Le Cantal fait partie des 10 premiers territoires en France à mettre en place une démarche de responsabilité populationnelle, pour la prise en charge de l'insuffisance cardiaque. On vous explique cette démarche globale et coordonnée pour améliorer la santé des habitants.
Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter “Société”. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
À Aurillac, chaque matin, Eugène Daguzon, 89 ans, monte sur sa balance connectée. Il explique : “L’hôpital est au courant. C’est un suivi important après ce que j’ai”. Eugène a une insuffisance cardiaque. Depuis un an, il a intégré le programme de télésurveillance du service de cardiologie de l'hôpital d'Aurillac. Eugène poursuit : “Quand je suis en surpoids, le médecin s’inquiète. On communique pour savoir si j’appelle le médecin traitant ou si je me fais hospitaliser, si c’est trop méchant”.
Ce service a déjà équipé 125 patients, de retour chez eux, après une hospitalisation. Margaux Ferval, infirmière de “parcours insuffisance cardiaque”, souligne : “Cela les rassure énormément. On fait de l’éducation thérapeutique. On leur apprend à reconnaître les signes. On a des patients qui nous appellent dès qu’ils sont plus essoufflés ou que des œdèmes arrivent au niveau des jambes. Par conséquent, on poursuit un peu plus le questionnaire et on voit si on les fait venir en consultation avec le cardiologue ou le médecin traitant”.
Ce suivi est coordonné entre infirmiers à domicile, médecins généralistes, cardiologues. La démarche va bientôt aller beaucoup plus loin. Manuel Font, cardiologue, précise : “Si je prends en charge un patient qui a une insuffisance cardiaque et que j’identifie qu’il a une malnutrition, si je reste simplement sur mon problème cardiaque, je ne résoudrai pas son problème. Si on a les moyens d’aller chercher d’où vient sa difficulté et comment on peut la résoudre, le patient a peut-être plus besoin d’un dentiste que de moi”.
Cette démarche globale, baptisée responsabilité populationnelle est importée du Québec par Antoine Malone. Le responsable du Pôle Prospective, Europe et International et coordonnateur de la Fédération Hospitalière de France, rappelle : “Il s’agit vraiment d’un changement d’un système de santé essentiellement réactif, quand les gens ne se sentent pas bien et vont aux urgences pour voir leur médecin, à un système de santé proactif. On cherche collectivement à garder les gens en bonne santé et à éviter que les pathologies n’apparaissent. Si une pathologie apparaît, on essaie d’éviter que l’état de santé ne se dégrade. Cela illustre la nécessité de changer de paradigme. C'est un gros travail collectif qu'il faut réaliser“.
Cette démarche de prévention et de traitement des maladies cardio-vasculaires pourrait concerner près de 25% de la population du Cantal.
Propos recueillis par Laëtitia Théodore / France 3 Auvergne
https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/cantal/aurillac/responsabilite-populationnelle-quelle-est-cette-demarche-de-sante-que-le-cantal-vient-de-mettre-en-place-3129040.html