Un adolescent de 16 ans a été condamné ce mercredi à huit ans de prison ferme pour le meurtre de Matisse, 15 ans, tué de plusieurs coups de couteaux en avril 2024 à Chateauroux.
Ce mercredi, le tribunal pour enfants de Châteauroux a condamné un mineur de 16 ans à huit ans de prison pour avoir tué Matisse, un adolescent de 15 ans, à la suite d’une bagarre causée par une «Battle de rap» le 27 avril 2014.
Le prévenu, un mineur de nationalité afghane en situation irrégulière, était arrivé très jeune à Châteauroux avec sa mère. Il était jugé depuis lundi à huit clos pour avoir asséné plusieurs coups de couteau, dont un qui aurait touché le cœur, et causé la mort de Matisse. Le tribunal a retenu une «altération du discernement» de l’auteur au moment des faits, ce qui a réduit la peine.
Pour rappel, la peine maximale encourue était de 15 ans, en raison de l’excuse de la minorité, a expliqué le procureur de la République de Châteauroux, David Marcat, à l’AFP. Ce faisant, l’«altération du discernement» a réduit cette peine maximale à 10 ans.
Une «peine de suivi socio-judiciaire avec une injonction de soins» de 15 ans a également été requis contre le jeune Afghan, afin d’éviter toute récidive selon le procureur.
«Lutter contre cette violence»
La mère de l’accusé a également été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire après que cette dernière a «asséné des gifles à la victime», selon le parquet de Bourges qui s’est saisi du dossier. À l’issu du procès, cette dernière a été exfiltrée du tribunal en voiture sous une huée d’insultes, rapportent les journalistes de l’AFP.
En effet, la nationalité afghane de l’accusé et de sa mère avait donné lieu à de violentes polémiques, poussant de nombreux élus à appeler le gouvernement à un durcissement radical de sa politique migratoire.
Face à l’incompréhension de certaines personnes face à la peine prononcée, le procureur a rappelé que cette dernière a pour but la «protection de la société et la réparation par rapport aux victimes», mais qu’elle est également porteuse d’un «principe de la primauté de l’éducatif qui reste ancré sur le répressif en matière de justice des mineurs».
Sur le même sujet
Affaire Le Scouarnec : l'ex-chirurgien condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour viols et agressions sexuelles aggravées
Lire
Les parents de Matisses, eux, ont dit vouloir «lutter contre cette violence», qui peut toucher des adolescents, notamment en intervenant dans des établissements scolaires pour sensibiliser les jeunes à ce sujet.