corrêa do Lago vient d'envoyer une nouvelle lettre aux Etats membres : rappelant à chacun la nécessité d'envoyer d'ici septembre sa feuille de route en matière de décarbonation à 2035, il relève que 80 % des signataires de l'accord de Paris ne l'ont toujours pas fait (dont l'Union européenne).
Selon les dernières estimations des scientifiques, le dépassement du seuil de + 1,5 °C est désormais inéluctable. Sans réaction, les prochaines générations se préparent à des jours difficiles.
Anne Feitz
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