Les Échos: « Nous allons licencier les moins performants » : Mark Zuckerberg sans filtre chez Facebook et Instagram https://www.lesechos.fr/travailler-mieux/vie-au-travail/nous-allons-licencier-les-moins-performants-mark-zuckerberg-sans-filtre-chez-facebook-et-instagram-2143364
Dans un mémo aux salariés dévoilant la suppression de 5 % des effectifs de Meta, le père fondateur des réseaux sociaux ne prend pas de gants… Vu de France, Mark Zuckerberg a une manière brutale d'annoncer un plan de licenciement.
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Emploi & Salaires
« L'année va être intense, et je veux être sûr d'avoir les meilleurs dans nos équipes », écrit Mark Zuckerberg.
« L'année va être intense, et je veux être sûr d'avoir les meilleurs dans nos équipes », écrit Mark Zuckerberg. (Manuel Orbegozo/Reuters)
Par Julien Dupont-Calbo
Publié le 18 janv. 2025 à 09:31Mis à jour le 18 janv. 2025 à 15:32
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Chez nous, il faut enrober, justifier, diluer, réconforter. Pas chez Meta, l'antre de Facebook et Instagram. Pour annoncer le licenciement de 3.600 personnes cette année , soit tous 5 % des effectifs du géant de la Tech, Mark Zuckerberg n'a pas pris de gants. Et c'est un euphémisme, à lire le mémo diffusé par ses soins pour annoncer la nouvelle aux salariés.
« L'année va être intense, et je veux être sûr d'avoir les meilleurs dans nos équipes, écrit sans circonvolution le fondateur du grand réseau social. J'ai décidé de relever la barre de la performance et d'écarter plus vite que d'habitude les moins performants. En général, on attend un an avant de se séparer de quelqu'un, mais ce ne sera pas le cas cette année ».
« Cela va nous renforcer »
Dans la ligne de ses récentes sorties virilistes - « Je pense qu'une grande partie de notre société est devenue […] castrée, en quelque sorte, ou émasculée », racontait-il la semaine dernière dans le podcast du conservateur Joe Rogan-, Mark Zuckerberg tient à se montrer droit dans ses bottes et à se ranger derrière les thèses les plus rudes de Darwin.
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« Laissez des gens partir n'est jamais facile. Mais je suis sûr que cela va nous renforcer et nous permettre de développer la meilleure technologie pour le futur de la communication humaine », assure celui qui essaie d'inventer une nouvelle interface homme-machine avec les lunettes de RayBan .
« Nous ne sortirons pas tous ceux qui n'ont pas rempli leurs objectifs l'an dernier si nous sommes optimistes sur leur capacité à rebondir, et nous serons généreux avec ceux qui partiront, en ligne avec ce que nous avions fait lors des précédents départs », conclut l'adepte du MMA, en précisant que les personnes licenciées seront prévenues à compter du 10 février.
Si la forme, franche, peut choquer en France, les Etats-Unis abritent une autre culture du travail, beaucoup plus transactionnelle. C'est moins un drame de perdre son job, puisque le souvenir du chômage de masse est lointain. Les témoignages marquants de Français licenciés et priés de partir en quinze minutes du bureau sans pouvoir faire leurs adieux à leurs collègues sont nombreux.
Des gages pour Trump
En 2022, année post-Covid baptisée « année de l'efficacité » par Mark Zuckerberg, Meta avait licencié près du quart de ses effectifs, en lui offrant quatre mois de salaire plus un demi-mois de salaire par année d'ancienneté et six mois de mutuelle santé. Le géant de Menlo Park, en Californie, emploie actuellement 72.000 salariés, après avoir réduit ce nombre de plus de 20.000 personnes en trois ans.
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Alors que Donald Trump s'apprête à retrouver la Maison Blanche, il est entouré par les milliardaires de la Silicon Valley - Elon Musk, le patron de Tesla et SpaceX, en tête. Comme Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon , Mark Zuckerberg a donné des gages au camp Trump , multipliant les déclarations et les mesures, comme le retour en arrière sur les politiques de diversité et de modération des contenus sur Facebook ou Instagram. « Il est positif d'avoir une culture qui célèbre un peu plus l'agression », martèle le développeur de Facebook, qui n'a donc pas hésité à appliquer sa nouvelle approche à ses troupes…
Julien Dupont-Calbo