Émeutes en France : pourquoi la position de Jean-Luc Mélenchon détonne

Émeutes en France : pourquoi la position de Jean-Luc Mélenchon détonne ✍Highlight–2024:08:31:09:50:30

Émeutes en France : pourquoi la position de Jean-Luc Mélenchon détonne

Depuis le début des émeutes, Jean-Luc Mélenchon r

« Les chiens de garde nous ordonnent d’appeler au calme. Nous appelons à la justice », a notamment tweeté Jean-Luc Mélenchon, mercredi 28 juin 2023. Une posture à part dans le spectre politique et qui lui a valu de nombreuses critiques.

« Capitaliser sur la colère des Français »

« Il y a quelque chose de rationnel et politiquement construit dans ce discours de Jean-Luc Mélenchon », analyse le politologue Mathieu Souquière. Une posture que Jean-Luc Mélenchon n’a pas toujours adoptée. « Avant 2017, il avait la volonté de se positionner du côté de l’ordre républicain mais depuis il creuse un sillon pour capitaliser sur la colère des Français et concurrencer l’extrême droite », poursuit-il.

L’exemple le plus visible cette année a été la posture virulente adoptée par les députés LFI au sein de l’Assemblée nationale, notamment pendant la réforme des retraites. « Il y a l’idée qu’en représentant cette colère, on parvient à la canaliser. Mais certains estiment qu’au contraire, cela l’entretient, voire l’amplifie », dit encore le politologue.

C’est notamment l’avis de la droite et du gouvernement qui ont largement critiqué l’ancien candidat à la présidentielle. « Le silence assourdissant de Jean-Luc Mélenchon le rend complice », a notamment taclé Gérald Darmanin. Le ministre de l’Intérieur reproche à l’Insoumis d’« exciter une partie de la population ». Dans son sillage, de nombreux députés de la majorité ont pilonné l’ancien chef des Insoumis.

Des désaccords au sein de la Nupes

Moins habituel, le discours de la figure tutélaire de LFI tranche également avec la position de ses partenaires de la Nupes. De Marine Tondelier à Fabien Roussel en passant par Olivier Faure, tous ont condamné les violences et appelé au calme. Sur cette question, le premier secrétaire du Parti socialiste a même reconnu « un profond désaccord » avec Jean-Luc Mélenchon.

« Tout cela alimente la petite musique de la fragilité de l’attelage de gauche alors que sur le fonds, je ne pense pas qu’il y ait un désaccord profond », juge encore Mathieu Souquière. « La gauche défend une vision centrée sur la question sociale, les discriminations et les violences policières, quand la droite parle d’ordre et de lutte contre l’ensauvagement. »

C’est donc bien la communication politique qui est aujourd’hui au centre du débat. D’ailleurs, selon Mathieu Souquière, « la posture de Jean-Luc Mélenchon fait débat au sein même de LFI ». « Chez de nombreux députés LFI, qui sont parfois élus de quartiers populaires, on ne retrouve pas cette volonté de mettre de l’huile sur le feu », poursuit le politologue.

François Ruffin est celui qui s’est le plus distingué de l’ancien candidat à la présidentielle, évoquant des violences « intolérables, injustifiables, inadmissibles » après l’attaque contre le domicile du maire de L’Haÿ-les-Roses.

« Sa posture le dessert mais il s’obstine »

Un événement qui a poussé Jean-Luc Mélenchon à calmer le jeu, apportant son soutien au maire, sans totalement renier sa position. « La question pour un politique n’est pas d’appeler au calme, de se donner des postures. C’est d’essayer d’arriver au calme. Et pour cela, il faut régler rationnellement et concrètement les problèmes qui se posent », a voulu justifier Jean-Luc Mélenchon, dimanche sur LCI.

Quelques jours avant, il avait aussi eu un discours ambigu dans une vidéo. Il avait demandé aux émeutiers de ne pas toucher aux écoles, aux bibliothèques et aux gymnases, donnant le sentiment de faire le tri dans les dégradations acceptables ou non.

« Jean-Luc Mélenchon a eu parfois la capacité et le talent pour capter certaines attentes de l’opinion. Il n’empêche que sur certains sujets, on voit qu’il est de plus en plus souvent en porte-à-faux avec les Français et même une partie de son propre mouvement », tranche encore Mathieu Souquière, qui cite aussi l’affaire Adrien Quatennens.

Une brèche dans laquelle se sont engouffrés certains opposants à la Nupes. François Hollande a notamment déclaré sur LCI que la posture de Jean-Luc Mélenchon « ne peut pas permettre à la gauche d’arriver au pouvoir ».

Pour Mathieu Souquière, la stratégie de Jean-Luc Mélenchon pourrait se retourner contre lui. « Les enquêtes d’opinion montrent qu’il apparaît aujourd’hui moins compétent et plus dangereux que Marine Le Pen. Sa posture le dessert mais il s’obstine. Peut-être qu’à la fin, les faits lui donneront raison mais aujourd’hui, cela apparaît comme totalement contre-productif. »

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admin/notes/emeutes_en_france_pourquoi_la_position_de_jean-luc_melenchon_detonne-d7e1432f82872108.txt · Dernière modification: 31/08/2024 de jeannot