20/05/2024


Bretagne : le coup de gueule d'une agricultrice contre le "harcèlement" d'Hugo Clément Bretagne :

le coup de gueule d'une agricultrice contre le “harcèlement” d'Hugo Clément

Après la dernière émission d'Hugo Clément, une agricultrice du pays de Fougères (Ille-et-Vilaine) exprime son ras-le-bol contre le traitement choisi par le journaliste. Laurie Poussier, ici dans son exploitation de La Chapelle-Fleurigné, près de Fougères (Ille-et-Vilaine), est vent debout contre le traitement choisi par le journaliste Hugo Clément dans son émission Sur le front, diffusée par France 5. ©Bertrand Dumarché / Terra

Par Rémi Charrondière Publié le 16 Avr 24 à 15:25 mis à jour le 16 Avr 24 à 15:59 « On a vraiment l’impression qu’à chaque fois, le seul objectif d’Hugo Clément est de déglinguer l’élevage. C’est littéralement du harcèlement. » Laurie Poussier est en colère. Ce mardi 16 avril, l’agricultrice installée à La Chapelle-Fleurigné, près de Fougères (Ille-et-Vilaine), a poussé un coup de gueule sur X (ex-Twitter). Un a priori sur l’élevage conventionnel Une réaction amère, après la diffusion d’un épisode de Sur le front, l’émission du journaliste et militant écologiste Hugo Clément, ce lundi 15 avril. Le programme, proposé sur France 5 à raison d’un épisode par mois environ, avait cette fois-ci pour thème « Fromages : où est passé notre terroir ? ». L’objet de cette enquête ? Révéler « la face cachée de la production intensive de ces aliments [les fromages] et leur perte d’authenticité ». Mais le traitement choisi a fait bondir Laurie Poussier. « Dès la bande-annonce, on voit qu’il a déjà un a priori sur l’élevage conventionnel », appuie-t-elle. « C’est quelqu’un qui a des idées reçues et qui veut les mettre en avant. Pourquoi pas, mais la façon dont il le fait est toujours à charge et très mélangée. » Si l’éleveuse lui concède qu’il est intéressant de parler des « dérives de communication de certains industriels », qui font croire au consommateur que leur production est artisanale, elle déplore les « interprétations sur la manière dont nous produisons ». Un exemple : « Il critique la race holstein en disant que ce sont des vaches qui ne sortent pas dehors, alors que c’est faux. » Vidéos : en ce moment sur Actu Des généralités à partir de cas particuliers La conséquence, pour Laurie Poussier, est que « derrière, le consommateur se construit une image fausse, cela crée un manque de confiance. Et de ce fait, on voit apparaître des commentaires sous ses publications, disant qu’il faut arrêter de manger de la viande », souligne l’agricultrice. « Ça met en avant des idées véganes, parce que lui l’est. » (Hugo Clément est plus exactement végétarien, comme il le raconte dans son livre Comment j’ai arrêté de manger les animaux, NDLR). Plus globalement, l’éleveuse reproche au journaliste de prendre des cas particuliers pour en faire des généralités. « Lui comme d’autres, à l’image d’Elise Lucet, qui a déjà réalisé des reportages très à charge contre la filière. Sauf que derrière, on doit se battre pour rétablir la vérité et mettre en avant la réalité du terrain. » Et ce que Laurie Poussier veut souligner, c’est que « 99,5 % des éleveurs travaillent bien, alors que certains reportages ne parlent que des 0,5 % de trop. Forcément, tout n’est pas rose. Il y a des élevages qui ne sont pas clean, des situations sont parfois mises en avant par L214, ça arrive, ça craint et nous-mêmes, on ne veut pas d’éleveurs qui ne prennent pas soin de leurs bêtes. Mais ce n’est pas une généralité. » Pas de contradiction possible Autre point que relève l’agricultrice : « Hugo Clément est quelqu’un qui bloque facilement, sur X (ex-Twitter), dès qu’on le contredit ». Elle explique que c’est son cas et celui de beaucoup d’autres professionnels de la filière agricole. « Même des pros qui apportent des réponses neutres, objectives et scientifiques. » Elle incite, dans ce domaine, à se référer aux tweets de Benoît Rouillé, de l’Institut de l’Élevage. « C’est quelqu’un de très cadré qui, à chaque fois, va vraiment rappeler des éléments importants. On est pas mal d’interlocuteurs à le faire, à communiquer sur le métier via le réseau FranceAgritwittos, parce que si on ne le fait pas, ce sont d’autres gens qui le font à notre place, comme Hugo Clément. Et ils ne décrivent pas la réalité. » Contacté, Hugo Clément ne souhaite pas exprimer de réaction. Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu. https://actu.fr/bretagne/la-chapelle-janson_35062/bretagne-le-coup-de-gueule-dune-agricultrice-contre-le-harcelement-dhugo-clement_60955532.html