Selon le patron de l'espionnage et du contre-espionnage allemand Bruno Kahl, la Russie pourrait tester l'alliance de l'OTAN et étendre sa confrontation avec l'Occident au-delà de l'Ukraine.
Dans une interview accordée au média américain Newsweek, le patron de l'espionnage et du contre-espionnage allemand Bruno Kahl a alerté l'Occident face aux risques que fait peser la Russie de Vladimir Poutine, en guerre contre l'Ukraine. L'avertissement de Bruno Kahl intervient alors que le chef de l'OTAN, Mark Rutte, a déclaré que le complexe militaro-industriel russe produisait des armes à un rythme suffisamment rapide pour permettre à Moscou d'être prêt à attaquer l'alliance dans les cinq ans.
Les dirigeants de l'OTAN ont déclaré à plusieurs reprises que l'agression de Vladimir Poutine ne s'arrêterait pas à l'Ukraine, les membres du flanc oriental de l'alliance, tels que les États baltes, mettant en garde contre les mesures de guerre hybride de Moscou. Les commentaires de Bruno Kahl et Mark Rutte constituent les derniers points de discussion sur la manière dont l'Occident peut répondre à la menace posée par la Russie, qui seront discutés lors du sommet de l'alliance à La Haye (Pays-Bas) plus tard ce mois-ci.
Bruno Kahl a déclaré que Moscou envisageait des confrontations qui ne seraient pas un engagement militaire complet et que cela ne signifiait donc pas que les armées de chars russes pénétreraient dans les territoires occidentaux, mais qu'elles pourraient lancer des opérations secrètes dans les États baltes voisins. «Il suffit d'envoyer des petits hommes verts en Estonie pour protéger les minorités russes soi-disant opprimées», a-t-il déclaré à Table Media.
«petits hommes verts»
Il s'agit d'une référence à l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, au cours de laquelle des soldats russes en uniformes banalisés et en vêtements civils ont été surnommés «petits hommes verts». Bruno Kahl a déclaré que Berlin était «tout à fait certain» que l'Ukraine était un tremplin pour l'agression russe et que Moscou cherchait à tester la détermination de l'OTAN. «Cela ne signifie pas que nous nous attendons à ce que des armées de chars se dirigent vers l'ouest», a-t-il ajouté.
«Mais nous constatons que la promesse de défense collective de l'OTAN va être mise à l'épreuve.» Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, a déclaré lundi au groupe de réflexion londonien Chatham House que la Russie produisait en trois mois l'équivalent de l'équipement militaire produit par l'ensemble de l'Alliance en un an. Mark Rutte a déclaré que la Russie devrait déployer 1.500 chars, 3.000 véhicules blindés et 200 missiles Iskander cette année et que Moscou pourrait être prêt à utiliser la force militaire contre l'OTAN d'ici à cinq ans.
Il a déclaré que lorsque l'OTAN se réunira pour son sommet à La Haye ce mois-ci, il s'attend à ce que les membres de l'alliance acceptent de consacrer 5% de leur PIB à la défense. Ce sommet aura lieu alors que l'alliance transatlantique est confrontée à des défis non seulement de la part de la Russie, mais aussi à des questions sur l'engagement de l'administration américaine actuelle envers le bloc.
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