Aneesh Raman, directeur des opportunités économiques chez LinkedIn, vient de jeter un pavé dans la mare dans une tribune publiée sur le New York Times. Selon lui, les progrès intervenus dans le domaine de l’IA au cours de ces dernières années risquent de menacer des emplois qui ont toujours servi de tremplin aux jeunes salariés pour démarrer leur carrière.
La déprime de la génération Z
Le dirigeant estime ainsi :
Le premier échelon de l’échelle professionnelle est celui où l’on perce le plus. Dans le secteur technologique, les outils de codage avancés s’immiscent dans les tâches d’écriture de code simple et de débogage, qui permettent aux développeurs juniors d’acquérir de l’expérience. Dans les cabinets d’avocats, les assistants juridiques juniors et les collaborateurs de première année, qui ont fait leurs armes dans la révision de documents, confient des semaines de travail à des outils d’IA, qui les traitent en quelques heures. Et dans le commerce de détail, les chatbots d’IA et les outils de service client automatisés prennent en charge des tâches autrefois confiées aux jeunes collaborateurs.
Ce constat est étayé par des chiffres. Aux États-Unis, le taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur a augmenté de 30 % depuis septembre 2022. Bien sûr, tout n’est pas imputable à l’IA, mais ces technologies commencent néanmoins à avoir un impact. D’après une étude récente menée par LinkedIn auprès de 500 000 professionnels, la génération Z (personnes nées entre la fin des années 1990 et le début des années 2010 ) est d’ailleurs pessimiste sur son avenir plus que toute tranche d’âge.
Dans le même temps, et cela ne va sans doute pas les rassurer, 63 % des cadres supérieurs et estiment que l’IA finira par prendre en charge certaines tâches répétitives qui étaient dévolues aux employés débutants.
Les entreprises doivent continuer à embaucher des jeunes
Face à ce constat, Aneesh Raman suggère notamment de repenser l’éducation supérieure avec des cursus qui devront immanquablement intégrer l’IA dans leurs programmes, notamment l’utilisation des outils et une compréhension plus générale des enjeux liés à ces innovations.
Il ajoute au sujet des entreprises :
À moins que les employeurs ne souhaitent se retrouver à court de personnel pour pourvoir les postes de direction, ils doivent continuer à embaucher des jeunes. Mais ils doivent repenser les emplois de débutant afin de confier aux travailleurs des tâches plus complexes, apportant une valeur ajoutée supérieure à celle que peut produire l’IA.
Le message est passé et il a le mérite de nous alerter sur les risques concrets posés par ces technologies.
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