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20/05/2024


[Le Monde – La Russie cherche à paralyser l’Ukraine en visant et détruisant ses infrastructures énergétiques](

[Le Monde – La Russie cherche à paralyser l’Ukraine en visant et détruisant ses infrastructures énergétiques](https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/13/la-russie-cherche-a-paralyser-l-ukraine-en-detruisant-ses-infrastructures-energetiques_6227490_3210.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default )

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INTERNATIONAL La Russie cherche à paralyser l’Ukraine en visant et détruisant ses infrastructures énergétiques Partout sur le territoire, les frappes russes visent délibérément les centrales thermiques et hydroélectriques. Dans la villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigPopUp Text

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de Kharkiv, plongée dans le noir la nuit, les équipements d’urgence pallient avec difficulté les coupures de courant. Par Thomas d’Istria (Kiev, Kharkiv, envoyé spécial) Par Thomas d’Istria (Kiev, Kharkiv, envoyé spécial) Par Thomas d’Istria (Kiev, Kharkiv, envoyé spécial) Aujourd’hui à 05h00, modifié à 11h21 Lecture 4 min Read in English Article réservé aux abonnés Offrir

Une personne marche dans une rue pendant une panne d’électricité à la suite d’attaques russes contre les infrastructures énergétiques de la villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigPopUp Text

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, à Kharkiv, le 8 avril 2024. ROMAN PILIPEY / AFP Cela fait désormais trois semaines que des drones et des missiles russes s’abattent systématiquement sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes. La dernière grande attaque a frappé les régions de Kharkiv, Lviv, Odessa, Zaporijia et Kiev, à l’aube du jeudi 11 avril. Au sud de la capitale, ces bombardements ont détruit la centrale thermique de Trypillia, la plus grande de la région, réduisant à néant la capacité de production de l’entreprise publique Centrenergo après une précédente frappe qui avait dévasté celle de Kharkiv, le 22 mars.

Seuls 18 des 42 missiles balistiques et de croisière qui visaient le territoire ont été interceptés alors que le président ukrainien ne cesse d’alerter, ces derniers jours, sur le fait que le pays pourrait se retrouver à court de systèmes de défense aériens. Jeudi, Volodymyr Zelensky a réitéré son appel désespéré à ses alliés occidentaux à lui fournir les moyens de protéger ses infrastructures, estimant qu’à défaut, la Russie « disposait d’une licence mondiale pour la terreur ».

LA SUITE APRÈS CETTE PUBLICITÉ

L’attaque de jeudi a également endommagé une centrale thermique et détruit une sous-station de transformation dans la région de Kharkiv, déjà gravement affaiblie par les récents bombardements. Plus de 200 000 habitants de la villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigPopUp Text

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de l’est de l’Ukraine, située non loin de la frontière avec la Russie, se sont retrouvés complètement privés d’électricité.

Intensification des bombardements Début avril, déjà, le maire, Ihor Terekhov, avait déploré que la « quasi-totalité » des infrastructures énergétiques de la région avait été détruite. Depuis, le 1,3 million d’habitants de Kharkiv – contre 2 millions avant la guerre – vit avec les bombardements et des coupures de courant quotidiennes s’étalant sur plusieurs heures, réparties entre les différents quartiers. La nuit, la villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigPopUp Text

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est plongée dans le noir, seulement éclairée de temps à autre par des voitures qui frôlent l’accident à chaque virage. Les alertes aériennes ne cessent de résonner. En plus des frappes ciblées, la cité subit également une intensification des bombardements quotidiens et meurtriers sur ses quartiers résidentiels, à toute heure du jour et de la nuit.

Lire aussi Kharkiv, sous le feu russe des missiles et de la désinformation L’Ukraine avait déjà fait face à une campagne de frappes qui avait gravement endommagé ses infrastructures lors de l’hiver 2022-2023. Mais les attaques des dernières semaines sont d’une autre intensité. En plus de viser l’ensemble du réseau de distribution énergétique du pays, les forces armées russes se concentrent aussi sur ses centrales thermiques et hydroélectriques. Le plus grand fournisseur privé d’électricité, DTEK, a ainsi déclaré avoir perdu environ 80 % de sa capacité de production sur tout le territoire. « L’objectif des Russes reste le même qu’à l’hiver 2022, considère Mariia Tsaturian, directrice de la communication de l’opérateur public Ukrenergo. Mais désormais ils utilisent une autre stratégie. Ils essayent de détruire notre système, morceau par morceau. »

Les frappes n’épargnent pas non plus les infrastructures de plus petite taille d’Ukrenergo, responsable de l’acheminement de l’électricité dans le pays. L’entreprise dispose de plusieurs équipes mobiles chargées de les réparer le plus vite possible, avec des stocks d’équipements de secours. Mais ce travail s’accompagne aussi d’un sentiment de futilité. Faute d’une défense aérienne suffisante, « les stations électriques que nous restaurons peuvent être de nouveau bombardées le lendemain », déplore Mariia Tsaturian.

Lire aussi : A Kharkiv, un « cimetière des missiles » pour documenter les attaques russes contre des civils Les infrastructures sont protégées par des installations composées de blocs de béton, de sacs de sable et parfois de filets de fer permettant de retenir les drones avant qu’ils ne frappent. « Mais aucune fortification de ce genre ne peut protéger contre la frappe directe d’un missile balistique », reconnaît Volodymyr Omelchenko, un expert en énergie du centre de réflexion ukrainien Razumkov.

Importations d’électricité de pays alliés Le système énergétique continue malgré tout d’approvisionner la majorité du territoire grâce à plusieurs facteurs, comme les importations d’électricité venant de pays alliés. L’Ukraine a en effet intégré le réseau européen (qui compte 39 Etats du continent), à partir de mars 2022. Pour Mariia Tsaturian, « ces importations sont notre tampon de sécurité. Si nous n’étions pas intégrés au système électrique européen, je pense que nous aurions davantage de coupures d’électricité dans les régions qui ont été bombardées ».

Lire aussi Guerre en Ukraine : la Russie multiplie les attaques sur les infrastructures énergétiques de Kiev A Kharkiv, les sites sensibles comme les hôpitaux ou les casernes de pompiers continuent ainsi de fonctionner malgré les coupures de courant. Face aux risques d’une nouvelle campagne de frappes après l’hiver 2022, la municipalité et les habitants s’étaient en effet préparés en se procurant des équipements d’urgence. « Nous avons reçu de petites centrales thermiques modulaires » de la part de donateurs internationaux, ainsi que des « sous-stations mobiles » permettant de « diversifier nos sources d’approvisionnement », explique Tatyana Stolyarenko, élue du conseil régional et directrice de l’agence d’investissement de la villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigPopUp Text

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. « Nous avons eu beaucoup de chance avec la météo, assure-t-elle. Si cela s’était produit pendant l’hiver, ça aurait été très difficile. »

Ce 7 avril, alors que Tatyana Stolyarenko s’apprête à quitter le parc central de la villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigPopUp Text

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, deux explosions résonnent au loin. Un nuage de fumée monte derrière des immeubles gris, filmé par des couples insouciants et des promeneurs. Dans les rues, outre les bombardements réguliers, le bruit le plus fort reste celui des générateurs installés devant les restaurants et les boutiques. « C’était la même chose pendant l’hiver 2022 », tente de relativiser Dmytro Mogylenets, un réalisateur indépendant de films.

Quitter Kharkiv, « tout le monde en parle » Dans les cafés, les conversations tournent généralement autour des frappes de la veille et de la possibilité de quitter Kharkiv pour des zones plus sûres. « Tout le monde en parle, reconnaît Andriy Serdiuk, employé dans un garage de la périphérie, mais pour le moment je n’ai pas l’impression que les gens partent. » Dans une petite librairie qui propose des réductions de 10 % lors des black-out, Alla Zaretchina, la vendeuse, soupire avant de donner son sentiment sur l’ambiance générale. « On se contente de vivre, dit-elle. On s’est habitués. Qu’est-ce qu’on peut faire d’autre ? »

Lire aussi : Avec la guerre en Ukraine, les armées obligées d’accélérer la réflexion sur leurs dépendances énergétiques Si le système énergétique tient pour le moment grâce aux températures printanières et aux équipements d’urgence, les autorités appellent la population à réduire leurs consommations. Ce même jeudi 11 avril, Sergey Kovalenko, directeur de Yasno, une entreprise du réseau de distribution du fournisseur d’électricité DTEK, a appelé sur les réseaux sociaux à économiser l’électricité aux heures de pointe « de 19 heures à 22 heures », « tous les jours », et « toute l’année 2024 ». Le ministre de l’énergie, German Galushchenko, a aussi évoqué la possibilité d’augmenter les tarifs de l’électricité pour les ménages.

Les prévisions des prochains mois restent sombres. Volodymyr Omelchenko, du centre Razumkov, estime en effet que le déficit d’énergie dont souffre le pays ne pourra que s’aggraver à partir du mois de juillet jusqu’à l’hiver prochain. « La consommation augmentera alors considérablement et le déficit pourrait dépasser 4 gigawatts », alerte l’expert, tout en prévenant qu’il s’agit d’un « scénario optimiste dans lequel l’Ukraine bénéficiera de la défense antiaérienne nécessaire et sera en mesure de protéger son système énergétique ». Dans le cas contraire, l’expert estime que des millions d’habitants pourraient être obligés d’évacuer certaines villes du sud et de l’est de l’Ukraine durant la période hivernale et ses températures négatives.

Lire aussi : Après le bombardement de Belgorod, Vladimir Poutine promet d’« intensifier » les frappes sur l’Ukraine Thomas d’Istria (Kiev, Kharkiv, envoyé spécial) NOS LECTEURS ONT LU ENSUITE Le porte-avions « Charles-de-Gaulle » sous contrôle opérationnel de l’OTAN pour la première fois

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sous contrôle russe de la région de Zaporijia

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