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Steve Jobs n’hésitait pas à licencier qui que ce soit si nécessaire. Aujourd’hui, tout s'inverse : 1 cadre sur 5 envisage de démissionner parce qu’il « ne supporte pas » la génération Z
Publié le 28/12/2024 à 20:10
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Profil de Hadrien Leclercq aka « Warial » , Jeuxvideo.com
Hadrien Leclercq aka « Warial » - Journaliste
Responsable du pôle maison, image et son pour JVTECH. Après quelques années dans le monde de la musique, je me suis tourné vers le journalisme par amour pour mon télé OLED. Oui, on dit UN télé.
Face à une Génération Z qui redéfinit les codes du travail, un manager sur cinq envisage de démissionner, avançons-nous vers un bouleversement des dynamiques de pouvoir en entreprise ?
Steve Jobs n’hésitait pas à licencier qui que ce soit si nécessaire. Aujourd’hui, tout s'inverse : 1 cadre sur 5 envisage de démissionner parce qu’il « ne supporte pas » la génération Z
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Plus de la moitié des managers avouent ressentir frustration et stress en travaillant avec eux
Steve Jobs, cofondateur d’Apple, était réputé pour sa gestion impitoyable des talents. Plusieurs histoires bien connues parlent en long et en large de sa gestion tyranique des personnes autour de lui. Vous avez peut-être déjà entendu l'annecdote de cette employée licenciée cinq fois ou du coup de sang qui a mené à la suggestion de renvoyer tous les cadres de Starbucks d'un coup. 40 ans après, la dynamique a radicalement changé : les dirigeants ne licencient plus comme avant, certains chiffres affirment même que ce sont eux qui envisagent de partir.
Une étude récente d’Intelligent.com révèle que 20% des managers songent à démissionner parce qu’ils ne supportent plus de travailler avec la Génération Z, cette petite tranche de la population née entre 1997 et 2012. Oui, les jeunes employés bouleversent les codes des entreprises traditionnelles, forçant les leaders à réinventer leur approche.
Steve Jobs n’hésitait pas à licencier qui que ce soit si nécessaire. Aujourd’hui, tout s'inverse : 1 cadre sur 5 envisage de démissionner parce qu’il « ne supporte pas » la génération Z
La fin de l’ère où l’on craignait son patron ?
D'après l'étude que nous venons de citer, le constat est sans appel :
51% des managers se disent frustrés.
44% avouent ressentir du stress.
31% parlent même de déception.
La tension est telle que la moitié des cadres ont déjà licencié un employé de la Génération Z, et 27% préféreraient éviter d’en recruter. Pourquoi une telle incompatibilité ? Huy Nguyen, consultant principal pour Intelligent.com, explique : « Ce n’est pas juste un problème de comportement. Il s’agit d’un choc culturel où les attentes des deux parties sont totalement désalignées. »
Alors que les managers recherchent dévouement et engagement selon des standards traditionnels, la Génération Z privilégie des valeurs comme le sens dans le travail, la flexibilité et surtout un équilibre vie pro / vie perso que Jobs aurait jugé inconcevable. Le fondateur d'Apple allait jusqu’à appeler ses employés pendant leurs vacances. Pour la jeune génération, même un appel de Jobs serait perçu comme une intrusion. Ce n'est pas à nous de juger qui a tort ou raison dans cette affaire, mais il semble que la science tend à montrer que le comportement des jeunes est plutôt bénéfique pour leur santé tant mentale que physique (en plus d'être plus fidèle aux lois pour ce qui est de la France).
Du “Think Different” au “Work Different”
En 1997, Jobs a restructuré Apple en 90 jours. Aujourd’hui, les managers sont face à une génération avec des codes bien à elle :
Une omniprésence du smartphone, souvent mal vue par leurs supérieurs.
Une communication jugée “inappropriée”, parfois trop informelle.
Une vision du travail perçue comme incompatible avec l’éthique traditionnelle.
Ironie du sort : alors que Jobs a bâti son empire sur une vision hiérarchique rigoureuse et une quête obsessionnelle de perfection, la Génération Z pousse les entreprises à réexaminer leurs structures de pouvoir. Deux tiers des managers reconnaissent avoir dû changer leur style de leadership, et 75 % admettent que gérer ces jeunes collaborateurs exige plus de temps et de ressources qu'autrefois, à l'époque où les gens obéissaient plus sagement.
Steve Jobs n’hésitait pas à licencier qui que ce soit si nécessaire. Aujourd’hui, tout s'inverse : 1 cadre sur 5 envisage de démissionner parce qu’il « ne supporte pas » la génération Z
Poussons la réflexion encore plus loin. Cette transformation dépasse les simples préférences générationnelles. La pandémie a accéléré des tendances déjà latentes : les jeunes travailleurs, baignés dans l’univers numérique, ne perçoivent plus le travail comme leurs aînés.
Une nouvelle dynamique
« Ce n’est pas qu’ils ne veulent pas travailler, c’est qu’ils ne comprennent pas pourquoi ils devraient le faire comme il y a 40 ans », précise Nguyen. Priorisant leur santé mentale et en quête d’un retour constant sur leurs performances, la Génération Z attend de ses employeurs qu’ils partagent leurs valeurs.
En 1984, lorsque Jobs dévoilait le premier Macintosh au Flint Center, personne n’aurait imaginé qu’un jour, ce ne seraient pas les employés mais les managers qui menaceraient de quitter l’entreprise. Alors le pouvoir a-t-il changé de main ? Pas du tout et encore moins dans certains secteurs particulièrement stricts. Comme beaucoup d'autres sujets de société, la parole s'est récemment libérée sur le sujet de la souffrance au travail et le monde de l'entreprise va devoir s'adapter pour gérer les émotions négatives de tout le monde.
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