“Un message d'erreur est apparu” : 35 bus tombent en panne en sortant du dépôt, leurs pots catalytiques avaient disparu
Un dépôt de bus près de Marseille a été victime de vol dans la nuit du 28 au 29 mars : 35 pots catalytiques ont été prélevés sur des bus de la RTM. Les voleurs ont aussi dégradé les caméras de surveillance. Une enquête est ouverte.
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Les chauffeurs de la RTM n'ont pas pu prendre le départ du dépôt ce 29 mars au matin à Aubagne, ou seulement sur une courte distance. Les messages d'alarme se sont enclenchés, leur signifiant qu'une pièce était soit défectueuse soit absente. En effet, après vérification, il se trouve qu'une trentaine de bus n'avaient plus de pots catalytiques. Un vol de pièce devenu courant en France ces derniers mois. Une enquête a été ouverte.
Au dépôt interurbain situé à Gémenos, d'où partent des bus pour Aubagne, “ce sont 35 bus qui ont été détériorés et sur lesquels les pots catalytiques ont été dérobés”, indique la RTM, confirmant une information du Figaro. Les malfaiteurs se sont introduits sur le site, “en découpant le grillage mitoyen avec l'entreprise d'à côté”, précise la régie des transports.“lls ont mis hors d'usage les caméras de surveillance”, précisent des salariés du dépôt, soulignant au passage “un dysfonctionnement des portails d'accès depuis au moins deux ans”, et ajoutant que “les chauffeurs n'ont pas constaté de suite le vol. C'est seulement après qu'ils se sont rendu compte du vol, en conduisant, car les bus se sont bloqués et un message d'erreur est apparu sur le tableau de bord, ils étaient tout juste en train de partir du dépôt”. La RTM a déposé plainte. Une enquête est ouverte et confiée à la police judiciaire. Pour l'heure, “il est difficile de chiffrer le préjudice”; indique la compagnie des transports, ajoutant “suite à ce vol, nos véhicules sont immobilisés, car ils doivent être réparés. Cela a un impact sur l’exploitation même si la RTM a fait preuve d’une grande réactivité pour limiter l’impact pour les voyageurs avec transfert de véhicules d’autres dépôts. Le service scolaire est assuré normalement, et quelques lignes peuvent voir les intervalles augmentés en fonction des horaires”. À la suite de ce vol, la RTM a informé les voyageurs des perturbations sur les lignes concernées (info trafic sur le site de la Métropole Mobilité). Les équipes de maintenance de la RTM sont sur le pont pour effectuer les réparations. “Le retour à la normale devrait s'effectuer d'ici à quelques jours. Les pièces ont été reçues hier et leur montage a commencé”, précise la RTM. Dans ce dépôt, ce sont environ une centaine de bus qui sont garés.
Depuis plusieurs années, les vols de pots catalytiques se multiplient en France, touchant désormais les flottes de bus des grandes agglomérations. Ces actes criminels, motivés par la revente des métaux précieux contenus dans ces dispositifs, perturbent considérablement les services de transport en commun et engendrent des pertes financières substantielles pour les opérateurs.
En février 2023, le réseau de bus Salon-Étang-Côte Bleue, exploité par Transdev à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), a été paralysé suite au vol de 28 pots catalytiques en une seule nuit. Les malfaiteurs ont su déjouer la vidéosurveillance et la vigilance du gardien pour s’emparer des parties contenant du rhodium, un métal précieux. Ces vols ont entraîné de fortes perturbations sur le réseau, certaines lignes étant totalement interrompues le temps des réparations.
En septembre 2023, six bus stationnés dans un dépôt de la RATP à Créteil (Val-de-Marne) ont été dépouillés de leurs pots catalytiques. Les auteurs du vol ont soigneusement déconnecté la vidéosurveillance, rendant les enregistrements inexploitables. Le préjudice a été estimé à 240 000 euros.
Plus récemment, en décembre 2024, une trentaine de pots catalytiques ont été dérobés sur des bus du réseau Citéa à Valence (Drôme). Les voleurs ont découpé le grillage du dépôt et neutralisé les caméras de surveillance avant de commettre leur forfait, causant un préjudice de plusieurs centaines de milliers d’euros et perturbant fortement le réseau de transport local.
“À Marseille, c'est la première fois que cela se produit”, indique la régie des transports.
Les pots catalytiques sont convoités pour les métaux rares qu’ils contiennent, notamment le rhodium, dont le cours peut atteindre entre 600 et 800 euros le gramme. Ces composants sont essentiels pour réduire les émissions polluantes des véhicules, mais leur valeur élevée en fait des cibles de choix pour les voleurs.
Face à cette recrudescence des vols, les forces de l’ordre et les opérateurs de transport renforcent les mesures de sécurité. La gendarmerie du Var, par exemple, recommande aux transporteurs de stationner les véhicules dans des lieux sécurisés, d’installer des plaques de protection sous le châssis pour compliquer l’accès aux pots catalytiques, et de procéder au marquage codé de ces pièces afin de dissuader les voleurs et faciliter leur traçabilité en cas de vol.
Malgré ces efforts, la lutte contre le vol de pots catalytiques demeure un défi majeur pour les opérateurs de transport en France, nécessitant une vigilance constante et des investissements en sécurité pour protéger leurs flottes et assurer la continuité du service public.
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