"Il avait peur " : l'appel à l'État des parents de Yanis, qui s'est suicidé après la libération de son agresseur sexuel

Yanis, 17 ans, s'est suicidé le 30 mars dernier.
Un drame consécutif à la remise en liberté de son agresseur sexuel, revenu vivre tout près de chez lui.
Aujourd'hui, dans le JT de TF1, ses parents interpellent le ministre de la Justice pour que des mesures d'éloignement soient mises en place.
Yanis aurait dû fêter ses 18 ans le 2 avril. Il rêvait, à cette occasion, de conduire enfin la vieille Audi A3 qu’il bricolait depuis de longs mois. Mais le jeune homme n’a pas soufflé ses bougies, se donnant la mort trois jours plus tôt, le 30 mars. “Pour son anniversaire, on a été choisir son cercueil. C’est dur. Jamais on n’aurait pensé être obligé de faire ça ce jour-là”, confie son père Farid au micro de TF1, dans le reportage du JT visible en tête de cet article. “Savoir que l’homme qui m’a enlevé trois ans de ma vie soit dehors en liberté à même pas 3 km de chez moi me répugne tellement. J’ai envie de crier, pleurer, casser. Cet homme m’a brisé, détruit, sali”, avait écrit l’adolescent, dans une story postée sur le réseau social Instagram, peu de temps avant le drame.
La story postée par Yanis peu de temps avant son dramatique passage à l'acte. - Capture d'écran Instagram
En septembre 2022, Yanis avait révélé à ses parents avoir été agressé sexuellement pendant trois ans. L’individu mis en cause, ancien voisin et proche de la famille, a été interpellé dans la foulée. Déjà condamné en 2007 puis en 2014 pour des infractions sexuelles sur mineurs, l’homme, en état de récidive, écopera, en octobre 2023, de cinq ans de prison ferme. Mais il ne restera derrière les barreaux que deux ans et quatre mois, avant d’être libéré via un aménagement de peine, en février 2025, puis de retourner vivre dans le village de Marignier (Haute-Savoie), où Yanis se rendait fréquemment pour prendre le train, depuis la commune voisine de Thyez, où il résidait toujours avec ses parents et ses frères et sœurs.
C’est au détour d’une banale conversation avec une connaissance que Farid apprend ensuite la nouvelle de cette libération. “Je sais que Yanis avait peur de le croiser, on en a parlé. Quand je lui ai annoncé que son agresseur était sorti de prison, ça lui a fait un choc. Mais j'ai préféré lui en parler plutôt qu’il l’apprenne en le croisant au coin de la rue”, rembobine le père. Avant que sa compagne, Delphine, la mère de l’adolescent, ne laisse ainsi éclater sa colère : “On ne remet pas quelqu'un en liberté tout en sachant qu'il habite à proximité de la personne qu’il a agressée !”
Un courrier resté lettre morte
Le couple appelle aujourd’hui solennellement le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, à prendre des dispositions légales pour éviter qu’un tel cas de figure se reproduise, en informant mieux les victimes et en mettant en place des mesures d’éloignement. Contacté par TF1, le parquet souligne de son côté que l’agresseur porte un bracelet électronique et avait bien interdiction de s'approcher de Yanis, ainsi que de tout autre mineur. Surtout, il affirme avoir envoyé une lettre pour prévenir la famille de Yanis de cette libération. Une missive que les parents assurent, eux, n'avoir jamais reçue. Pour mémoire, selon l’Unicef, un enfant est victime d’inceste, de viol ou d’agression sexuelle toutes les trois minutes en France.
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