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Les entrepreneurs poitevins plébiscitent l'IA
Le Tour de France de l'intelligence artificielle qu'effectuent actuellement le Medef et Numeum s'est arrêté à Poitiers le 3 décembre dernier. Au programme, la présentation de trois entreprises locales, qui proposent des outils à base d'IA pour des secteurs aussi divers que l'industrie aéronautique, dans le cas de Skinpack, la formation immersive, avec Augmenty, et la gestion de temps, grâce à un 'assistant personnel', créé par Anode. Les participants ont été séduits.
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10 Déc 2024, 11:51
(Crédits : DR)
Poitiers n'est pas le berceau du Futuroscope pour rien. La villeplugin-autotooltip__blue plugin-autotooltip_bigWikikPedia
WikikPedia et ses alentours embrassent l'avenir, et avec lui, les nouvelles technologies - intelligence artificielle (IA) en tête. La caravane du Tour de France de l'IA, qu'effectue, en compagnie de Numeum (l'organisation des professionnels du numérique en France), le Medef national, en s'appuyant sur ses relais locaux, s'est donc logiquement arrêtée à Poitiers. Parmi les quelque 100 personnes présentes (sur les 600 membres du Medef Vienne) à Chasseneuil-du-Poitou, à deux pas du Futuroscope, certaines ont déjà adopté l'IA. D'autres y voient la promesse d'une productivité accrue, dans leurs ateliers comme au bureau. Toutes étaient intéressées par les présentations effectuées par trois entreprises, illustrant l'apport de l'IA pour des secteurs ou des activités aussi variées que l'industrie, la formation ou la gestion du temps.
Améliorer la productivité
Si la séance a débuté par des points de vigilance, mis en avant par Olivier Tarrit, délégué Nouvelle Aquitaine de Numeum, tels que le danger d'une fuite de données lors de l'utilisation d'outils à base d'IA et l'impact sur l'environnement, du fait de la consommation d'énergie des data centers, elle a vite embrayé sur les présentations. La première, celle de Skinpack, une société créée en 2017 à Châtellerault par Oscar Llinares, aura permis non seulement de faire rêver, mais aussi de décomplexer les petites entreprises locales qui peuvent se sentir à la traîne. « Nous travaillons par exemple sur des moteurs d'avion, explique l'entrepreneur, avec l'objectif de permettre de les démonter et de les remonter plus rapidement, grâce à l'analyse d'une base de données de maintenance. Or même dans de grandes sociétés comme Safran, la documentation est souvent incomplète… » En plus des données recueillies, analysées, organisées et stockées, Skinpack utilise des jumeaux numériques pour proposer à ses clients une version numérique de leur espace de travail, dans le but d'optimiser le fonctionnement des chaînes de production et la maintenance de produits comme les moteurs d'avion. Des outils qui peuvent servir à toutes sortes d'activités, très sophistiquées, dans le cas de l'aéronautique (et Skinpack travaille également dans le spatial et le militaire) ou issues de l'industrie manufacturière classique.
Former sans danger
Un autre moteur apparaît bientôt, sous l'effet d'un système de réalité augmentée proposé par Adrien Carta, cofondateur des sociétés Kalank (en 2018) et Augmenty (en 2023), à Angoulême. Cette fois-ci, il est dans l'espace, devant les participants à la soirée IA ! « Nous utilisons, avec un casque, une technique qui est un mélange de réel et de réalité virtuelle », explique le jeune homme. Une technique bien utile pour former dans certains secteurs (l'un des clients d'Augmenty est le plasturgiste Polyvia) sans danger pour des salariés débutants ou des étudiants mais qui peut aussi servir, du fait de la collecte de données, à la prise de décision en temps réel pour ce qui est en particulier de la maintenance.
Gérer son agenda en toute simplicité
La collecte - et surtout, la fuite de données - est une quasi-obsession pour Arthur Le Mero, responsable Traffic & Data et associé d'Anode, une start-up fondée en 2018 à Niort, spécialisée dans l'accompagnement des entreprises pour leur évolution numérique. Avec ses équipiers, il s'apprête à en lancer une autre, en janvier prochain. « Grâce à n8n, une plateforme d'automatisation de workflows en open source (créée en 2019 à Berlin) et capable d'interagir avec plus de 350 applications, nous avons mis au point un AI Agent, autrement dit, un 'assistant personnel', qui peut, si on l'active, écrire un mail, caler un rendez-vous, l'inscrire dans un agenda, le rappeler aux participants, etc. Nous l'avons fait pour nous, mais c'est tellement utile que nous avons décidé de le commercialiser », explique-t-il. Et comme pour Anode, ce sera un service de proximité et sur-mesure - loin des outils des géants (américains, pour la plupart) de la tech.
Autant dire que la récente enquête sur les usages de l'IA dans les entreprises françaises, lancée par la Commission Innovation de CentraleSupélec Alumni et celle du Medef, décryptée le 3 décembre par Stéphane Daudon, le délégué général du Medef Vienne, a beau faire apparaître une différence, notamment dans la perception d'une menace sur les emplois, entre les jeunes ingénieurs de CentraleSupélec rompus aux nouvelles technologies et les salariés, plus craintifs, des entreprises sondées, les patrons locaux semblent convaincus de l'intérêt d'utiliser l'IA pour leurs activités. Et encore plus si elle est sans risque pour la sécurité des données, responsable, tant au point de vue de l'environnement que de la société, et locale.
Mes Aides Publiques Pro, pour sortir du labyrinthe administratif
Ils ont des clients dans toute la France, évidemment, mais Mehdy Kharis et ses coéquipiers de la plateforme qu'ils ont créée, Mes Aides Publiques Pro, sont basés à Poitiers. Ils ont d'ailleurs travaillé avec l'UIMM Poitou-Charentes et le Medef Vienne pour le développement de cet instrument indispensable pour les entreprises. « Il existe plus de 11 000 types de financement public recensés sur notre plateforme, explique Mehdy Kharis. Mais du fait de la complexité administrative, les entreprises n'y ont pas toujours recours. » La plateforme, qui a noué des partenariats avec Infogreffe, l'Ordre des avocats du Barreau de Paris, Telecom Paris, l'Institut Polytechnique, la Fondation Mine Telecom, l'Ordre des Experts-Comptables, France Fintech, la Chambre de Métiers et de l'Artisanat, la Chambre de commerce et d'industrie et Bpifrance, rend les démarches plus aisées, puisqu'avec un simple numéro de Siret, les aides possibles, en fonction du projet, apparaissent à l'écran, et pour une somme modique, des experts peuvent accompagner les entreprises dans leurs démarches pour les obtenir. Et parmi les aides, un soutien au déploiement d'outils à base d'IA, bien sûr…
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10 Déc 2024, 11:51